Hôpital de Gramat : appel à la mobilisation
Un large rassemblement est organisé demain samedi à partir de 13 heures devant l’hôpital de Gramat, dont vingt lits du service de médecine sont menacés de fermeture.
Un enjeu crucial pour l’avenir du territoire
«Il y a une vraie nécessité au maintien d’un service de médecine à Gramat. Cet hôpital est un enjeu crucial pour la santé d’une population rurale et vieillissante, et pour l’attractivité de tout le territoire», plaide le Docteur Lydie Lymer, membre du collectif et médecin généraliste à Thégra.
Alors qu’un plan de suppression de 2 200 postes a été annoncé dans la fonction publique hospitalière, le collectif dénonce le projet de l’ARS qui demande à l’établissement gramatois de présenter un projet de fusion de l’Ehpad Louis-Conte et de la Mapad Charles-de-Gaulle.
«L’hôpital de Gramat est labellisé hôpital de proximité depuis 2016. Il a obtenu la certification V2014 en 2017. Il est actuellement le 3e employeur de la commune de Gramat», tient à souligner Dr Lydie Lymer. Les élus locaux, tous bords confondus, sont largement mobilisés en faveur de la défense de l’hôpital de Gramat. Tous les maires et leurs conseils municipaux ont voté une motion contre une éventuelle restructuration de l’hôpital.
La députée du Lot, Huguette Tiegna, a annoncé sa venue ce samedi 16 juin au centre hospitalier dont elle visitera le service de médecine menacé. À cette occasion, le collectif appelle à un large rassemblement devant l’établissement à partir de 13 heures.
Le soutien de Marie Piqué
Vice-présidente de la région, Marie Piqué apporte son soutien au collectif, au personnel et exige «des moyens pour notre santé». «Nous le constatons partout sur le territoire, ces ‘’fusions » nous conduisent systématiquement à des fermetures de lits en série, et à l’augmentation des inégalités en matière d’accès aux soins.»
Près de 200 personnes, les médecins libéraux du bassin de santé de Gramat, sept maires des communes avoisinantes dont celui de Gramat, Caroline Mey-Fau, conseillère départementale, et Marie Piqué, vice-présidente de la région, sont venus soutenir le collectif de défense de l’hôpital gramatois et accueillir la députée du Lot, Huguette Tiegna. Elle avait été invitée par le personnel de l’hôpital et les élus à venir les voir sur place, pour qu’ils lui expliquent leur position dans le maintien du service de médecine (lire notamment notre édition de samedi 16 juin).
Le Docteur Lydie Lymeur, membre du collectif, a remercié Huguette Tiegna de s’être déplacée et lui a rappelé les préoccupations de la population, du personnel, des professionnels et des élus, devant les menaces de fermetures des vingt lits de médecine. Elle a par ailleurs mentionné que «les économies ne doivent pas se faire aux dépens de la santé, et que l’hôpital de Gramat n’est pas négociable au gré d’intérêts politiques.»
Par ailleurs l’activité du service de médecine est plus que satisfaisante : son taux d’occupation est stable, la durée moyenne de séjour est en diminution, et il occupe une position géographique idéale pour développer des consultations ou des actes spécialisés.
Huguette Tiegna a expliqué qu’il est important de faire un point sur la santé avec l’Agence régionale de santé, le directeur de l’établissement qui est aussi celui de l’hôpital de Cahors, et de trouver des éléments qui permettent de faire avancer le dossier. Elle est favorable à ce qu’il y ait un lien entre les Ehpad et les hôpitaux ; elle a rappelé la politique du gouvernement en la matière.
Marie Piqué a indiqué que la politique du gouvernement mène au démantèlement des hôpitaux et des services publics, que l’ARS a annoncé lors d’une de ses réunions la fermeture des hôpitaux de proximité et que le conseil régional d’Occitanie a émis un avis défavorable.
Sur ces dires Huguette Tiegna a demandé «à ce que l’on dise la vérité», ce qui a amené les manifestants a exprimé leur mauvaise humeur.
