Jardiniers amateurs
La rubrique des Jardiniers Amateurs est animée par Edmond PUYRAUD, retraité de l’environnement, fondateur de l’Ecojardin des Roches, spécialisé dans la culture des végétaux, dans l’esprit de la permaculture, auteur du livre « Equilibre naturel au jardin » (paru aux Editions Synchronies).
Le projet a été retenu et soutenu par la Fondation Nicolas HULOT, pour la nature et pour l’homme, en mars 2007, sous le titre : « Pour un travail respectueux du sol ».
Chapitre1
C’est bien volontiers que je vais rédiger quelques chapitres sur la culture écologique, dans l’esprit de la permaculture, mais aidé, par des moyens biologiques chaque fois qu’ils seront nécessaires, mais vraiment lorsqu’ils le seront.
Pourquoi ?
Tout simplement, pour éviter de « reproduire » les pathologies d’une année sur l’autre et de laisser proliférer les parasites qui sont à l’origine de nombreuses maladies.
La culture biologique est une méthode de production agricole qui exclue le recours aux produits chimiques de synthèse.
Mais attention et là je m’adresse à tous les amis jardiniers qui œuvrent en culture biologique :
Ils doivent traiter les végétaux avec beaucoup de retenue.
Depuis plusieurs années, les produits les plus utilisés en culture biologiques sont : la bouillie bordelaise et le soufre.
En cinquante ans de jardinage, je m’aperçois du déclin de la biodiversité. Beaucoup, par facilité, traitent par pulvérisation le moindre départ de maladie ou la moindre présence de parasites sur les végétaux.
Malheureusement , parasites et auxiliaires sont éradiqués.
Si vous le pouvez, vous limiterez les dégâts causés, en installant des filets protecteurs sur vos végétaux.
Je reconnais que l’investissement peut être onéreux, mais il s’inscrit dans la durée.
Si vous fonctionnez dans l’esprit de la culture écologique « naturelle », vous laissez la nature œuvrer. C’est elle qui décide si un végétal poussera ou ne poussera pas, s’il sera malade ou pas.
Si vous avez opté pour ce principe, vous serez celui qui va gérer et conserver la mise en place de la biodiversité suivant trois étapes : Alterner – Associer – Mettre en synergie (voir mon livre équilibre naturel au jardin).
Bien que j’ai testé la culture naturelle, basée sur quatre principes fondamentaux, tels : pas de retournement de sol, pas de sarclage, pas de pesticide et pas de taille, selon son précurseur « Masanobu Fukuoka », j’ai préféré suivre la voie de la culture écologique, afin d’éviter de me laisser déborder par la contamination des végétaux et la prolifération des parasites qui pourraient survenir d’une année sur l’autre.
Chers amis lecteurs, le diagnostic précis de la maladie, sera un chapitre très important. Celle-ci est toujours visible, mais l’origine, l’est moins. Serait-ce une affaire de spécialiste de terrain? Certainement.
On m’a demandé souvent, depuis la sortie de mon premier livre pourquoi je m’intéressais tant à ces deux types d’agriculture (biologique et écologique). Ma réponse est facile! Pour moi, ce sont des modèles qui vont pleinement dans le sens de la Création et le Respect pour le plus grand bien de l’Homme.
Bien au contraire, en agriculture chimique, on ne s’occupe guère de l’humus et de la vie du sol. Que penser des pesticides, des nitrates qui polluent les nappes phréatiques et l’eau potable?
Ces différents chapitres que j’aurai le plaisir de vous faire partager, auront le grand mérite de prendre position sur des problèmes laissés dans l’ombre, des solutions jugées utopiques jusqu’alors, et que seuls nos amis de la culture biodynamique avaient soulevées depuis de nombreuses années.
Aujourd’hui, je serai tenté de développer en grand, les causes du désordre actuel, pour mieux en étudier les solutions.
Mais en vérité, les causes ont largement été étudiées par des spécialistes, et il suffit de se reporter à l’abondante littérature publiée sur le sujet.
