Existe-t-il encore un avenir pour le commerce de centre-village?
Catherine Bénazéraf s’exprime sur la situation du commerce à Salviac.
Nombreux sont ceux de nos concitoyens qui s’émeuvent de la situation présente ainsi que de l’avenir du commerce à Salviac. On s’inquiète de voir d’ores et déjà disparaître certaines boutiques. On anticipe sur d’éventuels départs à la retraite de commerçants solidement implantés dans notre commune de longue date. On regrette qu’il soit aussi difficile de ré-ouvrir des commerces essentiels à la vie d’un village – comme, par exemple, une boulangerie A ces préoccupations légitimes, s’ajoutent souvent des commentaires sur l’incapacité de l’équipe municipale à préserver, voire encourager, la vie commerciale locale.
Tout ceci appelle quelques réflexions.
Salviac n’est malheureusement pas un cas isolé face à cette situation. Encore récemment, un long article du quotidien Le Monde évoquait la « désaffection commerciale » qui affecte les villes moyennes françaises, lesquelles « voient leurs commerces fermer les uns après les autres ».
Si les petites villes sont victimes de ce processus, on peut imaginer aisément ce qu’il en est de bourgs comme le nôtre !
Plusieurs facteurs peuvent en partie expliquer ce phénomène sur le périmètre de notre commune.
Sa population est constituée, dans une grande proportion, par une classe d’âge relativement élevée – donc moyennement consommatrice – aux revenus parfois limités. Les actifs – travaillant bien souvent dans les villes voisines – trouvent assez naturellement plus pratique de faire leurs courses dans les grandes surfaces, qui mettent à leur disposition, en un même lieu, les différents produits dont ils ont besoin (aussi bien alimentaires, que textiles ou autres). On ne peut nier, non plus, que le commerce en ligne gagne du terrain, surtout dans la mesure où il associe considérable variété de choix, prix attractifs, et livraison à domicile.
Pour lutter contre la dévitalisation de notre centre bourg, les possibilités d’action dont dispose la municipalité s’avèrent bien plus limitées que ne semblent le croire tous ceux qui s’insurgent contre un supposé immobilisme des élus. Jusqu’à plus ample informé, le commerce relève de la libre entreprise, et il est peu envisageable qu’une commune impulse une dynamique commerciale par des moyens plus ou moins autoritaires. Que penseraient, par exemple, les commerçants déjà en place si la municipalité « favorisait » d’une manière ou d’une autre l’installation de commerces concurrents des leurs ?
Par ailleurs, les locaux où sont installés – ou pourraient se créer – des commerces, appartiennent à des propriétaires qui souhaitent à juste titre tirer un revenu de leur local. Hier, il n’était pas rare que les commerçants de notre commune soient propriétaires des lieux où ils exerçaient leur négoce. Ils logeaient même dans une partie de l’édifice.
Aujourd’hui – et face à la raréfaction de l’activité – il est difficile pour un jeune commerçant de devoir s’acquitter d’un loyer pour la boutique (parfois relativement lourd), auquel peut s’ajouter un loyer pour le logement. En prenant en compte toutes les charges qui leur incombent, il n’est pas étonnant que l’accumulation de ces sommes les mette indubitablement en péril.
Alors, que peut faire la Mairie ? Eh bien, poursuivre l’action activement engagée de valorisation de notre village !
En soutenant les entreprises locales susceptibles d’embaucher, et donc de faire venir une population d’actifs. En garantissant à cette population des conditions de vie à même de les retenir sur la commune : maintien et développement du service public (école, collège, EHPAD) ; élargissement d’une offre médicale actuellement fragilisée (création d’une Maison de Santé Pluri-professionnelle) ; conditions d’accès facilitées à la culture (Médiathèque ; Cyber-base). En s’engageant dans la démarche de mise en place d’un PLU, qui va permettre l’amélioration du cadre de vie dans le centre bourg.
Mais aussi en développant les structures propres à attirer sur le secteur un nombre croissant de touristes (labellisation Station Verte ; embellissement de la zone de loisirs ; réhabilitation de la piscine municipale). De même qu’en mettant l’accent sur tout l’intérêt d’un patrimoine local qui donne une identité spécifique à notre village, et pourra à terme faire que nous devenions une étape prisée des visiteurs sur le Chemin de Saint Jacques (création du Trésor de l’église Saint Jacques ; restauration de la chapelle Notre Dame de l’Olm).
Pour en revenir à l’article de presse mentionné plus haut, il se terminait par le constat que c’est avant tout le développement touristique qui semble en mesure de « sauver le commerce et lutter contre la dévitalisation ». Effectivement, aussi bien pour le touriste que pour la population locale disposer d’une bonne boulangerie, d’un café accueillant, d’un restaurant de qualité, ainsi que d’une bibliothèque attractive, est un avantage indéniable, et particulièrement recherché.
Catherine, analyse bien réaliste mais avec un certain optimisme qui me plaît – à bientôt aux « commerces » de Gaumier ?
merci Anne-Marie !
Mais tu as raison, je devrais fréquenter plus assidument les charmants commerces de Gaumier.
Je me promets de réparer cette erreur sans tarder.
Amitiés
Catherine