Huguette Tiegna explique l’économie circulaire
L’Économie circulaire, voilà un nouveau modèle économique, dont l’entrée en vigueur devrait permettre d’avancer concrètement en matière de transition écologique. Huguette Tiegna, députée du Lot, nous explique le sens de cette démarche innovante.
Mme Tiegna présidait, ce lundi 30 septembre 2019, à l’Assemblée Nationale, un colloque sur l’Économie circulaire, organisé par le think tank #Leplusimportant, aux côtés de Mme Brune Poirson, secrétaire d’État à la Transition écologique, M. Itier, Haut-commissaire à l’ESS et 300 acteurs nationaux et lotois engagés dans la transition environnementale.
La Vie Quercynoise : Quel est le principe de l’Économie circulaire que vous entendez promouvoir ?
Huguette Tiegna : L’Économie circulaire est une économie de boucle. Cette notion désigne un modèle dont l’objectif est de produire des biens et des services de manière durable, en limitant la consommation et le gaspillage des ressources (tels que les matières premières, l’eau, l’énergie) ainsi que la production des déchets. Ceux-là mêmes deviennent alors une nouvelle ressource à valoriser, réutiliser ou recycler.
Le contexte de notre société vous paraît-il propice au développement de cette économie « plus propre » ?
Je le pense. Les citoyens, entrepreneurs, associations et élus lotois que j’ai pu rencontrer au cours des mois précédents se disent prêts à « changer de modèle » dès lors que la répartition des efforts sera équitable. Tout comme les acteurs de la filière de l’économie circulaire, ils sont de plus en plus exaspérés par la pollution plastique, par l’obsolescence programmée des produits, par le gaspillage des ressources naturelles ou encore par les décharges sauvages. Nous devons tendre vers un système où les déchets seront mieux triés, mieux collectés, mieux réutilisés et mieux recyclés.
Quels objectifs vous êtes-vous fixée avec ce Projet de Loi anti-gaspillage ?
En tant que députée et présidente du groupe d’étude « Économie verte et circulaire », j’ai participé aux travaux du projet de loi anti-gaspillage, présenté le mercredi 10 juillet 2019 en Conseil des ministres, et étudié en première lecture au Sénat, vendredi 27 septembre 2019. Ce texte doit transformer en profondeur et de manière irréversible nos façons de produire et de consommer. Ceci afin de sortir d’un modèle linéaire « extraire des ressources naturelles, fabriquer un produit, l’utiliser parfois quelques secondes, le jeter » et passer à une économie circulaire. Les mesures du projet de loi permettront, d’une part, de mettre à disposition des consommateurs de nouvelles informations sur la qualité, la traçabilité et les impacts environnementaux des produits. D’autre part, nous lutterons contre le gaspillage sous toutes ses formes. Enfin, nous réduirons l’impact environnemental des plastiques et refondrons le pacte de la responsabilité élargie des producteurs.
En ce qui concerne les territoires, comme le Lot et ses habitants, quels seront les impacts immédiats ?
Je tiens à souligner le fait que le Lot est un département performant quant à la gestion des déchets. Le modèle mis en place par les acteurs locaux de la filière est une puissante source d’inspiration pour montrer que des modèles économiques plus solidaires et plus respectueux de la planète sont possibles. Et la mise en œuvre des mesures que nous travaillons favorisera la création d’emplois non délocalisables, sur les territoires, accessibles à des personnes à faible niveau de formation, à hauteur de 300 000 emplois supplémentaires au niveau national. Ce sont également des nouveaux réseaux d’entreprises locales qui vont voir le jour et pouvoir accentuer leur développement, allant de la logistique au traitement des matières premières et des objets en passant par l’information.
Nous allons interdire la destruction des invendus non-alimentaires (par exemple, les textiles, accessoires ou encore produits d’hygiène et de beauté). De même, nous allons soulager les collectivités locales et donc les impôts locaux en instaurant un principe pollueur-payeur pour les articles de bricolage, de sport et de jardin, les jouets, les cigarettes, les lingettes. En ce qui concerne le système des consignes dont nous entendons parler en ce moment, nous créons un dispositif national pour recycler ou réutiliser des produits consommés ou utilisés par les ménages (bouteilles en plastique, canettes en métal, etc.), qui s’imbriquera dans le système de collecte déjà existant.
La mise en commun de nos expériences, la créativité et le soutien des citoyens sont prépondérants pour que ce texte de loi inédit incarne le basculement vers une économie écologique à la fois innovante, sobre en ressources mais riche en emplois et en cohésion sociale.
Interview réalisée par J-C Bonnemère ActuLot
Madame Tiegna, est ce l’agriculture intensive fait partie de l’économie circulaire. monsieur Ruquier pour les chewing-gum, monsieur Labarthe pour les poubelles, vous pour le bricolage….etc… voulez taxer les pollueurs payeurs???? QUID de l’agriculture qui pollue les eaux… alors là c’est le consommateur qui paie les stations de traitement, c’est le consommateur qui paie les subventions pour les industriels de la méthanisation… faire venir des déchets de 7 départements c’est circulaire…pourtant vous validez!!
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