Droit des femmes : le «club sans non» à Cahors, les femmes qui entreprennent à Gourdon
Dans le cadre de la journée des droits des femmes, «le club sans non» était reçu hier, 8 mars, par Catherine Ferrier, préfète du Lot, marraine de ce club lotois.
Crée et animé par l’union des entreprises lotoise (UEL), «le club sans non» regroupe une soixantaine de femmes chefs d’entreprises installées dans le Lot. Elles accueillent dans leur groupe de jeunes créatrices d’entreprises que leur expérience permet de marrainer. «C’est la journée de la femme. Une journée particulière, dédiée aux femmes. Une journée diront des esprits chagrins, ça fait peu. On ne demande pas merci, mais une fois par an dire merci à une femme, c’est un petit geste affectueux. Nous sommes des êtres humains», indique Catherine Ferrier. Elle se rappelle avoir pris ses fonctions, le 8 mars 2015. «J’ai rencontré des femmes. Une femme battue qui pleurait, elle travaille aujourd’hui pour les femmes battues. J’ai vu beaucoup de femmes élues, très investies. Quelque chose change en politique, les hommes reconnaissent que la parité leur apporte des choses», poursuit-elle. «Le club sans non, c’est un groupe qui ne s’interdit rien, s’autorise toutes les innovations, les audaces. Rien ne nous bloque», remarque Dominique Satge directrice de l’UEL. «Des femmes m’ont bluffée. Des femmes très occupées qui donnent aux autres. Quand les femmes disent on y va, elles le font vraiment. Elles ont un plus grande capacité d’écoute que les hommes», ajoute-t-elle. Malgré tout la vigilance s’impose. «Dans les entreprises, les hommes savent mieux se battre que les femmes. Un homme qui demande une augmentation, c’est de l’ambition. Ce n’est pas le même argumentaire pour une femme. C’est plus lourd, on doit prouver des choses. Une femme attend d’être jugée sur son mérite, un homme beaucoup moins», remarque une chef d’entreprise. «Il y a des jeunes de 22 ans qui ne supportent pas d’être dirigé par une femme. Ils considèrent qu’il y a des métiers d’hommes et de femmes. On n’aurait pas entendu ça, il y a dix ans. On a une régression qui s’annonce», remarque une autre dirigeante. À plusieurs reprises, l’accent est mis sur les ambitions du «club sans non». «On veut susciter des vocations auprès de jeunes lycéennes, leur dire que tous les métiers leur sont accessibles». Tous les mois, «le club sans non» se réunit, pas par démarche féministe, mais pour échanger, constituer un réseau, montrer que les femmes sont des forces vives de l’économie lotoise.
Elles ont dit
Élisabeth Raynal-Sigaud, ELFE : «La journée de la femme
c’est beaucoup de responsabilité. On a un devoir vis-à-vis des générations futures. J’ai deux garçons, j’essaie de les éduquer pour leur apprendre à se positionner en tant qu’homme et respectueusement vis-à-vis des femmes. En tant que maman, on a un rôle à jouer. Il faut dire aux filles qu’elles peuvent effectuer tous les métiers, à l’égal des hommes, leur dire qu’elles ont leur place dans la société, il n’y a pas de chemin tracé». Élisabeth Raynal -Sicaud fait de l’accompagnement auprès d’entreprises vitivinicoles, à repris le domaine de son père à Prayssac avec son époux. «Les vignes sont à Douelle, le chai est à Prayssac» confie la jeune femme.
Frédérique Caillet, Virebent, Puy L’Évêque : «On est femme, cadre dirigeant, maman, créer une entreprise, c’est une aventure magnifique».
Sabine Baldes, le clos Triguedina, Puy-l’Évêque : «La journée de la femme permet une mise en valeur des compétences au féminin. On ne valorise pas assez notre entreprenariat. Les femmes ne sont pas encore suffisamment reconnues dans le domaine de l’économie».
On se réunit le premier mardi de chaque mois. Le but c’est d’être ensemble, d’échanger sur nos problématiques, et rendre service aux autres en parrainant. De là est née la structure ELFE avec la chambre de commerce et d’industrie. On mène aussi des actions avec le monde de l’éducation, pour ouvrir des visions des métiers de l’industrie aux lycéennes. On fait des visites d’entreprise, on travaille sur des thématiques, par exemple la sécurité informatique, c’est important dans le contexte où nous nous trouvons. Le club intéresse une quarantaine de femmes. Se rencontrer, c’est aussi le moyen de se faire un réseau, les femmes en ont moins l’habitude que les hommes. Notre volonté, en aucun cas, n’est d’exclure les hommes. Tout le monde peut venir.