Exposition de l’été au Musée Zadkine : Zadkine, Cocteau et Orphée

Vernissage le vendredi 28 juin 2024 à 18 heures, au musée Zadkine (Les Arques)

Pendant tout l’été une exposition présentée au musée Zadkine (Les Arques) permet de mettre en lumière les nombreux liens qui unissent Zadkine et Cocteau à travers leur intérêt commun pour Orphée. Ce héros de la mythologie grecque parcourt leurs œuvres respectives.

Pour l’exposition, le témoignage de leur ami, Gaston-Louis Marchal permet de comprendre la relation de Zadkine avec Cocteau qui gravitait dans les mêmes cercles artistiques. Le Département du Lot a emprunté 18 œuvres à un collectionneur lotois (qui souhaite rester anonyme) et cinq documents qui mettent en évidence leur admiration commune.

L’exposition est aussi l’occasion d’évoquer, pour la première fois, le travail d’un habitant des Arques, Henri Bossé, qui a été le lithographe de Jean Cocteau pour un recueil de contes évoquant les aventures d’Orphée et d’Apollon.

Le mythe d’Orphée est certainement l’un de ceux qui a le plus inspiré les artistes depuis l’Antiquité. Zadkine n’y a pas échappé. Tout au long de sa vie, le sculpteur des Arques a été influencé par ce poète musicien qui, grâce à sa lyre et son chant mélodieux, pouvait charmer les animaux sauvages, mettre en mouvement les arbres, dompter les cours d’eau et braver les enfers. Zadkine a sculpté ce personnage légendaire à plusieurs reprises à partir de 1930. Que ce soit dans le tronc d’un orme de 3 m de haut ou dans le bronze, Zadkine est revenu une dizaine de fois à cette figure de la mythologie.

Pour Jean Cocteau aussi, Orphée a été un fil rouge. Après une adaptation au théâtre dès les années 20, il a transposé le mythe deux fois au cinéma. Et au moment d’entrer à l’Académie Française, sur son épée d’Immortel, c’est le profil d’Orphée que Cocteau a dessiné.

D’où vient cet intérêt commun ? Sans nul doute de leur ami Guillaume Apollinaire. Le poète publie en 1908 « Orphée ». Ce texte donne naissance quelques années plus tard à un courant artistique, proche du cubisme, l’Orphisme. Zadkine et Cocteau, sensibles à ce mouvement d’avant-garde, se sont alors intéressés chacun à leur manière au mythe d’Orphée. Zadkine y voit un artiste qui se fond dans les formes végétales et animales, Cocteau y retrouve un poète en quête d’immortalité.