De nouveaux couacs sur la ligne ferroviaire
Le glissement de terrain survenu à Caussade et l’interruption des trains entre Montauban et Brive, n’en finissent pas d’impacter les usagers lotois. La mise en place de bus par la SNCF pour pallier l’absence de desserte ferroviaire, le temps des travaux, semble connaître quelques couacs. Après la galère d’usagers cadurciens dont nous nous sommes fait l’écho dans notre édition, un nouveau témoignage nous arrive de Gourdon, par l’intermédiaire de Georgette Laporte, présidente de l’association Tous ensemble pour les gares (TEPLG).
«Ce dimanche 4 mars, j’ai reçu de nombreux appels téléphoniques de voyageurs bloqués dans les gares de Gourdon et de Souillac, raconte-t-elle. Un autocar était attendu sur le parking de la gare de Gourdon à 9 h 11 du matin en remplacement du train ; à 10 h 45 il n’était toujours pas là. La promesse d’un autocar avait été faite par la SNCF pour cet horaire précis. Le même scénario s’est produit à Souillac, l’agent de la SNCF présent en gare ne disposait d’aucune indication pour répondre à une gare pleine à craquer de personnes dans l’attente. Comment qualifier cet acte méprisant adressé à la clientèle rurale ? La SNCF promettait l’ouverture de la gare de Gourdon le week-end toute la journée, il n’en est rien, la gare est restée close. Que recherche la SNCF pour afficher tant de dédain vis-à-vis de ses propres clients, abandonnés sans aucune information», dénonce la présidente.
La réponse de TEPLG se veut forte. L’association appelle tous les habitants à un rassemblement, usagers ou non du service ferroviaire, et tout particulièrement aux jeunes, étudiants et travailleurs, puisqu’il s’agit de leur avenir ; appel également en direction des parents d’élèves dont les enfants auront eux aussi bientôt besoin d’un transport ferroviaire efficace. La manifestation est programmée vendredi 16 mars à 17 h 30 sur les quais de la gare de Gourdon.
Grand rassemblement Vendredi 16 mars à 17h30 en gare de Gourdon.
Lettre Ouverte de TEPLG aux élus: Cliquez sur les images pour les agrandir.
« Les trains à l’heure, je peux les compter sur les doigts d’une main depuis le début de l’année. » La Cadurcienne Laurence Ferriz prend le train tous les jours pour se rendre à son travail à Gourdon, au nord du Lot. 29 minutes de trajet normalement. Mais depuis le début de la grève des cheminots, la passagère subit la galère au quotidien.
« Au dernier moment, le train est supprimé ou on nous annonce deux heures de retard. J’ai tout vécu. C’est devenu invivable pour tous ceux qui doivent voyager matin et soir comme moi. Certains font du covoiturage ou peuvent faire du télétravail, mais ce n’est pas possible pour tout le monde. On est très pénalisés alors qu’on veut juste aller travailler. »
Laurence Ferriz a dû se résoudre à louer un petit meublé à Gourdon pour ne pas arriver en retard tous les matins à son poste. Excédée et fatiguée par ces mois de galère, la Cadurcienne a suspendu le prélèvement automatique de son abonnement SNCF le mois dernier. « Je ne veux plus payer parce que les conditions de transport sont inacceptables », estime-t-elle.
Comble de malchance
La SNCF de son côté annonce des mesures de dédommagement liées à la grève. Tous les abonnés du mois d’avril peuvent recevoir 50 % de réduction sur leur abonnement de juin. Les abonnés de mai peuvent bénéficier d’un bon d’achat sur la moitié de la valeur de leur abonnement à valoir sur un trajet entre août et décembre.
Comble de malchance, Laurence Ferriz s’est retrouvée coincée jeudi soir dans le train pendant plus de trois heures. « Pour une fois que je pouvais rentrer chez moi à Cahors un jeudi soir… Je suis partie à 18 h 09 et je suis restée bloquée en pleine voie pendant plus de trois heures. »
Vendredi, elle postait en colère un message sur la page Facebook de La Dépêche pour témoigner de ce énième incident sur sa ligne. Cette fois, pas de grève mais un grave problème technique causé par la chute d’un arbre sur une caténaire. Le TER qui circulait entre Brive et Toulouse a dû être totalement immobilisé.
Le trafic a d’ailleurs été interrompu sur cette ligne ; trois TER et deux Intercités ont été impactés selon la SNCF. La vingtaine de voyageurs qui, comme Laurence Ferriz, était déjà dans le train a été obligée de prendre son mal en patience et d’attendre la fin de l’intervention des techniciens. Une nouvelle mésaventure qui s’ajoute à une liste déjà bien longue.
A. L. La Dépêche