Dispositif du déconfinement par le préfet
Dans son discours qui a clairement posé les conditions du retour progressif à une vie plus conforme à ce que chacun est humainement en droit d’espérer, Michel Prosic, préfet du Lot, n’a pas hésité à grand renfort de chiffres à dépeindre une situation lotoise pour laquelle il entretient des espoirs légitimes. Espoirs basés tout d’abord sur un comportement que le représentant numéro 1 de l’état dans le Lot a qualifié « d’exemplaire ». C’est là un très bon signal pour un retour gagnant vers la vie d’avant.
Premier très bon baromètre pour le préfet du, Lot Michel Prosic : la discipline. « 128 000 contrôles ont été effectués dans le Lot depuis le début du confinement. Seulement 1,80 % des personnes contrôlées ont été verbalisées. Le civisme des Lotois est à souligner. Notre département a été relativement épargné par le Covid-19 même s’il faut déplorer à ce jour 27 décès en hôpitaux et en Ehpad. 13 personnes atteintes par le Covid-19 sont actuellement hospitalisées et le service de réanimation ne compte désormais plus de patient. Il faut s’en réjouir et débuter le déconfinement avec confiance mais aussi avec une très grande rigueur en continuant à effectuer les gestes barrière et à maintenir la distanciation. La période qui s’annonce, à parti du lundi 11 mai, doit être considérée comme un sas de déconfinement. Toutes les mesures nous ramenant vers une vie normale seront réévaluées en fonction de l’avancée ou pas de la maladie » a longuement insisté le préfet.
« J’ai mis en place un Comité de levée du déconfinement avec des partenaires comme l’Agence régionale de santé, les parlementaires, les élus locaux, l’Education nationale (le Dasen) et les Chambres consulaires. Je veux conserver l’état d’esprit du Lot : écouter, partager et décider ensemble » ajoute Michel Prosic avant de détailler point par point tous les chapitres du déconfinement et les conditions de la réussite de celui-ci avec à ses côtés Xavier Papillon, directeur des services départementaux de l’Éducation nationale, Julie Senger, déléguée départementale de l’ARS et Marie-Dominique Thiébaud-Rousson, directrice départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations.
Crèches, écoles, collèges et lycées
Les crèches rouvriront le 11 mai, dans la limite de groupes de 10 enfants, sachant que si les locaux le permettent, plusieurs groupes peuvent être accueillis.
Le port du masque n’est pas recommandé pour les enfants de moins de 3 ans. Dans les écoles, les premières classes concernées par une reprise le 12 mai sont les grandes sections de maternelle, les CP et les CM2.
Néanmoins, les élèves en situation de handicap, les élèves décrocheurs ou en risque de décrochage et les enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire et à la continuité de la vie de la Nation pourront également intégrer à nouveau l’école.
L’ouverture des collèges, se fera progressivement à partir du 18 mai. Les élèves reviendront en classe sur la base du volontariat et dans la limite de 15 élèves par classe. Quant aux lycées, la question de leur réouverture sera examinée à la fin du mois de mai.
Ouverture des lieux publics
Les bibliothèques, médiathèques et petits musées pourront ouvrir le 11 mai. Les forêts seront accessibles, tout comme les parcs et jardins. Il sera également possible de se rendre au cimetière. Il ne sera en revanche pas possible d’accéder aux cinémas, aux théâtres, aux salles des fêtes et salles polyvalentes.
L’accès aux lacs et plans d’eau demeurera fermé, sauf accord entre le maire et le préfet sur les conditions sanitaires d’une ouverture.
Les lieux de culte seront ouverts, mais il n’y aura pas de cérémonies accueillant des fidèles avant le 2 juin. Les mariages et cérémonies doivent être reportés, sauf urgences. Les cérémonies funéraires pourront se tenir dans la limite de 20 personnes.
