Écoles en danger. 19 classes menacées de fermeture à la rentrée 2017
.Tout le Lot est concerné. Parents et élus se mobilisent afin de sensibiliser le DASEN aux problèmes liés à ces fermetures. Les décisions seront prises dans le courant de la semaine
C’est une porte fermée qui a accueilli parents d’élèves et élus venus se faire entendre auprès de l’Inspection Académique, quai Cavaignac à Cahors mercredi 8 février dernier. Une douche froide pour la soixantaine de parents d’élèves et d’élus de Limogne-en-Quercy et des communes alentours, qui étaient venus pour manifester contre la fermeture d’une classe à l’école de Limogne. Des délégations de plusieurs écoles menacées étaient toutefois reçues ce jour-là par l’Inspection Académique pour soumettre leurs inquiétudes et discuter de solutions. Ce rendez-vous est primordial avant la tenue du CDEN (Conseil départemental de l’Éducation nationale) qui statuera de l’avenir de ces classes mercredi 22 février, à 14h au collège Gambetta de cahors.
Guillaume Gimenez, l’un des responsables de l’association de parents d’élèves de Limogne, a été reçu par le secrétaire général, M. Chauveau. Il explique : « ils nous ont fait fusionner la maternelle et l’élémentaire, ce qui de fait entraîne une réduction désormais du nombre d’enseignants. À Limogne, il ne manquerait que quatre enfants. Mais ces enfants sont bien présents, ils ont juste moins de trois ans et ne sont pas encore comptabilisés. Alors que c’est une priorité gouvernementale de scolariser les enfants de moins de 3 ans ».
Si cette classe se trouvait supprimée, 3 niveaux – CE2, CM1 et CM2 – seraient réunis en une classe de 28 élèves. Pas l’idéal pour suivre des leçons, et préparer une entrée en 6e… Les élus de Limogne et des communes voisines (Cénevières, Saillac, Lugagnac et Beauregard, qui dépendent de l’école de Limogne) étaient également de la partie. « Cette menace nous a fait bondir. Dans le SCOT (Schéma de Cohérence territoriale), Limogne est désigné comme Pôle d’équilibre où il doit y avoir tous les services à la population. Alors une classe en moins… » s’insurge un élu. À l’issue de l’entretien avec M. Chauveau, Guillaume Gimenez maintenait sa position et restait très mitigé quant à son entretien. « Il a écouté les arguments. De là à dire qu’il les a entendus, c’est autre chose. Il nous a reprécisé la dynamique de mouvement des postes, mais il n’a rien dit de bien concret. »
Mobilisation départementale
La population est plus que jamais mobilisée. Des manifestations se multiplient devant les écoles (Aynac, Molières) et des parents d’élèves commencent à s’organiser pour occuper les écoles à la rentrée des vacances de février, notamment à Limogne. Une grande manifestation commune est prévue le mercredi 22 février à 12h devant le collège Gambetta de Cahors, juste avant le CDEN.
L’annonce des fermetures de classe passe d’autant plus mal qu’il n’y a pas de perte de poste d’enseignant à la rentrée prochaine dans le Lot, contrairement aux années précédentes. Philippe Canceil, du Collectif Citoyen pour la Sauvegarde des Écoles de Village (CCSEV), explique « nous payons aujourd’hui les erreurs passées. 2016 était une catastrophe pour nous, nous sommes un des seuls départements de la Région à avoir perdu des postes alors que les autres en ont gagné. En 2017, beaucoup de postes ont été créés, mais ce n’est pas pour nous. Beaucoup d’efforts ont été faits. On ne laisse pas le temps aux projets pédagogiques de faire leurs preuves. Dès qu’il y a perte d’effectif, un poste est supprimé de suite ». Pierre Dufour, du collectif « La petite école est une chance », ajoute « il faudrait 150 postes en plus pour être comme dans le Cantal. Mais le DASEN (Directeur académique des services de l’Éducation nationale, Guillaume Lecuivre ndlr) nous dit qu’il ne faut pas qu’on se compare au Cantal… à Gorses, à 15 km de ce département ! »
Les écoles de Vire, Molières, Montcabrier ou encore Gréalou et Cours risquent de fermer définitivement à la prochaine rentrée scolaire. Philippe Canceil ajoute « nous ne demandons pas de gel, il y a besoin de répartir les postes. Mais il faut le faire en bonne intelligence, et ne pas imposer les choix. Il y a un ras-le-bol vraiment fort de la population. Là, il n’y a pas de concertation. On ne peut pas rencontrer les élus après avoir pris la décision. » Il s’insurge également face à la précipitation des événements. Les documents ont été reçus juste avant les vacances, et le CDEN se tient deux jours après la rentrée. Difficile pour les enseignants, les élus, les parents d’élèves et les syndicats de s’organiser dans ces conditions.
« Avec une moyenne de 19 élèves par classe dans le Lot, nos écoles sont viables et vivantes. Il faut les défendre », conclut-il.
Les 19 écoles menacées
Une classe risque de fermer dans les écoles suivantes : Cours (Bellefont-La-Rauze), Gréalou (élémentaire), Limogne-en-Quercy, M. Durand à Cahors (Croix de Fer), Parnac, RPI Duravel/Touzac/Vire/Soturac, RPI Montcabrier/St-Martin-Le-Redon, Puy-l’Évêque (élémentaire), Montcuq (Belmontet), RPI Planioles/Camburat et Fons/Cardaillac, RPI Prudhomat/St-Michel-Loubéjou, RPI Leyme/Molières (Molières), Aynac, Lacapelle-Marival (maternelle), Livernon, Sousceyrac, St-Laurent-les-Tours, RPI Cavagnac/Les-Quatre-Routes/St-Michel-de-Bannières, RPI Le-Vigan/St-Projet (St Projet).
Certaines de ces fermetures entraîneraient de fait la fermeture de l’école.
marie-cécile itier
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