Gourdon: Le Pré verger du pigeonnier ouvert les 4 et 5 juin
Dans l’air du temps, qui exige que l’on reconsidère notre rapport au végétal, le Pré verger du pigeonnier est une expérience mêlant fruitiers, plantes aromatiques, houblon et herbes apparemment folles au pied d’un majestueux chêne. Il ouvre au public lors des Journées nationales des jardins, le premier week-end du mois de juin. C’est à Gourdon.
Et si derrière l’apparent désordre se cachait l’harmonie ? L’art de l’entraide et du bon voisinage entre espèces végétales ? Laurent Debat, faiseur de jardins et décorations florales en région parisienne, et en même temps gérant d’une entreprise de nettoyage, mais aussi enfant du pays, a décidé d’en tenter l’expérience tout près de Gourdon. Sur une terre foulée par ses grands-parents puis ses parents, il sème, plante et replante.
La sauge et la guimauve sont voisines du thé de l’Aubrac, les verveines se déploient près des menthes ou des monardes, le houblon grimpe, les noisetiers lorgnent les amandiers qui s’acoquinent avec les pêchers, la vigne s’accommode du pistachier, le tout dans un aimable fouillis.
« Faute de temps, je laisse agir les plantes entre elles »
Des compagnonnages incertains se nouent là, surveillés par un chêne à l’allure de roi. En lisière de ces herbes hautes – mais qui devraient être en parties coupées pour la promenade ce week-end – les grands arbres semblent protéger les cultures les plus petites et les plus récentes. Une ombre bienfaisante par ces temps de réchauffement climatique avec des étés aux températures qui auraient pu paraître folles il y a quelques années. Mais qui deviennent fréquentes.
Laurent Debat compte : « 80 variétés d’aromates, 450 arbres et fruitiers sur moins d’un hectare, ça commence à être assez dense ». Pour le moins.
L’aventure a commencé il y a cinq ans avec la reprise de cette terre familiale au Champ du Pigeonnier : « faute de temps je laisse agir les plantes entre elles. Je n’apporte aucun intrant en dehors de ce que produit la parcelle. Je paille, j’utilise l’herbe de tonte ». Comme une tentative de confiance. « L’an dernier on a installé un réseau de micro-irrigation et deux citernes de récupération des eaux pluviales ».
Les brasseurs alléchés par son houblon
La transformation des cultures est en route : « Le houblon intéresse les brasseurs du Lot, et puis on tente la distillation avec mon frère qui est à Saint-Michel-de-Bannières, pour faire des huiles essentielles, des hydrolats, et aussi le séchage pour des tisanes ». Un cabinet d’architecte-paysagiste de Montpellier planche sur la création d’un verger paysagé. Laurent Deblat a aussi un réseau de connaissances qui semble aussi dense que son pré-verger : sa formation commencée par un BTS marketing a laissé des traces.
Bosseur un brin activiste, passionné, dit-il. Patient ? Sans doute. Et dans cette aventure d’arbres et plantes en symbiose, alors oui c’est le temps long qui compte et il y faut de la patience.
Le mieux est peut-être d’aller faire un tour dans ce Pré Verger pour le moment atypique parmi les biens rangés de la classe. C’est à quelques dizaines de mètres d’un passage à niveau de la ligne ferroviaire Paris-Toulouse. Le portail du « jardinier en ébullition », c’est ainsi qu’il signe son site internet, sera ouvert.
Commentaires les plus récents