Par contre, il me semble qu’il subsiste une certaine ignorance des solutions, une absence de programme méthodique, absolument décisifs dans tous les domaines du jardinage.
J’apporterai dans les prochaines rubriques des réponses « pour les lecteurs pressés » à quelques questions sur la culture biologique et écologique.
Je souhaiterais par contre que mes informations ne restent pas qu’une théorie. Je demande donc une participation de vous tous, amis lecteurs et de laisser des commentaires pour faire vivre cette nouvelle rubrique.
ED
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Chapitre2
1 – Qu’est-ce que la culture ou l’agriculture naturelle ?
Cette notion de culture « naturelle » nous permet d’effectuer un parallèle intéressant avec la culture dite « sauvage » qui exclut toute intervention humaine sur le monde du vivant, en particulier les végétaux.
Si vous fonctionnez dans cet état d’esprit, vous laissez la nature œuvrer. C’est elle qui décide si un végétal poussera ou ne poussera pas, s’il sera malade ou pas.
Les pratiques du japonais Masanobu Fukuoka, auteur du livre « la Révolution d’un seul brin de paille », raconte son expérience en agriculture naturelle.
Elle est basée sur des principes fondamentaux, tels : pas de retournement de sol, pas de sarclage, pas de chimie et pas de taille, selon son précurseur « Masanobu Fukuoka ».
Son travail a beaucoup inspiré la « Permaculture » et ce terme a été utilisé pour la 1ère fois par les Australiens Bill Mollisson, biologiste, environnementaliste et David Holmgren, écologiste, dans leur livre « Permaculture » paru en 1978.
Elle peut se résumer suivant trois principes : prendre soin de la Nature (le sol, le végétal et l’eau), prendre soin de l’Humain (soi-même, la communauté et les générations futures), partager équitablement (limiter la consommation, redistribuer les surplus).
2 – Qu’est-ce que la culture ou l’agriculture biologique ?
La culture biologique est une méthode qui met en œuvre, dans l’esprit de la permaculture, les forces vitales des plantes et des terres cultivées et vise à obtenir des récoltes saines sans aucun traitement chimique.
Pierre Rabhi, agriculteur, écrivain et penseur Français, est un pionnier de l’Agriculture biologique et un défenseur de l’Agroécologie.
Il conçoit la Permaculture, bien au-delà d’une simple technique de jardinage, comme une science de conception de systèmes, inspirée des relations existantes dans la Nature. Elle permet d’organiser son espace nourricier, tels jardin potager, ferme, éco-lieu, de manière durable, énergétiquement efficace et extrêmement productive.
La culture biologique est largement rentable, si elle est bien pratiquée, avec les moyens nécessaires à sa réussite.
Les rendements doivent être du même ordre que ceux de la culture conventionnelle, et la qualité des denrées très supérieure, ainsi qu’en témoignent la saveur des fruits et légumes.
Les techniques agrobiologiques sont le fruit du travail, d’études et d’expérimentation d’agronomes et de praticiens, alors que les progrès de l’agronomie conventionnelle sont surtout dus aux recherches des chimistes et aux investissements des financiers qui ont donné à l’agriculture l’orientation d’une activité industrielle. La principale conséquence en est l’exode rural, la désertification des campagnes, et la lutte des classes et des générations.
En résumé, ces deux types de culture « naturelle » et « biologique » sont conformes à l’environnement. Ce sont des cultures écologiques qui devraient retrouver leurs traditions régionales, c’est à dire de rester dans les types de cultures ancestrales de chaque région. Beaucoup de jardinier se font plaisir de mettre en place sur leur terrain, par exemple des arbres fruitiers ou arbustes d’ornement, fleurs, …etc, venant de continents différents. On oublie une chose essentielle : la mise en danger de la biodiversité, accroissement des maladies, nouveaux parasites (voir livre : Equilibre naturel au jardin), tout cela …pour le plaisir des yeux.
La première cause de réduction de la biodiversité est l’agriculture intensive et sa chimie; La seconde est le déplacement des espèces végétales et animales, d’un continent à un autre.
