« Pas de panique pour le fioul et le gasoil, l’avenir est aux biocarburants »

Mathieu Milhau, négociant en fioul et gasoil dans le Lot et en Occitanie, apporte des précisions sur la situation du marché et plaide pour les biocarburants.

Mathieu Milhau explique pourquoi il n’y a pas lieu de s’inquiéter en matière d’approvisionnement en fioul ou gasoil. Par ailleurs, à ses yeux, la guerre en Ukraine démontre plus que jamais que l’avenir est aux biocarburants

Cette crise nous démontre une fois de plus que notre avenir proche se tourne vers les biocarburants (Biofioul, B100 pour le gasoil ) car eux seuls sont stockables et facilement substituables aux énergies fossiles.

Mathieu Milhau

Actu : Quel est votre sentiment sur la situation actuelle ?

Mathieu Milhau : La situation est « normale » au vu des événements ; nous avons déjà connu des crises semblables avec les conflits géopolitiques (guerre en Irak, canal de Suez…). Cette crise nous démontre une fois de plus que notre avenir proche se tourne vers les biocarburants (Biofioul, B100 pour le gasoil ) car eux seuls sont stockables et facilement substituables aux énergies fossiles. Ils peuvent se développer plus vite que le nucléaire, sans comporter de risque en cas de conflit, comme l’ont montré les attaques contre une centrale en Ukraine. Les biocarburants développent notre indépendance alimentaire et énergétique avec nos agriculteurs français et évitent l’importation de cette énergie d’Ukraine ou d’Argentine… J’invite le gouvernement actuel et le prochain président à favoriser le développement de cette énergie liquide et alimentaire, par des incitations financières telles que la baisse de la TVA et des taxes sur la partie renouvelable ou par tout autre moyen. Encore une fois, il s’agit d’emplois français à la clef et d’une grande puissance énergétique et alimentaire au final ! C’est un appel à une révolution économique française !

Connaissez-vous des problèmes d’approvisionnement ?

M. M. : Nous sommes contingentés, mais ceci n’est pas anormal. Nous finissons toujours par trouver du produit, car notre approvisionnement se fait de façon autonome sur les dépôts du sud Ouest. Nous pouvons faire appel à une dizaine de fournisseurs et aussi loin soit le produit disponible, nous sommes capables d’aller le chercher.

Êtes-vous en mesure d’honorer toutes vos commandes ?

M. M. : Oui, c’est notre priorité et notre devise depuis 1963 que de servir nos clients, quoi qu’il arrive, sans restriction de quantité ( dans la limite du raisonnable) certes, avec un délai un peu plus important que d’habitude…

Comment est fixé le prix à payer pour le client, par rapport au jour de commande ou celui de la livraison ?

M. M. : Le prix est fixé le jour de la commande, comme d’habitude pour le moment.

Pas de panique, inutile de stocker un produit cher qui peut rebaisser aussi vite qu’il est monté.

Mathieu Milhau

Prenez-vous toujours des commandes ?

M. M. : Oui bien sûr, même pour les personnes que nous ne comptions pas parmi nos clients, mais pour ceux-là une liste d’attente a été mise en place, donnant la priorité à nos clients. Au final, tout le monde est servi, avec en retour de la part de tous le plus souvent, un beau sourire et un grand merci, ce qui est notre plus beau cadeau.

Craignez-vous des difficultés d’approvisionnement ?

M. M. : Non, nous bénéficions d’une logistique interne qui a anticipé ce conflit géopolitique, qui était probable depuis quelques mois. En clair, nous disposons de stocks importants.

Quel est votre mot d’ordre vis-à-vis des clients ?

M. M. : Pas de panique, inutile de stocker un produit cher qui peut rebaisser aussi vite qu’il est monté. La semaine passée le baril se négociait en moyenne à 125 dollars, ce lundi 14 mars, il était redescendu à 105 dollars.

(*) Mathieu Milhau, directeur de la S.D. Milhau, à Prayssac, livre du fioul et du gasoil sur le département du Lot. Il développe également un négoce de carburants en Occitanie

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