En ville ou à la campagne, on a testé StopCovid dans le Lot
Comme 600 000 Français, La Dépêche a téléchargé l’application StopCovid qui identifie les contacts avec les personnes infectées. Protection des données, utilité, efficacité… La rédaction vous explique tout.
Au départ, on doit bien l’avouer, on était un peu sceptique. Du genre : quelle est la pertinence de l’application StopCovid, trois semaines après le déconfinement ? Surtout que dans le Lot, le virus circule très faiblement. Les derniers chiffres de l’ARS indiquent 10 patients hospitalisés dont un en réanimation. Depuis le début du déconfinement, les brigades sanitaires de la Caisse primaire d’assurance maladie ont identifié seulement 19 cas contacts. Et le département n’enregistre aucun nouveau cas positif déclaré depuis le 25 mai. Bon, on a quand même tenté l’expérience. Le principe est simple : on télécharge l’application disponible depuis mardi sur le smartphone et on active le Bluetooth pour être averti dès que l’on côtoie une personne qui est testée positive au Covid.
Dès l’installation, l’application met les choses au clair sur la protection des données qui a largement divisé les avis : « StopCovid est conforme à la réglementation qui garantit la protection de vos données […] les données de géolocalisation ne sont ni enregistrées ni échangées ». L’interface indique que les données sont partagées « seulement si vous êtes testé positif et avec votre accord ». Par ailleurs, les données stockées sur le téléphone sont automatiquement effacées après 14 jours. Voilà pour la mise au point. Après trois confirmations d’activation du Bluetooth, on est prêt. L’application nous signale qu’en cas de risque, c’est-à-dire si l’on a été en contact avec un patient positif à moins d’un mètre et pendant au moins 15 minutes, on recevra une notification. L’application permet aussi de déclarer sa situation si l’on a été testé positif : il suffit de renseigner le code du test.
Moins pertinent dans les zones rurales
Alors, on a laissé le Bluetooth sur notre smartphone pendant deux jours. On a marché dans Cahors, pris la voiture, on a été au supermarché, on s’est attardé en terrasse de café. Et on n’a reçu aucune notification. « L’application est réellement pertinente dans les agglomérations, pour quelqu’un qui prendrait le métro, le bus ou le train, l’outil a alors une réelle valeur ajoutée », commente Vincent Maginot, le directeur de la CPAM du Lot. « Dans nos départements ruraux, l’efficacité est plus limitée, disons que c’est un bon complément à notre brigade sanitaire et une bonne façon de continuer à être responsable », poursuit-il. Lui aussi a téléchargé l’application. En trois jours d’utilisation, il n’a reçu aucune alerte. Et c’est bon signe. « Ce n’est pas une surprise mais c’est toujours rassurant car c’est la preuve que le virus est de moins en moins présent dans le Lot », conclut-il. Pourvu que ça dure.
Vos données en danger ?
L’application fait l’objet de vives polémiques concernant la protection des données personnelles. La Cnil a pourtant donné le 25 mai son feu vert au lancement de l’application, estimant qu’elle respectait les différentes dispositions législatives relatives à la protection de la vie privée. Une campagne de contrôles débute en juin et « se poursuivra jusqu’à ce que ces outils ne soient plus en service et que les données qu’ils contiennent soient supprimées », précise la Cnil.
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