Histoire de la Gare de Figeac
Construite à 214 mètres d’altitude, la gare de Figeac est située sur la ligne ferroviaire de Brive à Toulouse via Capdenac. Gare de bifurcation, elle est également à l’origine de la ligne de Figeac à Arvant (Haute-Loire). Elle est desservie par les TER (trains express régionaux) des régions Occitanie et Auvergne, un Intercités de nuit Paris – Rodez quotidien (aller-retour), un service d’autocars (vers Cahors, Gramat et Villefranche-de-Rouergue), et des trains de marchandises (cathode de zinc, sable, ballast). En 2016, sa fréquentation annuelle est d’environ 149 000 voyageurs.
Elle présente la particularité, unique en France, d’une gare en Y, avec un bâtiment voyageurs perpendiculaire aux voies, au milieu d’un « Y » formé par les lignes venant de Brive à l’Ouest, et d’Aurillac à l’Est, qui se rejoignent à l’entrée du tunnel en direction de Capdenac, Rodez et Toulouse. Entre les deux quais, on trouve la façade arrière abritée par une marquise, bâtie en 1903. Elle se prolonge d’un petit square ombragé et fleuri, avec une fontaine et une stèle en hommage aux victimes de 1944. Deux rénovations successives en 1977, puis en 1990, sont nécessaires pour remettre en état l’ouvrage et lui donner l’aspect connu tel qu’il était avant l’incendie.
Son histoire
Benjamin Philip, responsable du Service patrimoine de la Ville de Figeac, revient sur son origine. « L’histoire particulière de cette gare est liée à celle de la compagnie de chemin de fer du Grand Central, fondée par le Duc de Morny (années 1850-1860). À l’époque, il y a un enjeu à desservir par le chemin de fer les bassins industriels du Decazevillois, jusque-là alimentés par voie fluviale sur le Lot. Figeac ne se prêtait pas à un développement du chemin de fer. Elle n’avait pas de place pour accueillir une gare importante et de triage (qui fut construite cinq ans plus tôt sur la commune de Saint-Julien d’Empare, gare actuelle de Capdenac). La gare de Figeac est inaugurée le 10 novembre 1862, en même temps que l’ouverture de la voie ferrée vers Brive, deux jours après celle d’Aurillac. »
Il évoque ce qui fait le caractère de la gare. « Pour moi, c’est le reflet de l’évolution de la ville au XIXe siècle, un témoin de la vie publique, d’où la forte valeur d’attachement. La gare est le rare bâtiment qui atteste de la modernité de Figeac à l’époque. On a une petite capitale rurale, qui n’a pas beaucoup changé depuis la fin du Moyen-Âge. Les alentours de la gare, c’est le seul quartier neuf, un peu bourgeois, d’une ville qui évoluait très lentement. La gare est aussi dotée d’une vraie qualité de construction, avec une architecture de château, style néo-Louis XIII, une caractéristique relativement fréquente pour l’architecture des gares de petites villes. Au final, on sent que c’est une gare que les gens aiment, en phase avec l’image de la ville. »
Au début du XXe siècle, le trafic de voyageurs est en plein essor. Les habitants racontent que l’un des principaux passe-temps des Figeacois « était de se rendre à la gare pour l’arrivée du train de Paris ». Le trafic des marchandises, en transit par Figeac, était essentiellement des animaux (bœufs, moutons) ainsi que des productions agricoles (prunes, noix, châtaignes), expédiées vers la capitale. L’activité prenait de l’importance au moment des foires.
La gare de Figeac a connu des moments tragiques, notamment en 1944, où deux cheminots sont victimes des Allemands : René Cabibel (agent d’exploitation) le 13 mai, et Robert Fournier (homme d’équipe) le 3 juin. Elle a vu également passer des personnalités importantes, comme le Général de Gaulle en 1963, en visite à Figeac.
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