Inspection sur le Parc régional des Causses du Quercy

Sous une lumière éclatante, la journée de jeudi était idéale pour faire découvrir le territoire du Parc naturel des Causses du Quercy aux deux experts de l’UNESCO. Depuis leur arrivée mardi soir dans le Lot, cette visite officielle de trois jours s’engage en effet sous les meilleurs auspices, afin de valoriser tous les atouts du PNR qui sollicite le renouvellement de son label « Géoparc Unesco » obtenu en 2017.

« Quatre ans déjà que nous avons été retenus par l’Unesco, glissait Catherine Marlas, présidente du Parc. Ce travail de plusieurs années pour obtenir cette reconnaissance nous a permis de poser un autre regard sur notre territoire, de nous réinterroger sur sa géologie, sur nos pratiques et de revenir aux fondamentaux qui constituent cette région karstique remarquable ».

Les deux experts de l'Unesco entourant Catherine Marlas.
Les deux experts de l’Unesco entourant Catherine Marlas.

Car, le label Géoparc Unesco est attribué sur différents critères de valorisation et de préservation du patrimoine géologique. « Nous sommes 169 Géoparcs dans le monde, dont 7  en France, et un seul en Occitanie, le nôtre », faisait remarquer Catherine Marlas.

La réserve d’intérêt géologique nationale du Lot

Pour y prétendre les Causses du Quercy doivent s’engager dans une démarche démontrant leur bonne gestion de cette réserve d’intérêt géologique du Lot. Cela tient compte du « géotourisme », de l’éducation et la sensibilisation du public, de la protection du patrimoine autant que de sa valorisation.

Le label Géoparc est attribué pour la mise en valeur et la protection du patrimoine géologique des territoires.
Le label Géoparc est attribué pour la mise en valeur et la protection du patrimoine géologique des territoires.

« Ainsi, nous avons engagé un travail sur la filière pierres, avec la réouverture de micro-carrières locales notamment et la charte des savoir-faire de nos artisans, accompagné la communauté de communes de Lalbenque-Limogne pour la requalification des phosphatières du Cloup d’Aural, réalisé un sentier karstique à Crégols ou encore entrepris la construction du Super-Cayrou à Gréalou, une œuvre d’art refuge en partenariat avec l’association Derrière le Hublot, le collectif d’architectes Encore heureux et nos bâtisseurs de pierres sèches », mentionnait Vincent Biot, chargé de mission tourisme et coordination au PNR.

C’est sur ce site, situé sur le chemin de Saint-Jacques que les deux experts mandatés par l’Unesco ont fait étape, jeudi. Entourés d’une trentaine de personnes, ils ont pu mesurer l’ampleur du collectif qui s’est fédéré autour de projets emblématiques pour le parc naturel régional. 

Une reconnaissance internationale

« Cette reconnaissance Unesco, avouait la présidente du Parc, c’est bien évidemment un éclairage fort donné aux Causses du Quercy, une reconnaissance internationale. Mais c’est aussi une dynamique nouvelle de réappropriation de notre territoire, qui a permis d’impulser des actions, grâce à une prise de conscience de notre patrimoine géologique unique. Le tout, en faisant du lien entre tous, acteurs comme habitants », faisait-elle remarquer.

Les deux experts mandatés par l'Unesco ont été accompagnés jusqu'au Super Cayrou.
Les deux experts mandatés par l’Unesco ont été accompagnés jusqu’au Super Cayrou. DDM-LaeB

Des projets éducatifs avec les jeunes, aux projets culturels, en passant par l’implication des restaurants, des pâtissiers avec leur Géodélices, etc. chacun a donc œuvré pour remettre la pierre du Causse au cœur de la vie des Lotois. Cette réappropriation a si bien marché qu’une 2e œuvre d’art refuge va sortir de terre à Limogne. Et que d’autres initiatives fortes vont se concrétiser.  Évoquant la brebis des causses du Lot, Catherine Marlas annonçait le travail engagé sur la filière laine, qui pourrait constituer « un ressort du développement économique local ». Un chargé de mission vient d’ailleurs d’être recruté.

De belles démarches transversales impulsées par le PNR des Causses du Quercy que les deux experts mandatés par l’Unesco et venu des Géoparcs de Sobrarbe – Pyrénées (Aragon, Espagne) et de l’Ile de Lesvos (Grèce), ont particulièrement apprécié. De retour de ce séjour lotois, ils produiront un rapport, puis le bureau des Géoparcs Unesco statuera sur le renouvellement fin 2021/début 2022.

Un incontournable : les phosphatières du Cloup d’Aural

« De par son intérêt scientiphique et paléontologique exceptionnel, ce site emblématique du PNR des Causses du Quercy a grandement oeuvré dans la labelisation du territoire », précisaient les représentants du parc. Halte incontournable, les phosphatières du Cloup d’Aural ont reçu la visite des deux experts de l’Unesco. Ils ont pu découvrir les aménagements réalisés dès 2019 pour mieux accueillir les visiteurs et prolonger le sentier de visite jusqu’à la 2e phosphatière.

Lors d’une 2e tranche de travaux, sera réalisée la future maison de la réserve naturelle nationale d’intéret géologique du Lot, en intégrant les bâtiments actuels. Cet ambitieux projet de requalification associe le parc, la communauté de Lalbenque-Limogne et l’association des Phosphatières.

 Laëtitia Bertoni     ladepeche.fr

Tout savoir sur les phosphatières du clou d’Aural – Blog des Bourians