Dans 5 à 10ans un train léger à hydrogène entre Rodez et Figeac?

Une réunion s’est tenue à Cransac-les-Thermes, en Aveyron, pour un projet de train léger à hydrogène sous l’impulsion de Railcoop en présence des députés de l’Aveyron et du Lot, d’un responsable d’EDF, et sous le regard de la commissaire du Comité de Massif central.

Envisager la mobilité de demain, avec des énergies renouvelables, pour nos territoires ruraux, en se servant des infrastructures existantes, tel est le projet sur lequel se sont penchés des habitants du bassin de Decazeville persuadés que l’avenir est dans le ferroviaire. Ainsi, le collectif Railcoop a sollicité l’appui des députés des circonscriptions concernées, Anne Blanc et Stéphane Mazars pour l’Aveyron, Huguette Tiegna pour le Lot, afin de soutenir leur projet. Cette dernière précisait d’ailleurs que l’Assemblée nationale commençait à étudier la loi d’orientation sur la mobilité car «c’est un enjeu majeur de développement et d’attractivité». Les députés avaient donc convié, lundi matin à la mairie de Cransac-les-Thermes, en Aveyron, nombre de maires du Bassin et du Vallon, des responsables du PETR (Pôle d’équilibre territorial rural), d’EDF et le conseiller régional Stéphane Bérard qui se félicitait d’une telle initiative mais regrettait l’absence de la SNCF, interlocuteur incontournable pour mener le projet à bien selon lui. Cette réunion, à laquelle participaient tout de même une trentaine de personnes, s’est déroulée sous le regard de la commissaire à l’aménagement, au développement et à la protection du Massif central, Frédérique Gomez, elle-même tout à fait favorable à une expérimentation de ce type après une étude qu’elle envisage de confier à l’école des Ponts. De son côté, Alain Picasso, directeur de l’agence EDF une rivière un territoire a réaffirmé la qualité de l’Aveyron, pionnier en matière d’hydrogène, puisque la première station devrait voir le jour prochainement avec les établissements Braley sans compter le corridor à hydrogène entre Rodez et Saragosse. Pour lui, l’Aveyron est capable de produire de l’hydrogène ce qui favoriserait les circuits courts.

Le coût d’un tel équipement s’élèverait à plus d’un million d’euros. Mais pour l’instant il n’existe pas de train à hydrogène en France. Et le modèle allemand, créé par Alsthom, ne peut pas s’adapter au système ferroviaire français. Le député Stéphane Mazars évaluait à cinq à dix ans le délai pour qu’un train léger à hydrogène emprunte la voie ferrée de Figeac à Rodez via Cransac, Auzits, Marcillac et Salles-la-Source en poursuivant même en direction du sud Aveyron. Pour compléter leur journée, les élus ont visité les gares concernées afin de constater leur état.

 
M.-Ch. Bessou La Dépêche

 

Lancés en Allemagne par Alstom, les premiers trains à hydrogène devraient rouler en 2022 sur les voies ferrées françaises,

Selon le scénario présenté jeudi par le député Benoît Simian, chargé par le gouvernement de réfléchir aux moyens de se débarrasser des locomotives diesel.

Benoît Simian, un cadre à la SNCF devenu député LREM, devait plancher sur le « verdissement du parc ferroviaire ».

L’électrification des lignes étant « très coûteuses », il s’agit concrètement de voir comment remplacer, d’ici 2035, le petit millier de trains régionaux roulant au gazole en France -la moitié va devoir être renouvelée dans une dizaine d’années. Ils représentent 20% des déplacements, près de la moitié des voies ferrées du pays n’étant pas électrifiées.

« On ne peut pas demander à nos concitoyens de sortir du diesel et continuer à faire circuler des trains diesel sur nos dessertes fines du territoire » (les petites lignes), a relevé M. Simian jeudi en rendant son rapport à la ministre des Transports Elisabeth Borne.

Après avoir passé en revue différentes options, il conseille de « se concentrer sur deux technologies: à court terme celle des batteries (engins hybrides ou non), et à plus long terme celle de l’hydrogène ».

Les solutions avec des batteries « répondront à une partie des besoins en France, à l’occasion notamment des différentes étapes de renouvellement du parc diesel ». Elles sont déjà « disponibles sur le marché sans qu’il soit nécessaire que l’État soutienne financièrement des expérimentations ou des déploiements », juge-t-il, assez rapidement.

« C’est pourquoi il est proposé que l’Etat se concentre (…) sur l’hydrogène » qui, en outre, permet une plus grande autonomie, note M. Simian, dont la lettre de mission portait justement sur l’avenir de ce combustible dans le ferroviaire.

« Il faut vite arrêter les conditions qui permettront des premières circulations de trains à hydrogène avant 2022 », souligne-t-il.

L’ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot avait fixé en juin l’objectif d’aboutir à l’homologation d’un train à hydrogène avant la fin du quinquennat.

L’entreprise française Alstom dévoile dans un communiqué de presse daté du 7 janvier le nouveau design des trains à hydrogène qui équiperont le système ferroviaire britannique.

Le fonctionnement de ces trains sera le même que celui des Coradia iLint dont est déjà équipée l’Allemagne : des trains pouvant rouler jusqu’à 140 km/h, en silence, et ne rejetant aucune émission polluante (uniquement de l’eau et de la vapeur d’eau). L’énergie est produite à partir de piles à combustible qui transforment l’hydrogène stocké dans le train en électricité.