Peu à peu, ces végétaux « étrangers » remplacent les espèces indigènes, qui peuvent voir leur pérennité menacée.
La liste des espèces invasives (végétales et animales) est longue (liste non exhaustive).
Je cite pour exemples :
Le mimosa des fleuristes (acacia déalbata) est considéré comme invasif en Europe du Sud (France, Espagne, Portugal, Italie), où il peut former des peuplements denses qui empêchent la flore locale de se développer et peuvent perturber l’écoulement des eaux. De plus, le pollen peut provoquer des allergies.
Légende
On entend parfois que le Mimosa fleurit en hiver parce qu’il a gardé la mémoire de sa date de floraison en Australie.
L’ambroisie est une plante herbacée annuelle envahissante de la famille des Astéracées, originaire d’Amérique du Nord. À partir de la fin du XIXe siècle, elle a été introduite en Europe où cette plante est devenue indésirable car invasive et provoquant des allergies graves.
Le cerisier tardif est originaire d’Amérique du Nord où on peut le trouver dans différents milieux, formant des arbres dominants.
Il a été introduit en Europe en 1629 en tant que plante ornementale ou d’intérêt commercial, dans l’espoir que son bois soit aussi recherché qu’aux États-Unis d’Amérique. Mais il est devenu ces dernières 40 années une des plus importantes plantes envahissantes des forêts et lisières – comme dans le sud-ouest de la France, en Belgique, en Hollande ou en Allemagne.
L’herbe de la pampa ou herbe des pampas (Cortaderia selloana) ou roseau à plumes est une grande plante herbacée vivace de la famille des Poacées, sous-famille des Danthonioideae. Originaire d’Amérique du Sud, elle est souvent cultivée comme plante ornementale. C’est une espèce invasive.
La berce du Caucase est une plante herbacée de la famille des Apiaceae. Sa sève est phototoxique (responsable d’irritation ou d’allergie), et elle est considérée en Europe comme une espèce invasive.
Et pourtant !
Elle est un délicieux légume…
Tout ou presque se consomme
La jussie rampante ne devrait plus être utilisée ni commercialisée à des fins ornementales en raison de risques élevés de prolifération incontrôlable, même en bassin fermé où des inondations, fuites ou évacuation par « trop-plein », travaux d’entretien, oiseaux, etc., peuvent contribuer à l’exportation de graines ou parties vivantes de la plante (boutures).
Le raisin d’Amérique est une espèce introduite devenue invasive en Europe et notamment en France où depuis les années 1990-2010 la plante gagne du terrain dans de nombreux bois et forêts. Elle est classée peste végétale par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Pratiquement tous les départements français sont touchés.
La Renouée du Japon ou Renouée à feuilles pointues est une espèce de plante herbacée vivace de la famille des Polygonaceae originaire d’Asie orientale, naturalisée en Europe dans une grande diversité de milieux humides (les berges de nos rivières).
Cette plante herbacée très vigoureuse est originaire de Chine, de Corée, du Japon et de la Sibérie. Elle est cultivée en Asie où elle est réputée pour ses propriétés médicinales. Naturalisée en Europe et en Amérique, elle y est devenue l’une des principales espèces invasives ; elle est d’ailleurs inscrite à la liste de l’Union internationale pour la conservation de la nature des 100 espèces les plus préoccupantes.
Et pourtant !
Elle est un délicieux légume…
Recette : La Renouée du Japon farcie
Je pourrais aussi citer :
Le souchet, la matricaire odorante, le robinier, l’agave…etc
Comme le dit si bien François Couplan, il faut maitriser toutes ces plantes et se réconcilier avec ses végétaux détestés mais qui permettent de faire de très bons plats…
Elle est appelée ouaouaron, grenouille mugissante ou grenouille-taureau (de l’anglais « bullfrog »). Le mot « ouaouaron » est d’origine wendat (Le wendat est l’une des langues iroquoiennes parlées traditionnellement en Amérique du Nord). Cette espèce est la plus grosse grenouille d’Amérique du Nord. Elle a été introduite dans de nombreux pays du monde et est aujourd’hui qualifiée d’espèce invasive.
