Il y a cent ans, Ratier s’implantait à Figeac.
Un siècle durant lequel l’entreprise a vécu au rythme de l’histoire mondiale. La société envisage des portes ouvertes après l’été.
«Le 2 juillet 1918, Paulin Ratier informait le secrétaire général de la chambre syndicale des industries aéronautiques de l’ouverture d’une succursale à Figeac». Cette annonce marque la création de Ratier dans la ville. C’est ce centenaire industriel qui sera célébré cette année et pour lequel la société aéronautique envisage des portes ouvertes exceptionnelles après l’été.
Archives et photos à l’appui, Yves Sounillac, mémoire inaltérable de l’histoire de cette usine où il est entré à l’âge de 18 ans, nous en livre les faits marquants. Aux côtés de Pierre-Michel de Combeix mais aussi de Paulette Ratier, ils ont contribué à la préservation de ce patrimoine industriel de Ratier, que l’on peut découvrir aujourd’hui au Musée Paulin-Ratier (lire encadré).
«1918, c’est l’origine de l’implantation de Ratier à Figeac, rappelle Yves Sounillac. Paulin Ratier loue puis achète la scierie de M. de Rouget». En lieu et place de l’actuel lycée Champollion pour approvisionner son usine de Montrouge, en région parisienne. À l’après-guerre, l’aviation est en déclin. À la fabrication d’hélices, il ajoute l’automobile et crée la Citroënnette pour les enfants.
L’ère de l’aviation moderne s’engage : les exploits se multiplient autant que les innovations technologiques. Ratier dépose de nombreux brevets.
En 1924, Paulin embauche un jeune ingénieur, Joseph Longet qui sera directeur des ateliers de Figeac-Ville jusqu’en 1940.
Yves Sounillac évoque le 13 avril 1939, avec la pose de la première pierre de l’usine dite de Ceint d’Eau. Deux mois plus tard, Paulin Ratier disparaît. À Figeac, c’est son fils Pierre qui gère les affaires. À Paris, ce sera René, le père de Paulette Ratier.
Les hélices et les vélos Héra
La Deuxième Guerre mondiale est là. Les marchés passés au titre de la défense nationale sont résiliés par le gouvernement et provoquent le licenciement d’une centaine d’ouvriers. L’entreprise accentue sa diversification et entreprend la fabrication des vélos Héra.
En janvier 1943, l’usine est fermée, les 500 ouvriers craignent de voir partir les machines en Allemagne. Yves Sounillac n’oublie pas cette anecdote : «En 1944, un groupe de résistants sabote plusieurs machines».
Au début des années 50, compte tenu de la conjoncture, la maison Ratier ne compte plus que 123 personnes. L’entreprise est mise sous gérance d’un groupe financier amené par Georges-Gabriel Forest qui créera «Ratier-Figeac et en deviendra PDG en 1953». Les premiers accords de licence sont signés avec l’Américain Hamilton Standard.
Ratier regroupe son activité à Ceint-d’Eau
En 1957, une page se tourne le site de Figeac-Ville disparaît. On est en plein renouveau des hélices et l’entreprise vise déjà le rang d’équipementier.
Après le choc pétrolier, Ratier fait le dos rond. Puis, vient 1989, et la période d’essaimage des cadres de Ratier. En 1990, la création de la zone de Lafarrayrie éloigne le risque d’une délocalisation de l’entreprise. Les investissements se multiplient en dix ans et l’emprise de Ratier atteint les 23 ha.
Aujourd’hui leader mondial du marché des hélices, l’entreprise compte plus de 1 200 personnels qui font la notoriété de Ratier auprès des plus grands donneurs d’ordre.
Ratier, d’hier à aujourd’hui
Situé rue Caviale, le Musée Paulin-Ratier est ouvert tous les après-midi de l’été, du lundi au samedi, de 15 heures à 19 heures. L’entrée est gratuite. Malgré quelques délais, le musée déménagera en fin d’année pour s’installer dans son nouveau local, place Michelet. C’est sous l’impulsion de Paulette Ratier et de Robert Vitrat, troisième PDG de Ratier qu’a été créée l’association des «Amis de Paulin Ratier» il y a 20 ans déjà, en 1998. Elle gère ce musée inauguré en 2012. Les hommes à la tête de l’entreprise durant 100 ans ont été Forest, Daniel Dewavrin, puis Robert Vitrat, Michel Ferey et Jean-François Chanut depuis 2015.
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