Foyer de grippe aviaire dans le Lot
Pour les palmipèdes aussi, la situation sanitaire inquiète. Depuis plusieurs mois, la propagation de la pandémie de grippe aviaire gagne du terrain dans toute la France où au 15 mars quelque 792 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) ont été signalés en élevage, 36 cas en faune sauvage et 17 cas en basses-cours. Jusqu’alors épargné, le département du Lot voit deux de ses exploitations touchées aujourd’hui. Situés sur le territoire du Grand Figeac, ces premiers foyers détectés à Saint-Bressou et à Labastide-du-Haut-Mont font l’objet de mesures préventives drastiques pour éviter tout risque de diffusion du virus. En clair, un abattage préventif de toutes les bêtes est réalisé le plus rapidement possible avant une désinfection complète du site et l’établissement d’un périmètre de protection selon les préconisations des autorités. Un véritable crève-cœur pour les producteurs concernés qui doivent faire face à la disparition brutale de l’ensemble de leurs animaux.
Après un dépistage positif de ces animaux, l’éleveuse se préparait au pire
À Labastide-du-Haut-Mont, Sandrine Gavoille, maire du village et agricultrice, n’en revient toujours pas. L’éleveuse qui possède un atelier de 930 places se préparait au pire ce jeudi, quelques heures seulement après un dépistage positif du virus d’influenza aviaire parmi ses canards. Une très mauvaise surprise pour la productrice qui n’avait relevé aucun symptôme ni signe particulier pouvant laisser croire à une contamination. « Ils vont venir ce matin abattre les canards un à un » redoutait l’éleveuse encore abasourdie par cette épreuve. « En fait il y a eu un cas il y a quelques jours à Quézac dans le Cantal. C’est à moins de dix kilomètres de mon élevage. Comme je devais sortir les canards mercredi matin, il a fallu faire des tests pour ne pas prendre de risque. Un vétérinaire est venu et c’est là qu’il a fait le test et qu’il a trouvé un cas positif. Je ne m’y attendais pas du tout. ça m’est tombé sur la tête ».
Comprendre l’origine de la contamination
Pour Sandrine Gavoille, après le choc, viendra l’heure des investigations pour déterminer l’origine de la contamination. « C’est la première fois et j’espère que ce sera la dernière fois que ça nous arrive. Alors on ne sait pas trop… le virus est aéroporté, il s’envole et il rentre facilement par le vent dans les exploitations. Moi j’ai un système de ventilation avec un extracteur dans mon atelier. A priori, ça viendrait du vent. De toute façon une étude épidémiologique sera réalisée après pour savoir d’où ça vient ». D’ores et déjà, l’éleveuse s’attend à des semaines difficiles, sans possibilité de relancer tout de suite son activité. « Après une désinfection, l’atelier va être fermé pendant un moment. Je ne sais pas combien de temps. Cela dépendra aussi de l’évolution des cas… ».
Audrey Lecomte ladepeche.fr
Saint Bressou, Labastide-du-Haut-Mont, Sousceyrac, Teyssieu et Gignac désormais. C’est en effet un 5e foyer de grippe aviaire qui a été déclaré dans le Lot. Une 3e réunion de crise est prévue, jeudi, en Préfecture