Certaines espèces introduites hors de leur milieu d’origine sont devenues invasives en Europe et/ou posent problème en s’attaquant à de nombreux invertébrés, (voir mon livre : Equilibre naturel au jardin).
3 – Comment se pratique la culture ou l’agriculture biologique ?
Celle-ci se pratique par un assainissement par fermentation aérobie de la fumure organique, par exemple : la réalisation d’un « bon » compost, riche en cellulose, en azote, en eau et éléments minéraux.
Je vous laisse le soin de consulter mon livre sur ce paragraphe. Celui-ci est très important. Sachez avant toutes choses que le compost est doué de propriétés curatives qui permettent de guérir les végétaux malades.
Vous pouvez regarder aussi ma réponse sur ce blog, en date du 6/01/2016, sur une question posée par un jardinier « lotois » sur l’utilisation du compost en cours d’année.
J’aimerais apporter un complément d’information sur la réalisation d’une bonne fumure appliquée en automne et au printemps.
La fumure d’automne est généralement considérée comme une fumure de restauration de la fertilité, à dominante de phosphate, de magnésium, de potassium et éventuellement de deux oligo-éléments essentiels : le cuivre et le bore, que l’on peut retrouver dans la poudre de basalte.
Cette poudre est un fertilisant minéral, provenant de roche volcanique, très riche en magnésie qui apporte des quantités appréciables des deux oligo-éléments précités.
La fumure de printemps est considérée comme une fumure de stimulation, à dominante azotée organique, par l’emploi du lithothamne ou de préparations d’algues vertes.
Nota :
Ne soyez pas tenté d’utiliser de l’azote minéral, pourquoi ?
L’azote est l’un des constituants majeurs des plantes. Il est naturellement présent dans le sol, mais c’est le seul élément minéral qui ne provient pas de la roche mère.
La carence peut être liée au mode d’entretien du sol, à des problèmes d’un sol soumis à un excès d’eau permanent ou temporaire, de sécheresse, de compaction…
Nous n’avons pas besoin des engrais azotés minéraux, parce que la vie du sol nous fournit des quantités largement suffisantes de matières azotées organiques, beaucoup plus efficaces pour la croissance et surtout pour la santé des cultures.
Dans le sol, la matière organique d’origine animale ou végétale est transformée tout d’abord en humus qui est une étape faisant partie du « cycle de l’azote ». Cette transformation contient environ 5% d’azote organique. Annuellement, environ 2% de cet azote produit de l’azote ammoniacal, puis de l’azote nitrique.
Ces formes minérales ne sont que le point d’évolution extrême du cycle de l’azote.
L’azote ammoniacal est peu lessivable. Il est prélevé en petite quantité par les racines des végétaux et doit être transformé en azote nitrique, avant d’être assimilé.
L’azote nitrique est le terme ultime de la minéralisation de l’azote organique du sol et représente la forme de choix pour la nutrition azotée des plantes. Il est très soluble dans l’eau et n’est pas fixé par le complexe absorbant du sol.
Il peut donc être éliminé par lessivage pendant les périodes de pluies abondantes.
De ce fait, les nitrates et l’ammoniaque sont une cause grave de pollution des nappes phréatiques.
L’usage des nitrates freine le développement des légumineuses associées dans les cultures, au profit d’adventices envahissantes et créatrices d’un milieu favorable au parasitisme.
ED
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Chapitre 3
1 – Ameublissement du sol, sans labour…profond
C’est le 1er principe fondamental, de la culture de la Terre en synergie. Je vous laisse le soin de lire ou de relire ce paragraphe que vous retrouverez à la page 12 de mon livre « Equilibre naturel au jardin » paru aux Editions Synchronies.
Le poids de la tradition (mon père faisait comme ça, et avant lui mon grand-père…), vous connaissez certainement…On a coutume de retourner la terre avant toute mise en culture, c’est ce que l’on appelle le bêchage.
