Delphine Lasvènes: nouvelle présidente de Bio 46
Delphine Lasvènes, agricultrice à Bagat dans le Lot démarre une nouvelle saison dans sa ferme pédagogique près de Montcuq.
Dès le samedi 23 juin 2018, puis tous les mercredis matins, du 11 juillet au 15 août 2018, elle démarre dans sa ferme pédagogique « Qu’es aquo » sa nouvelle saison d’ateliers ludiques, pour tout public.
À quelques jours de la reprise de ses ateliers nature, La Vie Quercynoise l’a rencontrée.
Actu Lot : Comment se présente votre jardin pédagogique ? Quel sera le thème central des ateliers pédagogiques, cet été ?
Delphine Lasvènes – La thématique principale sera les insectes. Avec l’appui de ma stagiaire qui interviendra jusqu’au 8 août, nous allons étudier de près les insectes, en invitant chacun à les rechercher, à les répertorier, à réfléchir sur le rôle qu’ils jouent sur les plantes. Ces ateliers sensibiliseront chaque participant, sur la disparition de certains insectes, comme les abeilles.
Ces ateliers se dérouleront sur l’ensemble du jardin pédagogique, sur plusieurs niveaux. Le premier niveau, avec ses fruits et légumes, accessible aux personnes à mobilité réduite, permet de faire travailler ses cinq sens, l’odorat, le toucher, le goût, la vue, l’ouïe, avec les animaux de la mare. Après la vigne et l’abécédaire des plantes, il y a un potager de cucurbitacées et de tomates-poivrons-aubergines, avant un autre, plus au-dessus, avec fruits rouges, radis, concombres, haricots… Une parcelle sert à réaliser des encres et tentures végétales, avec ses iris, kakis, mures. Un verger clôture ce jardin. Ces ateliers permettront de bien associer les plantes à des insectes ; ces derniers pouvant avoir un rôle d’alerte à leur égard. Une étude très précise des insectes sera faite.
Quel rôle, au sein de votre ferme, ont les stagiaires que vous accueillez durant l’année ?
Ces derniers, étudiants en agriculture et/ou en environnement, établissent des projets d’aménagement de l’espace ou d’animations. Je me sers de leur apport pour organiser les goûters à la ferme.
Exploitation et jardin pédagogique
Comment se présente votre exploitation ? Le reste de l’année, comment vous servez-vous du jardin pédagogique ?
Outre le jardin, qui fait partie intégrante de l’exploitation, sur 11,60 ha, j’exploite, en agriculture bio, sans produit chimique, des petites parcelles de pruniers d’Ente, que je transforme en pruneaux d’Agen, de noisetiers, de vignes, de raisin de table, de truffiers, et de céréales (sarrasin, pois chiches…).
Une fois par an au minimum, afin de vérifier la bonne application du cahier des charges propre à l’agriculture biologique, je suis contrôlée, de manière inopinée, comme mes collègues agriculteurs bio. Hors saison, je me sers des fruits rouges et de la pectine des pommes, pour élaborer des pâtes de fruits. J’utilise le potager, le reste de l’année, à des fins personnelles, mais aussi pour élaborer des macérations, des infusions ou des décoctions. Ces dernières me servent particulièrement sur les vignes et les pruniers, comme répulsifs sur certains insectes. J’utilise les orties pour élaborer du purin.
Vous êtes présidente de Bio 46, y a-t-il une ou plusieurs agricultures biologiques ? Quels traitements y sont tolérés ?
Il existe une seule agriculture bio, dont les critères très pointus, figurent dans le règlement européen. Il y a des techniques spécifiques à chaque culture. L’agriculture biologique ne tolère que des traitements naturels autorisés, à l’instar du cuivre, tout en respectant des doses maximales. Avec les contrôles annuels, chaque agriculteur se doit de respecter les règles. Cependant, pour la vigne, pour lutter contre la flavescence dorée, il n’existe pas d’alternative biologique au traitement utilisé, à ce jour. Certains labels, comme « Nature et Progrès », ont des critères plus restrictifs, comme celui que son exploitation soit 100 % bio.
Quelles sont les évolutions prochaines de l’agriculture bio ?
En France, l’ITAB (Institut Technique de l’Agriculture Biologique) suit de près diverses expérimentations. Ainsi, afin de réduire les doses de cuivre, il étudie l’impact de la prêle. L’agriculture bio implique de bien connaître la nature et de la respecter.
Dégustations gratuites
Que représente, pour vous, l’agriculture bio ?
Pour moi, l’agriculture bio, c’est avant tout une éthique, un savoir-faire. Nous sommes avant tout des agriculteurs, qui produisons des produits de qualité.
Où vendez-vous votre production ?
Tous les vendredis de cet été, du 13 juillet au 17 août, à Bagat, dès 17 h, j’organise des dégustations gratuites, avec visite de la ferme. Au cours de ces visites, chacun peut, s’il le souhaite, acheter mes productions. J’ouvre les portes de mon exploitation, aussi, le samedi 29 septembre, de 14 h à 18 h. Je suis présente au marché des producteurs de Montcuq, tous les jeudis matins de cet été. De plus, j’écoule ma production, au sein de magasins Bio et de magasins de producteurs, à Cahors, à Gourdon, à St-Céré et à Brive.
Propos recueillis par D Quet La Vie Quercynoise
Plus de renseignements ou pour réserver : 06 85 32 83 72 ou delphine@fermequesaquo.fr
Programme des ateliers nature
Samedi 23 juin 2018 de 10 h à 12 h : « les insectes du jardin » ; le mercredi 11 juillet 2018 de 10 h à 12 h : « teintures et encres végétales » ; le 18 juillet 2018 : « les insectes en été » ; le 25 juillet : « les fruits dans tous leurs états » ; le 1er août : « les insectes dans tous leurs états et dans tous les milieux » ; le 8 août : « découverte des animaux de la mare » ; le 15 août : « les plantes à couleur et land art » ; le samedi 27 octobre 2018 de 10 h à 12 h : « atelier vermicompost et compostage » ; le mercredi 19 décembre 2018 de 14 h à 17 h : « décorations de Noël nature ». Tarifs des ateliers : 5,50 €/adulte ; 4,50 €/personne handicapée et/ou enfant de plus de 4 ans.
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Ouverture de points d’information Bio aux 4 coins du département
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