Huguette Tiégna responsable du projet de Loi « fin de l’exploitation des hydrocarbures »
La loi de Nicolas Hulot, à propos de la fin de l’exploitation des hydrocarbures, a été adoptée, et Mme Tiegna, député du Lot a été nommée responsable du projet de Loi. Elle répond aux questions de La Vie Quercynoise, concernant les répercussions qu’induit une telle orientation.
Que signifie l’arrêt de l’exploitation des hydrocarbures ?
Il est important de rappeler le contexte de cette loi. Nicolas Hulot, Ministre de la Transition écologique a présenté un « Plan Climat » en juillet dernier et cette loi marque de façon significative une des premières étapes de son engagement. Elle vise à honorer les promesses faites lors de l’Accord de Paris en fin d’année, lors de la COP21. De façon concrète, plus aucune production d’énergie fossile (charbon, pétrole, gaz naturel…) ne pourra avoir lieu sur le territoire français. Il s’agit donc d’une sortie progressive en ce qui concerne les énergies fossiles, mais radicale pour ce qui est de l’exploitation de l’ensemble des hydrocarbures non conventionnels (énergies fossiles plus rares et très difficiles à exploiter, tel que le gaz et huile de schiste ou les sables bitumineux).
Quelle est la teneur de la mission qui vous est confiée ?
Dans le cadre de l’examen de cette loi à l’Assemblée Nationale, j’ai été nommée responsable du texte au sein de mon groupe parlementaire pour la commission des affaires économiques dont je suis membre.
La France : seul pays à avoir adopté une loi aussi ambitieuse
La Transition énergétique est d’ailleurs l’un de mes engagements de campagne. J’ai donc eu l’occasion de défendre, à travers de nombreuses prises de parole, ma position volontariste et écologique, qui est également celle de nombreux de nos concitoyens. De façon plus générale, je compte défendre cette position dans l’ensemble des groupes de travail dont je fais partie. Le Lot connaît des phénomènes de pollution, notamment par l’eau, et je pense que chaque épisode de pollution est un risque que l’on fait courir à soi-même et à nos enfants. J’ai donc endossé cette responsabilité, et je compte la supporter pendant les 5 ans de mon mandat, dans l’ensemble de mes fonctions de représentante du Lot et de notre pays.
Quel impact cela va-t-il avoir dans notre quotidien ?
À court terme, la France continue de maintenir sa position de leader et de pionnière. Elle reste leader car elle est la première à adopter une loi aussi ambitieuse avec des mesures aussi fortes. Elle est pionnière car elle lance le défi de notre génération et de la suivante, celle de la transition écologique.
À long terme, une transition énergétique responsable et équilibrée est confirmée. Ce texte nous permet de nous projeter dans 22 ans avec 15 milliards d’euros (tirés du plan d’investissement présenté par Edouard Philippe, Premier ministre).
De façon plus pratique, les hydrocarbures sont actuellement utilisés dans beaucoup de domaines de notre vie de tous les jours, que l’on soit un simple particulier, un agriculteur, un artisan ou tout autre professionnel. À l’inverse, on voit de plus en plus de solutions de repli avec moins de conséquences néfastes qui se développent. C’est à la fois un défi pour notre vie de tous les jours, mais également un défi pour nos industriels qui devront trouver des solutions 100 % écologiques à moindre coût.
Quelles vont être les solutions de remplacement directement applicables ?
L’ensemble des énergies renouvelables sont, et constitueront, des solutions de remplacement. À titre d’exemple, j’ai participé avec Sébastien Lecornu, secrétaire d’État au ministère de la Transition écologique et solidaire, tout récemment, à l’inauguration d’une éolienne maritime à Saint-Nazaire, une première en France. Je pense qu’il faut continuer dans ce sens, encourager les créateurs et industriels français et surtout nos concitoyens à faire évoluer notre comportement. À partir de ce jour, nous avons plus de 20 ans pour le faire.
Propos recueillis par
JC Bonnemère La Vie Quercynoise
Dans le cadre de la commission des affaires économiques, dont elle fait partie, la députée Huguette Tiegna a pris part au travail préalable concernant le projet de Loi sur le Droit à l’erreur et la simplification administrative, qui devrait être examiné dès le début de l’année 2018. Pour ce faire, elle a engagé, au cours du mois d’octobre, une vaste concertation sur le territoire du Lot, afin de recueillir les avis et propositions des élus, administrations et entrepreneurs. Ceci dans le but d’associer un large panel d’acteurs locaux, susceptibles de rendre compte de leur vision et de leur expertise de terrain.
Extrait de Medialot