Deux enfants ont été tués par un conducteur de tracteur ivre
Il s’agit d’une petite fille et d’un petit garçon: Anselme, celui-ci était en week-end chez son père mais il habitait chez sa mère à Montamel. Ses obsèques auront lieu Jeudi à 15h00 à la salle communale de Montamel. La préfecture du Lot et l’inspection d’académie ont décidé de mettre en place une cellule psychologique à l’école de Concorès que fréquentait ce petit garçon de huit ans. Un psychologue, un médecin et une infirmière seront là pour écouter et entourer les écoliers ce mardi.
Comment s’appelait la petite fille et où habitait-elle ? Les obsèques seront-elles celles du petit garçon ou des 2 enfants ?
La petite fille habitait à Montbazens (Aveyron)
Quel était son prénom ?
La petite fille s’appelait Zoé. Ses obsèques ont été célébrées Mercredi après-midi par l’évêque de Rodez à l’église de Montbazens.
http://carnet.centrepresseaveyron.fr/deces/zoe-cherie-bueno/53608352
Les obsèques laïques d’Anselme ont eu lieu Jeudi après-midi à la salle communale de Montamel.
https://www.dansnoscoeurs.fr/anselme-lascout/2422282
Lors des 2 cérémonies, une importante foule composée de proches, amis et enfants scolarisés tant avec les victimes que leurs frères et sœurs était en communion avec les parents.
LCF
Pour la première fois Magalie Marrou a accepté de parler. La mère d’Anselme, l’un des deux enfants de 8 ans tué par le chauffard ivre d’un tracteur le 19 mai à Montbazens, en Aveyron s’est confiée à La Dépêche du Midi. Un témoignage digne et émouvant.
Le drame s’est produit le 19 mai dernier à Montbazens, en Aveyron. Anselme, un petit garçon de huit ans qui vit dans le Lot mais qui était en week-end chez son père, et une autre fillette du village, elle aussi âgée de 8 ans, ont été percutés et tués par le chauffard ivre d’un tracteur. L’enquête a permis de mettre en évidence que le conducteur du tracteur, un Montbazinois de 27 ans pompier dans une caserne parisienne, conduisait avec un enfant de 10 ans sur les genoux et le tracteur et sa remorque était en surcharge de plus d’une tonne. Il affichait un taux de 2 grammes d’alcool par litre de sang. Il avait été contrôlé une heure avant le drame par la gendarmerie pour avoir utilisé son téléphone portable en conduisant. L’homme est actuellement incarcéré à la prison de Druelle en Aveyron.
Une semaine après les obsèques d’Anselme, 8 ans, Magalie Marrou, la mère du petit garçon, et Cédric Maviel son compagnon, ont eu le courage de nous accueillir dans la ferme familiale de Montamel, près de Gourdon, dans le Lot.
Des larmes, des sourires aussi à l’évocation du caractère espiègle d’Anselme Gabriel Gentil (ils tiennent à ses trois prénoms), des souvenirs qui déchirent le cœur et une grande dignité qui force le respect.
Magalie tient dans sa main le doudou de son fils, un bout de tissu vert, et a disposé devant elle son téléphone portable pour voir et revoir une petite vidéo d’Anselme enregistrée il y a 2 ans. L’enfant s’amuse avec des ballons gonflables : « C’est tout lui ».
Parlez-nous d’Anselme. Quel petit garçon était-il ?
Anselme était vif et bienveillant avec tout le monde. Il ne voulait pas qu’on embête ses sœurs Faustine, la grande, et Eugénie, la benjamine. Pourtant c’est lui qui les embêtait le plus. Les personnes qui l’ont connu le trouvaient formidable, pétillant. Le samedi, il était toujours très partagé : ou aller aux vaches avec moi (Magalie Marrou élève un troupeau de limousines) ou suivre Cédric au marché de Cahors avec ses sœurs. On est allé en Finlande à Noël pour voir le vrai Père Noël. C’était encore un très beau moment comme la sortie à l’accrobranche de Rocamadour. Anselme a voulu essayer la tyrolienne. Il s’est élancé le premier comme d’habitude.
Aurait-il voulu être éleveur ?
Anselme venait avec moi mais il avait peur des vaches, surtout il avait peur qu’elles me fassent du mal à moi. Un jour, il avait dit à Cédric, que plus tard il élèverait des chèvres.
Comment faites-vous aujourd’hui avec votre exploitation ?
J’ai mis mon travail entre parenthèses, une personne du service de remplacement est là. L’après-midi de l’accident, tous mes voisins agriculteurs sont venus spontanément finir les foins jusqu’à la nuit.
Vous avez été très touchés par la solidarité qui s’est manifestée après le drame ?
Environ 500 personnes ont assisté aux obsèques d’Anselme à Montamel et tous les jours nous recevons à la maison des mots de réconfort. Malheureusement, je ne pourrai pas répondre à tous, je veux ici les remercier du fond du cœur.
Comment vos filles réagissent-elles ?
Mes filles ont voulu revenir à l’école tout de suite. Faustine est un peu plus silencieuse. Elle a assisté au dernier souffle de son frère. Eugénie a pleuré hier dans la voiture. Elle nous a dit : « Un grand, quand il meurt c’est pas grave, un petit, c’est pas juste ».
Le 23 juin vous allez vous marier à Montamel. Avez-vous pensé à retarder la cérémonie ?
Oui bien sûr, on l’a envisagé (c’est Cédric qui parle) mais finalement non. La préparation du mariage nous l’avons faite avec Anselme et les filles pendant des mois. Vis-à-vis d’elles, nous ne pouvions pas ajourner le rendez-vous, elles n’auraient pas compris. (Anselme a été inhumé avec les habits qu’il aurait portés le jour du mariage).
Qu’attendez-vous de l’enquête de gendarmerie ?
Magalie : Je veux savoir ce qui s’est passé même si je sais que cela ne m’aidera pas. Je veux dire que contrairement a ce qui a été écrit dans certains médias, Anselme et la petite fille ne faisaient pas de vélo lorsque l’accident s’est produit. Mon fils avait peur des tracteurs, il s’était gentiment serré contre le mur lorsque l’engin est venu le percuter.
Cédric : nous allons prochainement nous porter partie civile et prendre un avocat, mais l’enquête sera longue, le procès n’interviendrait pas avant 2 ans nous a-t-on dit. Quant à l’auteur, un pompier professionnel de Paris, c’est impardonnable.
Allez-vous reprendre votre activité à la ferme ?
Magalie : je ne sais pas ce que je vais faire professionnellement. Je ne peux plus m’approcher d’un tracteur.
Cédric : c’est la grande interrogation. La vie va reprendre progressivement, nous étions samedi au restaurant pour la fête des mères, les filles ont donné leurs cadeaux et il y avait celui d’Anselme, très joli, qu’il avait confectionné pour sa maman.
Propos recueillis parJ-M Fabre La Dépêche