Exposition navale et Conférence à Luzech

Résumé de la conférence de Jean-Claude Lemineur :

DE LA FREGATE LEGERE A LA FREGATE DITE DE VIII

Durant le 17e siècle, le vaisseau souffre structurellement de qualités nautiques médiocres, inhérentes aux conceptions architecturales adoptées à l’époque et imposées en grande part par les militaires.

Les formes générales sont ramassées, les batteries étriquées.

Le manque de longueur et une largeur proportionnellement constante réduisent la surface du plan de flottaison. Cette réduction est compensée par l’amplitude des formes des carènes, amplitude qui ralentit la marche.

A cela s’ajoute l’étagement des ponts, gaillards et dunette qui hausse fortement les œuvres-mortes, en élevant le niveau du centre de gravité.

Ces différents facteurs provoquent un manque de stabilité. Le vaisseau porte mal la voile, rendant son soufflage souvent nécessaire. Il roule et tangue beaucoup. Il prend surtout une forte gîte dès que le vent se renforce. A tel point que les bâtiments de moindre importance portant moins de 60 canons, ne courent pas le risque d’ouvrir les mantelets de la batterie basse, qui est la batterie principale, par peur de la noyade.

Militaires et maîtres-charpentiers ont rapidement conscience de ces défauts.

Des solutions sont adoptées, visant à réduire la hauteur des œuvres-mortes, et à donner plus de longueur aux batteries, accroissement qui augmente à poids égal, la surface du plan de flottaison, et qui permet d’affiner les carènes.

A ces mesures s’ajoute celle très importante de réduire la pesanteur du bâtiment.

Elles ne seront adoptées que par paliers, une mise en place trop radicale de celles-ci laissant craindre des conséquences qui pourraient être regrettables. Elles n’aboutiront qu’au bout de près d’un siècle. Elles donneront lieu à la création d’un type nouveau et plutôt révolutionnaire de frégate : la frégate dite de VIII, débarrassée en grande part des défauts que connaissent les bâtiments construits sur base des anciennes formules.

Elle sera à l’origine d’une lignée de frégates portant une artillerie progressivement plus puissante, mais conçues sur les mêmes bases : les frégates de XII et de XVIII, ces chiffres indiquant le calibre des canons de la batterie basse.

 

Conférence au Musée Armand Viré (152 rue de la Ville, Luzech) à 15h

Réservation souhaitée au 05 65 30 58 47

Port de masque et bonne humeur obligatoires !