Instruction à domicile ou scolarité dans des écoles privées hors contrat pour 408 enfants dans le Lot.
De plus en plus de familles font le choix d’une autre forme d’instruction pour leurs enfants. Le conseil départemental s’en inquiète.
Dans le Lot, ce sont en effet 408 enfants qui sont concernés par une instruction à domicile ou par une scolarité dans des écoles privées hors contrat. La moitié est des collégiens. « C’est une situation qui nous inquiète et nous ne voyons pas de réaction de la part de l’Etat. Ce sont des enfants qui ne vivent plus avec leurs camarades, plus avec la société, mais avec leur famille », constatait Serge Rigal, qui prenait garde de ne pas stigmatiser ceux contraints à ce choix pour des situations particulières, de santé par exemple.
Pour Caroline Mey-Fau le problème va même plus loin que « la sociabilisation des jeunes, car il fragilise également nos écoles de la République ». Le sujet a suscité dans l’hémicycle de nombreuses interventions et réactions : comme celles de Catherine Marlas, d’Alfred Terlizzi, d’André Mellinger ou Frédéric Descremps, rappelant que c’était d’ailleurs de la responsabilité du maire de dire si l’enseignement de ces jeunes se passait dans de bonnes conditions, parlant d’une marchandisation de l’instruction, de leur impuissance à s’opposer à la création de ces écoles privées dans leur commune ou même de cas dérivant vers des aptitudes sectaires.
« Si l’Education nationale n’apporte pas la réponse souhaitée aux parents, ils s’en détournent »
Par cette motion prise par les élus lotois, le conseil départemental souhaite interpeller l’Etat. Un début mais qui ne satisfait pas les conseillers départementaux qui veulent aller plus loin, notamment en mobilisant à leur côté l’AMF46, association des maires et élus de France. Ainsi Nelly Ginestet abordait cette notion d’école qui fait sens pour les familles. » En tant qu’élus, l’école de la République doit répondre à un enjeu d’inclusion. Si l’Education nationale n’apporte pas la réponse souhaitée aux parents, ils s’en détournent. Il faut retrouver cette envie de faire cohésion, de faire lien ensemble. À nous de répondre aux souhaits de proximité, de facilité, de mode de garde, aussi, dont ils peuvent avoir besoin. »
D’autres, comme Caroline Mey-Fau, parlaient de l’image dégradée, ternie des enseignants, la nécessité de les revaloriser dans tous les sens du terme. Serge Rigal a promis d’organiser une réunion de travail sur ce délicat sujet.
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