Excellente année pour les noix

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En ce début d’automne, les noyeraies du Lot ont rapporté de nombreux fruits aux producteurs, notamment en comparaison avec une année 2017 difficile. Zoom sur la situation de deux producteurs proches de Martel, dans une vallée de la Dordogne où les sols plats, étendus et enherbés sont particulièrement propices à la récolte.

Ils se souviennent du pic de fraîcheur du printemps 2017, où des températures négatives ont détruit 70 % du potentiel de récolte en quelques heures. Depuis deux semaines que Philippe Jardel et Delphine Vigne ont commencé leur récolte mécanisée, par contre, leurs noyeraies situées près de Martel, se portent bien. «Même si la sécheresse cette fois-ci a légèrement retardé la récolte, nous sommes satisfaits de voir des fruits sur les arbres», se rassure Philippe Jardel. Du secouage, où les arbres sont agités pour faire tomber les fruits, au ramassage et triage avant que les fruits ne soient séchés, les étapes de récolte de la noix depuis la fin du mois de septembre ont été encourageantes.

«C’est la maturité du fruit qui déclenche la récolte», précise Philippe Jardel. Il lui reste encore quelques jours avant de récupérer tous les fruits présents sur son exploitation, une des 650 que compte le département du Lot. En tout, il pense effectuer trois passages dans ses noyeraies.

La recherche se poursuit

Un peu plus haut sur le plateau du causse, Delphine Vigne de la Ferme de la truffe se félicite d’avoir récolté jusqu’ici 20 tonnes de noix à Cuzance. «L’an dernier, nous étions péniblement arrivés à 4 ou 5», se souvient-elle. Seuls obstacles à cette récolte satisfaisante en 2018 : la chaleur, qui a fait souffrir les arbres, et la mouche du brou, qui demeure une menace en venant se loger au cœur du fruit. Là-dessus, l’ensemble des producteurs de noix bénéficient de l’expertise de la station expérimentale de Creysse. Dans cet établissement fondé en 1987 à l’ouest du Lot, des ingénieurs travaillent l’amélioration des techniques de culture, mais également sur la recherche de nouvelles variétés de fruits (voir encadré). «J’ai récemment planté des échantillons venant de chez eux», affirme Delphine Vigne. Notons que le nord du Lot fait partie du Périgord noir, cette zone qui s’étend sur trois autres départements (Dordogne, Corrèze et Charente) et s’avère être le second plus gros producteur de noix français. Et ces cultures se font sur des parcelles aérées, gage de qualité pour le fruit. Enfin, la certification AOP noix du Périgord est recensée dans 181 communes du Lot.


De nouvelles variétés recherchées à Creysse

La station expérimentale de Creysse vise en priorité à développer de nouvelles variétés de noix. En plus des quatre références AOP de la noix du Périgord, de nouvelles variétés tentent de se faire une place : la Ferbel et la Ferouette pour les plus récentes. Problème : 25 ans sont nécessaires entre la phase de développement et l’arrivée à maturité du fruit. «Il est alors difficile de faire comprendre l’utilité de planter pour attendre aussi longtemps», regrette le cogérant de la station, Hervé Cledel. Pourtant, ces noix pourraient améliorer la place de la noix française face à ses concurrentes américaines, notamment la Chandler.