Du végétal pour un bitume bio
Une expérimentation a commencé sur une portion de la RD4 au niveau de Castelnau-Monratier. Les ouvriers disposent un enrobé 100 % recyclé au liant végétal qui est utilisé comme alternative au bitume traditionnel.
Un macadam écolo. Il fallait y penser. C’est désormais chose faite dans le Lot. Mardi 7 juillet, sur la RD 4 à Castelnau-Montratier, les services voirie du département assistaient à la présentation d’un chantier innovant mis en œuvre par le groupe Eiffage Route. Serge Bladinières, 1er vice-président chargé de la voirie et Catherine Marlas, conseillère départementale des Marches du Sud-Quercy et 2e vice-présidente chargée du patrimoine et de l’environnement, étaient aux côtés des agents de la Direction des infrastructures et des mobilités (DIM) du Lot.
Le procédé des travaux qui se déroulent en ce moment sur une section de 6,5 km de la RD 4 constitue une première dans le Lot et un sujet d’expérimentation, même si la technique a déjà été testée ailleurs. Cet enrobé nouvelle formule a notamment été expérimenté dans l’Hérault en août 2018 après une première phase de test en Gironde au mois de juillet de la même année. Réalisé par l’entreprise Eiffage, un enrobé 100 % recyclé au liant végétal est utilisé comme alternative au bitume traditionnel et au recours aux énergies fossiles. À l’œil, rien ne le distingue d’un enrobé traditionnel. Pourtant il s’agit d’un macadam beaucoup plus écolo et respectueux de l’environnement. Les agrégats des anciennes chaussées sont réutilisés et régénérés par un liant végétal fabriqué à partir de poix, un produit résineux issu des résidus de l’industrie papetière française. La moitié de la chaussée est réalisée avec un enrobé traditionnel et l’autre moitié avec ce nouveau produit à base de poix.
La même résistance
En termes d’économie circulaire, la production de cet enrobé est ainsi particulièrement avantageuse au regard de la filière bitume provenant de pétrole importé à 100 %. Fabriqué à température ambiante, cet enrobé, de par son origine végétale, permet de réduire l’impact environnemental de l’entretien routier et de diminuer drastiquement l’empreinte carbone. « Pour réduire le recours aux énergies fossiles, les végétaux seront de plus en plus présents dans nos routes », note le Conseil départemental.
Des chantiers-tests comme celui de Castelnau-Montratier ont pour objectif de faire évoluer les techniques tout en garantissant les mêmes propriétés et performances que les enrobés bitumineux : durabilité, résistance aux charges, confort et adhérence. Un suivi sera assuré pendant trois ans.
D’où vient la Poix ?
Ce liant végétal issu de la sylviculture et de l’industrie papetière française a été conçu par un laboratoire du groupe Eiffage Route. Le projet a remporté en 2017 le concours innovation « Routes et rues ». Ce procédé nommé « Biophalt » garantie un taux de recyclage supérieur à 30%. Aucun recours à la pétrochimie, moins de consommation d’énergie car le sol est travaillé à froid et donc moins de CO2.
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