Grands projets à l’hôpital de Cahors

Fini l’austérité, place aux investissements. L’hôpital de Cahors, dans le Lot, a fait l’objet d’une enveloppe du volet investissement du Ségur de la santé pour se développer.

Outre ces financements de l’État, la Région va également allouer des fonds au centre hospitalier, et lui-même va investir sur fonds propres. Un développement de bon augure, pour un établissement moderne et phare dans le paysage médical lotois, mais aussi premier employeur de la ville de Cahors.

Urgences psychiatriques

« Nous avons reçu une notification à hauteur de 1,5 million d’euros pour la restructuration des urgences pour une meilleure prise en charge des patients »

Pierre Nogrette,directeur de l’hôpital de Cahors

Ainsi, le service des urgences sera réorganisé, et au-dessus, un centre d’accueil de crise pour les patients psychiatriques sera créé et géré par l’Institut Camille Miret dans un partenariat public-privé, qui permettra d’améliorer la prise en charge des patients psychiatriques. « Ce sera un point fort pour le département » se réjouit le Dr Thierry Debreux, président de la Commission médicale d’établissement mais aussi chef de service des urgences. Ce centre proposera une offre spécialisée, dans des locaux adaptés, pour accompagner les premières heures de prise en charge d’un épisode psychiatrique aigu.

Actuellement, un professionnel de santé de l’Institut Camille Miret collabore déjà avec les urgences de Cahors, posté 12 heures par jour, qui permet de prendre en charge les patients sur le côté somatique et psychologique.

Soins palliatifs et unité de débordement

Autre grand projet, la création d’une unité de soins palliatifs à part entière sur le centre hospitalier, avec l’ouverture de 5 lits. Aujourd’hui, l’hôpital bénéficie déjà d’une équipe formée aux soins palliatifs, avec deux médecins à temps plein sur les soins palliatifs et la douleur. Cette équipe médicale sera donc renforcée. L’investissement annoncé pour la création de cette unité est de 950 000 €, et pourrait être en partie financé par des fonds de l’ARS (Agence Régionale de Santé).

Autre projet : l’ouverture d’une unité de débordement, qui aura pour vocation à être ouverte ponctuellement quand l’hôpital sera plein et nécessitera des ouvertures de lits supplémentaires. Cette unité devrait prendre place dans un des bâtiments historiques de l’hôpital, côté rue Charles Bourseul. La Région Occitanie s’est d’ores et déjà engagée pour apporter un financement à la création de cette unité, dont le coût devrait avoisiner 2,5 millions d’euros.

L’IFMS (Institut de formation aux métiers de la santé – ou école d’infirmières) aussi devrait voir une rénovation de ses locaux à hauteur de 850 000 €.

Rénovation des bâtiments historiques

Autre projet et non des moindres, la rénovation et la réorganisation des deux bâtiments historiques de l’hôpital, qui datent des XVIIIe et XIXe siècles et donnent des signes de vétusté. Là, ce sont des travaux de fond qui devront être effectués, concernant la toiture, le réseau d’eau qui date de plusieurs dizaines d’années, la mise en place du rafraîchissement de l’air (ces bâtiments ne sont pas climatisés et donc désagréables l’été). Cette opération est estimée à 8 millions d’euros. « C’est un projet qui n’est pas encore financé, explique le directeur Pierre Nogrette, mais pour lequel nous avons rencontré des organismes bancaires afin de mettre en place des prêts ».

En effet, aujourd’hui, et après des années de surendettement, les finances de l’hôpital sont suffisamment saines pour pouvoir faire des emprunts pour les investissements. Ainsi, si la dette a pu atteindre 80 millions d’euros, elle est aujourd’hui de 19 millions d’euros. « Nous avons remboursé, précise le directeur. Aujourd’hui nous avons un hôpital récent et peu endetté même si nous n’avons pas de grosses marges de manœuvre. C’est un atout pour l’établissement ».

L’un des derniers bémols reste les difficultés de recrutement, quel que soit le métier : médecins, infirmières ou aides-soignantes. Actuellement, l’hôpital recherche activement des anesthésistes et des radiologues, mais reste constamment à la recherche de nouveaux praticiens pour stabiliser les équipes déjà en place mais aussi pour anticiper les futurs départs, à la retraite notamment. Et si les syndicats réclament toujours un « pool remplacement » (une équipe pour assurer les remplacements des personnels N.D.L.R.), la Direction ne peut répondre favorablement justement parce que l’hôpital n’arrive plus à recruter du personnel, même par l’intermédiaire de société d’intérimaires.

Enfin, et dans un futur immédiat, l’hôpital souhaiterait développer un peu plus ses activités de prévention et la télémédecine. Pour cette dernière, le centre hospitalier possède déjà les outils informatiques et a désigné un praticien référent, ils vont pouvoir désormais développer les pratiques. L’hôpital souhaite aussi stabiliser ce qu’il a déjà et rouvrir la totalité des lits fermés en raison de la pandémie de Covid-19, notamment au niveau de l’activité du bloc opératoire.

Actu Lot