La Dépêche du Midi
Suite à une réunion du 10 juillet le collectif de défense de l’hôpital communique : «Suite aux diverses actions menées par le collectif, il est nécessaire de faire un point de situation. L’hôpital comprend actuellement 20 lits de médecine, 32 lits externalisés à domicile et 120 lits pour les deux Ehpad. Les 20 lits de médecine qui étaient menacés pourraient être préservés contre le sacrifice de 25 lits en Ehpad. C’est inacceptable. C’est un chantage odieux fait aux élus et délégués d’établissement. Nous demandons à l’ensemble des élus de respecter et défendre les positions de la population gramatoise mobilisée en nombre, d’assurer leur engagement au niveau politique là où ils agissent et de ne pas sombrer dans des compromissions réduisant les capacités d’accueil de l’hôpital alors que les besoins continuent de croître.
On nous dit : budget !, oui mais… Qui décide des budgets attribués au secteur santé ? Qui détermine les choix de rigueur pour le domaine public ? Qui fait preuve de beaucoup de générosité envers les plus aisés via des règles fiscales très favorables, ou engloutit l’argent public dans des secteurs inutiles socialement.
L’ARS n’obéit qu’à une logique financière qui ne tient pas compte de l’Humain. Tous les élus ont pour engagement d’être porteurs de l’intérêt général qui devrait toujours répondre aux besoins des populations. Nous demandons aux élus locaux de prendre le parti de défendre d’abord les intérêts essentiels de notre territoire.
Le collectif a demandé aux élus de s’engager clairement et concrètement pour la défense de l’intégralité des lits de l’hôpital de Gramat. Il faut refuser le marché de dupes qui est proposé, et agir en imposant à l’ARS le maintien intégral des moyens d’accueil et de soins de l’hôpital dans son intégralité. Le collectif de défense de l’hôpital et leurs nombreux soutiens refusent les termes de ce «maquignonnage» et mèneront toutes les actions qu’ils jugeront nécessaires pour faire aboutir les justes revendications de la population.
Nous donnons rendez-vous à la population le 24 juillet à 20 heures salle de l’horloge à Gramat pour une réunion publique permettant d’aborder clairement tous les termes de ce dossier.»
La Dépêche du Midi
Une réunion publique est organisée le mardi 24 juillet 2018 à 20 h à la salle de l’Horloge par le collectif de défense de l’Hôpital Louis Conte.
actu Lot
Signe que la mobilisation pour la défense de l’hôpital Louis Conte de Gramat ne faiblit pas, une bonne centaine de personnes assistait mardi 24 juillet à la réunion publique organisée salle de l’Horloge par le comité de défense de cet hôpital.
En tant que modérateur de la soirée Michel Brissaud a ouvert la séance en précisant que cette réunion n’avait aucun objectif polémique. Paul Roualdes, un des membres fondateurs du comité, explique que celui-ci est né suite à la parution dans la presse locale d’informations concernant le futur plan de l’ARS et ses menaces portées sur le service médecine de l’hôpital. Il précise que depuis son lancement la mobilisation citoyenne a réuni plus de 800 personnes aux différentes manifestations et que la pétition lancée a recueilli plus de 2000 signatures. Il se félicite de l’engagement des élus qui en cette occasion ont su dépasser les clivages politiques. Le docteur Lydie Lymer, à l’origine elle aussi du comité, rappelle que les élus lotois dans le cadre du conseil départemental avaient rejeté le plan de l’ARS. Un groupe de travail a été constitué et reçu par l’ARS le 18 juillet.
Les points décisionnels pris par cet organisme concernant l’hôpital de Gramat sont attendus pour la fin de l’été. Elle informe l’assistance qu’elle a participé à un colloque à l’assemblée nationale le 6 juillet et que le problème qui se pose à Gramat se pose aussi dans de nombreux départements français. Elle s’inquiète des économies envisagées dans le domaine de la santé sur le prochain budget national qui entraîneront automatiquement une dégradation des conditions de travail des personnels soignants et pèsera sur le devenir des malades. Le maire Michel Sylvestre souligne qu’il a reçu des motions de soutien de la plupart des élus du canton, de la communauté et même du Grand Figeac. Développement des EHPAD à domicile, financements public ou privé des nouveaux établissements et leurs conséquences, actions à mener ont été parmi les sujets abordés ensuite dans le débat. Dans l’attente des réponses de l’ARS les organisateurs demandent à tous et en particulier aux élus de rester mobilisés.
La Dépêche du Midi