En projet: un parc photovoltaïque de 66 hectares à Montcuq-en-Quercy-Blanc

C’est un chantier colossal. Le 3 septembre 2018, le conseil municipal de Montcuq-en-Quercy-Blanc validait l’étude du projet d’un parc photovoltaïque développé par le groupe Photosol qui présente le dossier avec Eco solution énergie. Le parc, entièrement clôturé, s’étendra sur trois parcelles totalisant 66 hectares sur le plateau de Lebreil. Il comprendra 110 988 modules d’une puissance installée d’environ 49,4 MWC, un poste-source prévu sur place à partir de celui de Sainte-Alauzie, huit postes transformateurs et un bâtiment de commande à Montcuq. La zone a été reclassée au PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) à destination du photovoltaïque. Une fois l’étude d’impact réalisée, trois demandes de permis de construire ont été déposées le 19 mai 2020 par Photosol Développement.

Mais le projet n’est pas au goût de tout le monde. L’association de défense environnementale « Environnement juste », mobilisée contre, s’est déclarée « fermement opposée à tout développement d’usines photovoltaïques à l’échelle industrielle sur des terres agricoles productives et subventionnées ». Elle l’a écrit le 11 août aux élus, au préfet, aux ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture. L’association déplore « une absence totale de concertation, consultation et information préalable, tant auprès des membres du conseil municipal que du public » et parle sur son site de « détournement » du label agrivoltaïque.

Consultée comme Bouloc et Montaigu-de-Quercy, la municipalité de Sainte-Juliette s’est opposée au projet le 9 juillet par huit voix contre, une pour, une abstention, aux motifs de « nuisances pour l’activité touristique, d’un risque de dérèglement de l’écosystème, l’utilisation des terres agricoles ou sauvages, l’absence de garanties sur le recyclage de milliers de panneaux, le risque que ce parc devienne au terme des 40 ans de bail une friche industrielle ». Une réunion publique d’information et de sensibilisation organisée par les habitants de Montcuq, Bouloc et Lauzerte (un projet de parc similaire de 105 hectares est en suspens sur ces deux communes) se tiendra samedi 22 août, à 17 heures, à la salle des fêtes de Bouloc.

« Des terres vouées à l’abandon »

Pour Alexis De Deken, chef de projets chez Photosol, et Jean-Yves Leber, énergéticien d’Eco solution énergie, « Les terres agricoles du parc sont à très faible rendement, sans système d’arrosage, et vouées à l’abandon d’exploitation. Le projet, soutenu par la Chambre d’agriculture, est unique en son genre. Il permettra de coupler la production d’énergie et l’activité agricole, avec l’installation sur le long terme d’un jeune agriculteur qui pratiquera l’élevage d’ovins et une activité apicole. Le parc fera office de nurserie avec la réintroduction d’espèces locales comme la perdrix rouge et le lièvre, et le redémarrage de la végétation endogène favorisera la biodiversité et le retour d’un biotope plus riche. » Un apport d’eau est prévu et les panneaux, placés à un mètre de hauteur, laisseront circuler les ovins et permettront la production de fourrage, sans intrants. L’énergie produite sera évacuée dans le réseau de distribution public via une liaison souterraine vers le poste-source de Lauzerte ou de Sainte-Alauzie. Enfin, tout le matériel et les modules seront métalliques, sans béton, et recyclés en totalité au terme du bail. Dans un second temps, le financement sera ouvert à la participation citoyenne.

La Dépêche