Fénélon enfant de la ruralité entre Périgord et Bouriane
Fénélon a été le conseiller spirituel de Madame de Maintenon épouse morganatique de Louis XIV. Il deviendra aussi précepteur de deux petits-fils de Louis XIV dont le futur Philippe V roi d’Espagne.
Fénélon , docteur en théologie et homme de lettres a connu un très grand succès avec « les aventures de Télémaque »
Revenons sur son enfance lotoise. François de Salignac de Lamothe-Fénélon est né entre Gourdon et Sarlat, entre Bouriane et Périgord Noir, au château de Lamothe-Fénélon.
Issu d’une noblesse provinciale peu fortunée François est élevé dès sa naissance au contact avec la terre. Il est choyé par sa nourrice « au visage halé, aux mains calleuses par les lessives et le suint des laines ». Quand le temps est beau, l’enfant la suit dans les prés où elle garde les brebis, tout en tricotant. On va au colombier du château puis aux communs où l’enfant regarde sortir « les bœufs fatigués qui marchent le cou penché, d’un pas lent et tardif malgré l’aiguillon qui les presse ».
Fénelon eut une enfance rustique, mêlée aux travaux de la terre
Après partages, cessions et mutations de terres effectués sur plusieurs générations, la famille de Salignac s’est appauvrie au cours des siècles, à la suite de successions, aggravées de disputes et de procès.
Mêlé à la vie des domestiques, l’adolescent partage la vie difficile d’une famille nombreuse. L’éducation familiale stricte contribue à conserver pureté et douceur : « Plutôt une tête bien faite que bien pleine » avait écrit son voisin Montaigne un siècle auparavant.
Son « éducation fut simple, à l’opposé de la méthode extrême ou l’on presse, l’on fatigue en voulant rendre l’enfant universel avant le temps » note le biographe Ramsay.
Pour le père âgé, l’avant-dernier garçon est l’ultime occupation de sa vie. Il tient à se consacrer tout entier à l’éducation de ce fils. Il veut le rendre capable « de soutenir la fatigue, le travail et l’effort »,
Mais le marquis mourra lorsque « l’enfant de la vieillesse » aura douze ans.
Enfance campagnarde heureuse
« Fénelon eut une enfance rustique, mêlée aux travaux de la terre » écrit l’historien Jules Lemaitre. Les promenades autour du château servent à étendre ses connaissances, dans cette contrée où les noyers se marient avec les vignes et les prairies.
L’adolescent parcourt avec plaisir la campagne, attentif aux évolutions de la végétation, entretenant son imagination, et surtout côtoyant les paysans qu’il écoute. « Il n’hésite pas d’aller à leur rencontre, les suivant dans les champs pour apprendre, pour comprendre la vie de la terre, écrit Rusard en 1802, entrant chez eux, n’étant gêné ni sur la pauvreté de leur état ni sur la mal-propreté des chaumières. »
L’écrivain en gardera le goût de la nature, le sens de la simplicité, mais surtout retiendra la dureté de leur labeur allant même jusqu’à la misère.
D’après l’article d’André DECUP
D’après actulot