Pratique d’un sport
Seule l’activité physique individuelle à l’extérieur est autorisée, sous réserve de respecter les règles de distanciation sociale. Les gymnases, les piscines couvertes ou de plein air… resteront fermés. Les sports collectifs et de contact sont interdits.
Transports en commun
Les transports en commun urbains reprendront une circulation normale « et sur les parcours habituels définis depuis le début en ce qui concerne les scolaires » a tenu à préciser Xavier Papillon. Dans l’ensemble des transports en commun, le port du masque est obligatoire pour les usagers âgés de plus de 11 ans. Tout contrevenant à cette obligation s’expose à une amende de 135 €.
Commerces et marchés lotois
La très grande majorité des commerces sont autorisés à ouvrir dans l’ensemble du département. Seuls les restaurants, cafés et bars ne pourront pas ouvrir le 11 mai. Les commerçants devront s’assurer du respect des règles sanitaires et de distanciation. Ils pourront, à ce propos, imposer le port du masque dans leur établissement.
Enfin, les marchés en plein air pourront également tous rouvrir dans le respect des règles sanitaires déjà mises en œuvre pour 32 marchés lotois, auxquels le préfet a accordé une dérogation.
Visites en Ehpad et soutien aux personnes les plus fragiles
Elles seront toujours possibles mais resteront limitées. Au regard de la situation épidémique dans certains établissements, elles pourront être interdites temporairement, afin de garantir la sécurité sanitaire des résidents.
Des masques seront distribués par la préfecture aux personnes les plus fragiles. 4 850 chèques-services d’un montant de 3,50 € chacun (2 chèques maximum par personne et par jour) ont d’ores et déjà été distribués aux plus vulnérables.
Le 15 mai une aide exceptionnelle de solidarité sera versée aux foyers les plus modestes à hauteur de 100 à 550 € dans certaines conditions. Dans le Lot, cette aide concernera 7 312 foyers, soit 8 712 enfants.
Distribution de masques
Cette semaine, 72 000 masques chirurgicaux ont été livrés à la préfecture, qui a été chargée de leur distribution. Les besoins des agents des services de l’État dans le département (accueil et contact avec le public, installation matérielle ne permettant pas le respect des règles de distanciation, mission d’inspection…), à l’exception des services sanitaires et de l’Éducation nationale, seront ainsi couverts. Les forces de sécurité intérieure (Police nationale, Gendarmerie nationale) seront pourvues de la même manière.
Enfin, les petites communes du Lot qui n’auraient pas adhéré à des commandes groupées seront approvisionnées. Les masques grand public, ils sont disponibles dans les grandes surfaces, chez les buralistes et auprès des pharmacies du département.
Tests de dépistage et isolement
Toute personne présentant des symptômes du covid-19 devra les signaler à son médecin traitant ou en appelant le 15. Puis, sur présentation d’une ordonnance, cette même personne sera soumise à un test. Les capacités des laboratoires sont de 750 tests par jour dans le Lot. Les patients pourront se rendre à Cahors, Figeac, Gourdon, Saint-Céré et Souillac. L’objectif confirmé par le préfet et l’ARS consiste à « optimiser le traçage des cas contacts afin d’éviter les chaînes de transmission du virus et les cas groupés ». Le pire serait l’apparition d’une deuxième vague.
Le Lot ne veut absolument pas qu’elle passe par lui.
Qu’est-ce que l’état d’urgence sanitaire ? La déclaration de l’état d’urgence sanitaire autorise le Premier ministre à prendre par décret : des mesures limitant la liberté d’aller et venir, la liberté d’entreprendre et la liberté de réunion (y compris des mesures d’interdiction de déplacement hors du domicile) ; des mesures de réquisition de tous biens et services nécessaires pour mettre fin à la catastrophe sanitaire ; des mesures temporaires de contrôle des prix
Ces mesures doivent être proportionnées aux risques encourus.
La loi du 11 mai 2020 compléte ses dispositions: Dans la perspective du déconfinement, les régimes de quarantaine et d’isolement sont précisés.
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