Il n’y a pas que le TGV dans la vie… il y a aussi la ligne POLT – Aurélien Pradié fait pression sur le gouvernement et le président de la SNCF est interrogé par le Sénat

Nous vous rapportons ici un article une vidéo de la séance des questions orales sans débat du 12/03 au cours de laquelle Aurélien Pradié s’est adressé à Sabrina Agresti-Roubache Secrétaire d’État et *l’article de  Frédéric Fortin pour l’audition du Président de la SNCF par la Sénat

La vidéo

Aurélien y dénonce une situation inacceptable et demande à l’état de faire pression continue sur la SNCF.

Sabrina Agresti-Roubache est secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargée de la Citoyenneté

L’article :

« Auditionné à l’Assemblée nationale ce 6 mars, le président de la SNCF a pu prendre, s’il en était besoin, la mesure du mécontentement des députés, grands voyageurs ferroviaires, à l’égard des performances du train. Les dysfonctionnements des lignes Paris-Clermont et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (Polt) ont notamment animé les discussions.

Les commissions des finances et du développement durable de l’Assemblée nationale ont auditionné conjointement ce 6 mars le P-DG du groupe SNCF, Jean-Pierre Farandou, « sur les investissements en matière de matériel et de réseau ferroviaires et les problématiques de dysfonctionnements ». De manière générale, le président s’est montré plutôt optimiste – « c’est sa nature » –, non sans contraster ainsi avec le bilan récemment tiré par l’Autorité de régulation des transports …

 Paris-Clermont / Polt.

Les « mésaventures » des « lignes jumelles » Paris-Clermont et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (dite Polt) ont singulièrement animé les échanges. Le président de la SNCF s’est dit « peu fier » au regard des dysfonctionnements qui affectent ces lignes, alors que « ce sont des radiales structurantes ». Et d’invoquer ici « le rôle d’aménageur du territoire » du groupe SNCF. Il assure que les usagers de ces lignes « ne sont pas des voyageurs de 2e zone ». Après l’incident du 19 janvier dernier, au cours duquel plus de 700 voyageurs partis de Paris à 18h57 sont arrivés à Clermont 11 heures plus tard, après avoir passé la nuit sans lumière, sans chauffage et sans eau, un plan d’action avait été présenté le 23 février dernier aux élus locaux par la SNCF (voir notre article du 23 février), dont son président a rappelé les grandes lignes aux parlementaires.

Une situation dont il a estimé par ailleurs qu’elle tenait « à des sous-investissements historiques », mais dont « il a bon espoir qu’elle s’améliore« . « La solution de fond, on la connaît : matériel neuf, travaux sur l’infrastructure. Les décisions sont prises [voir notre article du 29 novembre 2023]. Le problème, c’est le délai », « pas avant 2026.

C’est loin. Il faut tenir dans l’intervalle », prévient-il. Alors que « 60% des causes des grands retards » sur cette ligne sont le fait de causes externes, en particulier liées « aux sangliers et aux arbres qui tombent sur les voies », il précise que la SNCF prévoit de poser 20km de clôture sur la ligne Paris-Clermont (avec des passages pour animaux) et de solliciter les fédérations de chasse pour réguler les populations de suidés. Une locomotive de secours sera remise en place, comme le centre de dépannage de Nevers. Il souligne par ailleurs que les investissements conduits visent uniquement « à améliorer la fiabilité de ces lignes. Si on veut une réduction du temps de parcours, il faudra de nouveaux financements ».

Au passage, on relèvera que ces lignes ne sont pas les seules à ne pas avoir assez de matériel roulant. « Nous manquons de TGV », confesse ainsi Jean-Pierre Farandou, qui se déclare par ailleurs « surpris du taux de croissance de la fréquentation ». Un manque d’autant plus aigu que « les 115 nouvelles rames qui devaient être livrées fin 2023, on ne les aura qu’en 2025 ». En conséquence, « on gère la pénurie. On priorise là où on est sûr que c’est archi-plein ».

• Dessertes rurales. « Le train va dans les régions rurales et il faut que le train continue d’aller dans les régions rurales bien évidemment (…). On va être souvent dans le registre Trains d’équilibre du territoire ou TER (..). La capacité commerciale à rentabiliser les trains est moins évidente, mais ce n’est pas pour cela qu’il ne doit pas y avoir de trains. Et c’est là où les collectivités et l’État doivent intervenir et elles le font. La contribution de la SNCF, c’est le matériel roulant. Il faut inventer de nouveaux matériels qui doivent être moins chers – design to cost, 30, 50% moins chers –, plus légers (y compris l’infrastructure), électriques et connectés ». Et de mettre en avant deux produits : le Draisy, « matériel innovant, plus léger » (voir notre article du 16 mars 2022 et celui du 12 décembre 2023), et le Flexy( « engin monospace mi-voiture mi train qui permettra d’aller chercher les gens dans les hameaux ». Il n’y a pas que le TGV dans la vie….