Emmaüs: Beaucoup de dons pas assez de bénévoles

Bonne nouvelle : Emmaüs a reçu l’équivalent d’une semaine de dons en 24 heures à Cahors. Mauvaise nouvelle : les équipes sont débordées à cause des règles sanitaires et du manque de bénévoles. 

À Cahors, les salariés d’Emmaus ont connu un raz-de-marée. Rien à voir avec la seconde vague du Covid-19. Pour sa réouverture mardi, la communauté a reçu en à peine quelques heures, un afflux de dons, l’équivalent d’une semaine. « Pendant le confinement, les gens ont vidé les caves, les greniers, les garages », explique Serge Cadène, le président de l’association Emmaüs à Cahors. Résultat : les équipes ont rempli sur la seule journée de mardi vingt conteneurs de dons, des bibelots, de l’électroménager (5 frigos) des meubles, du linge etc. Et le lendemain, rebelote, à nouveau une vingtaine de conteneurs pleins à craquer.

Mais problème : à cause du protocole sanitaire très strict en place, les équipes n’ont pas tout pu gérer. « On a été victime de notre succès, on s’est retrouvé complètement dépassé, les gens n’arrêtaient pas d’arriver sur le parking, on a pris la décision mardi soir de fermer le dépôt pour plusieurs jours », confie le président. Car depuis le déconfinement, les règles sanitaires imposées par le ministère du Travail sont très lourdes à mettre en œuvre et nécessitent une logistique plus contraignante. « Les dons restent trois jours en quarantaine, l’électroménager est désinfecté, pour stocker le linge rapidement et en sécurité face à l’afflux on a dû s’adapter, on l’a d’abord entreposé dans un camion, puis dans un entrepôt puis on a finalement choisi de le laisser dehors », fait savoir Olivier Adam, le coordinateur de la structure.

Un crève-cœur

Les règles sont strictes et surtout, les bénévoles manquent à l’appel. « C’est ingérable, seule la moitié des bénévoles sont présents et on reçoit trois fois plus de dons que d’habitude », glisse Serge Cadène. Ce jeudi, 4 salariés ont trié des dizaines de m3 d’affaires. Alors mardi soir, le responsable a pris la décision de fermer le dépôt pour cette semaine et de ne l’ouvrir plus qu’une fois par semaine, le mardi de 8 h 30 à midi et de 13 h 30 à 17 heures. Un crève-cœur : « Nos activités ont été dégradées et le contact avec ces donateurs est important à préserver ». La fermeture de la boutique pendant deux mois laisse un vide de 190 000 € dans la caisse. Un coup dur. Mais la solidarité repart de plus belle.

Manon Adoue La Dépêche