Intentions d’embauches en très nette hausse
Les résultats de l’enquête sur les besoins prévisionnels de main-d’œuvre dans le Lot en 2018 menée par Pôle Emploi (lire encadré) viennent d’être révélés. Et si certains des résultats sont récurrents chaque année, d’autres sont en revanche plus inattendus.
Ainsi, le nombre d’intentions d’embauches est en très nette hausse par rapport à 2017, avec près de 7 000 intentions d’embauches contre 5 500. Près de 30 % des entreprises qui ont répondu envisagent de recruter au moins une personne en 2018. C’est le plus important taux en Occitanie, et un des plus importants de France (dont la moyenne se situe à 18,7 %). « Cela montre bien qu’il y a une vraie réalité des besoins dans le Lot » souligne Murielle Henry-Tchissambou, directrice territoriale de Pôle Emploi Lot Tarn-et-Garonne.
Les projets de recrutement concernent en majorité des emplois saisonniers (56 %), mais le nombre de projets d’embauches en CDI augmente tout de même.
Le premier secteur qui recrute reste celui des services aux personnes et aux entreprises. L’hôtellerie-restauration se trouve sur la première marche du podium avec 1 840 embauches prévues, soit 24 %, suivie des services à la personne (24 %), du commerce (11 %) et des services aux entreprises (10 %). L’agriculture se porte toujours bien avec 19 % d’intentions d’embauches, mais souvent liées à la saisonnalité. Le secteur de l’industrie, avec 5 % des intentions d’embauches, reste stable et l’effet Mecanic Vallée ne se fait pas plus ressentir que les années précédentes. Enfin, et malgré la fin de la crise, le BTP, avec 5 % des intentions d’embauche, n’est pas non plus le secteur qui recrute le plus.
Quels métiers sont recherchés ?
Les métiers les plus recherchés sont saisonniers pour la plupart, dans les secteurs de l’agriculture et de la restauration. On recherche surtout des maraîchers et horticulteurs, viticulteurs, cueilleurs, ouvriers agricoles, mais aussi employés de l’hôtellerie, artistes (musiciens, danseurs…), serveurs de café et restaurants, vendeurs en habillement et accessoires, animateurs socioculturels, employés de libre-service et commis de cuisine.
Les métiers non saisonniers les plus recherchés sont : ouvrier de l’emballage et manutentionnaires, serveurs de café ou restaurants, aides à domicile ou aide ménagère, agents d’entretien des locaux (et ATSEM), aides-soignants, auxiliaires d puériculture, assistants médiaux, cuisiniers, animateurs socioculturels, attachés commerciaux, ouvrier de l’industrie agroalimentaire et infirmières ou puéricultrices.
Des difficultés à recruter
Cette enquête a également révélé les difficultés que rencontrent les futurs employeurs dans le recrutement. Une très large majorité des futurs employeurs expliquent qu’ils se trouvent face à une pénurie de candidats qu’ils ont du mal à attirer. Le secteur qui a le plus de mal à recruter est celui des services aux particuliers, qui souffre d’un déficit d’image. « Aujourd’hui, le monde de l’emploi a changé, poursuit Murielle Henry-Tchissambou. Les candidats s’attendent à ce qu’on les séduise. Dans les mêmes conditions de travail, un salaire plus attractif ne garantit pas qu’un salarié veuille s’engager, il préférera un projet qui a du sens avec des prises de responsabilité supérieures ». Dans le Lot, l’éloignement n’est donc pas le principal facteur de pénurie de candidat. Les recruteurs se doivent désormais de les séduire. Les employeurs de leur côté ne recherchent plus des personnes pour leurs savoirs faires techniques qui peuvent s’acquérir par des formations, mais recherchent des savoirs être (travailler en équipe, respect, ponctualité, comportement…). Rémi Bensoussan, directeur de Lot Aide à Domicile, ajoute : « on recherche aujourd’hui des personnes qui ont envie de s’engager, d’avoir un métier qui a du sens. À Lot Aide à Domicile, on attend désormais que les salariés prennent des initiatives, on fait appel à leur créativité ».
Autre problématique pour recruter : les profils des candidats ne sont pas forcément adaptés aux besoins des entreprises. Pour remédier à cette difficulté, Pôle Emploi propose aux demandeurs d’emploi différents types de formations afin qu’ils puissent s’adapter aux besoins locaux. Il y a ainsi 1 700 places pour diverses formations avec des qualifications, des remises à niveaux, des formations diplômantes, du e-learning… Pôle Emploi propose également des actions autour de ce savoir être professionnel ainsi que sur la transition professionnelle, avec plus d’information pour les salariés qui souhaitent changer de secteur d’activité.
Les formations en alternance et diplômantes ont aussi le vent en poupe. Lot Aide à Domicile propose ainsi pour 2018 40 places de formation, avec 40 emplois à la clé. Et vu les besoins en termes de services à la personne, ce nombre ira chaque année en augmentant. « Même s’il n’y a pas d’annonce précise pour un emploi, un candidat doit toujours postuler » conclut Murielle Henry-Tchissambou.
Comment est menée cette enquête ?
L’enquête a été menée d’octobre à décembre 2017 sur les prévisions d’embauches dans les entreprises en 2018. Tous les secteurs de l’emploi sont touchés, excepté les services de l’État. Dans le Lot, 5 900 entreprises ont été interrogées, soit par courrier, soit par téléphone ou encore par mail. Avec plus de 1 700 retours, les résultats sont donc significatifs. Il n’y avait jamais eu de taux de retour aussi élevé, ce qui montre que le phénomène du besoin et de la difficulté de l’embauche dans le Lot prend de l’ampleur. Le taux d’embauches réelles par rapports aux intentions est de l’ordre de 80 %.
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Grand Figeac: construction du centre de formation de l’Industrie du futur
Les cadres se forment près de deux fois plus que les ouvriers (66% contre 35%)… Parmi les personnes en emploi, une sur deux a accédé à une formation à but professionnel contre un chômeur sur cinq…. 62% des salariés du public ont participé à une formation contre 45% de salariés du privé. Les salariés des PME (41 %) se forment plus que ceux des TPE (15 %). Un chômeur sur deux aurait souhaité se former ou se former davantage… Interrogés sur les obstacles à la formation, les personnes en emploi estiment en premier lieu que « la formation n’est pas compatible avec la charge de travail ou l’emploi du temps », quand les chômeurs évoquent le coût (formation trop chère, aides financières insuffisantes, etc.).
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