François Jubin, enfant de Cahors, mort pour la France les armes à la main (28 juin 1944 – Gourdon)

Conférence de Françoise Jubin, Jeudi 7 novembre à 18 h 15
dans le cadre des séances mensuelles organisées par la Société des Etudes du Lot
Espace Clément Marot, place Bessières à Cahors, 3e étage, salle 306

Françoise Jubin présentera l’ouvrage qu’elle vient de publier aux éditions édicausse

Il est sans conteste un « enfant du Lot ».

Né à Cahors le 21 juin 1916, descendant d’une longue lignée de Quercynois, le métier de son père, médecin de la Marine, l’a éloigné, une grande partie de son enfance, de sa terre natale.

Le décès prématuré de son père alors en poste en Nouvelle Calédonie, l’a ramené dans le Lot, à l’âge de 17 ans, pour l’en éloigner à nouveau. Il avait choisi de faire ses études de médecine à l’école de Santé Navale de Bordeaux, comme son père avant lui.

Toute sa promotion est mobilisée au printemps 1940, et François Jubin est affecté à un bataillon de fusiliers marins à Boulogne-sur-Mer.

Pendant la brève campagne de France, il fut non seulement un « médecin » – bien qu’il n’en eut pas encore le titre – mais aussi un « combattant », Boulogne-sur-Mer faisant partie des places entourant Dunkerque qui avaient pour ordres d’arrêter, ou du moins de retarder, les panzers allemands afin que le corps expéditionnaire anglais puisse être rapatrié de l’autre coté de la Manche.

Fait prisonnier par l’armée allemande le 25 mai 1940, il n’attendit pas d’arriver à destination dans un camp en Allemagne, pour s’évader et rejoindre, le plus souvent à pied, Boulogne-sur-Mer. Muni de faux papiers, il rejoignit Cahors où vivaient sa mère et sa soeur, puis son école de Santé Navale, repliée à Montpellier en zone libre. Il y termina ses études, s’y maria et eut un premier enfant.

L’invasion de la zone dite « libre » par les armées nazies, en novembre 1942, l’amena à démissionner de la Marine et à passer sa thèse en qualité de civil, au printemps 1943.

C’est dans le Lot qu’il décida d’exercer son métier de médecin et s’installa à Lauzès avec sa famille, qui allait s’agrandir rapidement. Sa seconde fille naquit à Gourdon la veille du débarquement des alliés.

Dès le mois de septembre1943, il s’engagea dans la Résistance, et rallia tout naturellement l’ORA, composée majoritairement d’officiers et anciens officiers de l’armée française. Médecin le jour et Résistant la nuit, ou parfois l’inverse, il mena une vie trépidante jusqu’à ce soir fatal du 28 juin 1944, où son chemin croisa celui d’une des colonnes allemandes qui encerclaient Gourdon. Il était en uniforme et armé et n’avait aucune chance d’échapper à l’ennemi.

Il repose depuis lors dans le caveau familial, au cimetière de Cahors (ville). Une modeste plaque de marbre rappelle qu’il est « Mort pour la France ».

Citations, décorations, monuments aux morts, hommages divers ont témoigné de la reconnaissance de la « Patrie ». Mais de l’eau a coulé sous le pont Valentré et comme beaucoup d’autres combattants, prisonniers de guerre, résistants et victimes de la terreur nazie, il est retombé dans l’oubli, y compris dans sa ville natale.
Oubli dont sa fille ainée désire ardemment le faire sortir.