Ecole: Pourquoi faut-il rendre 17 postes dans le Lot

Pour sa première carte scolaire, Xavier Papillon est servi : il doit rendre 17 postes dans le premier degré ! Il explique la méthode et la philosophie, expose le contexte et justifie les chiffres.

Arrivé l’été dernier à la tête de la direction des services de l’éducation nationale (DSDEN), Xavier Papillon planche sur sa première carte scolaire. Un exercice mathématique, «mais pas que» précise-t-il. «La carte scolaire, c’est également un projet éducatif pour le Lot. On ne ferme pas pour fermer, sauvagement, sur la seule base des chiffres. Nous tenons compte du contexte, des priorités, et du maintien de la qualité des enseignements.»

Le contexte, c’est évidemment la baisse des effectifs dans le département : moins 357 écoliers à la prochaine rentrée (moins un millier en trois ans). Et la courbe continue sur cette même tendance, avec une prévision de moins 342 à la rentrée 2019.

Le contexte, c’est aussi la ruralité : «Oui, l’Académie en tient compte et on ne peut pas dire que le département est maltraité», assure le Dasen. Sans cet élément, ce sont «22 postes» que le Lot aurait dû rendre. Ruralité qui permet également de maintenir un «fort taux d’encadrement». Le nombre d’élèves chutant plus vite que le nombre d’enseignants, le taux est même «en augmentation dans le Lot : 6,12 enseignants pour 100 élèves (6,08 l’an passé).»

Mais qu’on ne demande pas à Xavier Papillon de maintenir une école pour faire venir des habitants, en vue de développer ensuite l’économie. Sa philosophie, c’est l’inverse : travailler sur des projets de développement économique du territoire, auxquels l’école s’intégrera. «C’est dans ce sens que l’école trouvera tout son sens», mais l’école ne sera pas la tête de gondole.

17 classes menacées ? 20 ? 25 ?

Pour économiser des postes, Xavier Papillon explique comment il procède : «La première question que nous nous posons est la suivante : où retirer un poste sans dégrader les enseignements ?» Entrent également dans la réflexion le nombre d’élèves par classe, la composition de ces classes, l’éloignement des élèves…

Autant de critères qui n’empêcheront pas de supprimer 17 classes. «Au moins» 17, et on peut parier qu’au final elles seront plus nombreuses. Car outre les postes à rendre, Xavier Papillon a cerné «les priorités qui permettront de faire mieux réussir nos élèves.» L’ambition est de renforcer l’équipe de remplacement, de dégager des moyens au bénéfice des élèves les plus en difficulté ou en situation de handicap. Le Dasen envisage également de lancer un projet pour travailler sur les fondamentaux : lire, écrire, compter. «La question qui se pose, c’est peut-on fermer des postes sur des classes à effectifs modestes, pour répondre à ces besoins ?»

Lui fera ses propositions, le CDEN1 prévu le 8 février, validera collégialement — ou pas.

1. Conseil départemental de l’Éducation nationale : il rassemble l’administration, les représentants du personnel, les élus et les parents d’élèves.

La Dépêche

Le Lot devra rendre 17 postes à la rentrée 2018