Mais, pourquoi le jardinier bêche-t-il ?
Il plante son outil profondément dans la terre, retourne les mottes, les brise d’un coup de « fer » et décompacte ainsi peu à peu la parcelle ou le massif. Il en profite pour supprimer les racines ou les cailloux qu’il pourrait rencontrer.
Ce travail va devoir être renouvelé après chaque récolte, sur chaque parcelle…La fatigue va vite se faire sentir et le mal au dos…aussi.
L’ameublissement doit atteindre les couches profondes pour faciliter la pénétration de l’eau des pluies, de l’air et des racines, et c’est d’ailleurs l’un des grands progrès de l’agriculture moderne.
Mais par ailleurs, l’humus doit se former dans la couche superficielle du sol, c’est à dire les 10 premiers centimètres, pour jouer son rôle d’absorbant de la chaleur solaire, et son action stimulante sur les germinations et sur la microflore.
Mais, vous allez me dire, beaucoup de jardiniers de nos jours, continuent à retourner le sol avec des engins mécaniques à la place de la pelle bêche, comme le faisaient ou presque, nos anciens.
Le labour profond, tel qu’il était fait, il y a très longtemps, avec le soc de la charrue n’avait de justification que pour détruire des racines de graminées traçantes et pour enfouir un fumier en mottes compactes et hétérogènes.
Si vous suivez l’évolution de la culture qui est mise en place, la flore adventice est bien maîtrisée et la fumure organique bien décomposée, il en va tout autrement.
Pour bien ameublir le sol, paillez celui-ci du 1er janvier au 31 décembre ce qui permettra de maintenir celui-ci à l’état meuble permanent.
Prenez exemple sur la Nature et regardez ce qui se passe en forêt.
Nota :
Si vous devez restaurer une terre très appauvrie, utilisez en premier, avant paillage :
– Un engrais foliaire liquide : le purin d’ortie ou paillage d’ortie,
C’est grâce à sa forte teneur en azote que le purin d’ortie apporte les éléments nutritifs indispensables à la bonne santé des végétaux.
Le paillage d’ortie doit être utilisé en faible épaisseur pour éviter la putréfaction en cas de forte humidité et la présence de pucerons.
– Un engrais foliaire en poudre : le lithothamne,
Issu d’algues marines, il apporte calcium, magnésium et la plupart des oligo-éléments (bore, cuivre, fer, manganèse, molybdène, zinc).
Si vous fabriquez du bon compost, ce sera la solution la plus simple et la plus économique, pour un traitement curatif de votre sol.
Pour tous les jardiniers qui utilisent du compost, évitez de le laisser au soleil sur la terre, car sous l’action du soleil il perd sans doute les 2/3 de sa valeur fertilisante. Pensez à mettre sur celui-ci un paillage permanent.
2 – Le parasitisme, comment l’aborder ?
A partir du moment où vous avez un sol sain, vous avez moins de problèmes de parasitisme.
C’est un des points les plus délicats et décisifs de la culture biologique.
Délicat, parce qu’il est difficile de convaincre ceux qui ne voient que par la chimie…
Décisif, car il faut prendre tous les moyens pour réussir à ne pas tuer d’une façon systématique les parasites.
Les parasites sont des indicateurs de l’état de santé du sol et des plantes et ils prolifèrent là où ils y sont invités.
Chaque parasite peut avoir un prédateur ou peut être un entomophage vivant au-dedans de l’insecte ravageur, qu’il détruit sans rémission.
De la même façon, vous le retrouvez dans une végétation associée (luzerne, ray-grass, trèfle blanc nain) qui font disparaître les graminées traçantes (chiendent, agrostis…)
3 – Quels sont les aspects du parasitisme ?
Je vais reprendre et compléter, ce que j’ai écrit dans mon livre, sur ce paragraphe. Le parasitisme est tellement important, d’autant que cela va faire le troisième « hiver » en suivant (2013/2015), particulièrement doux, qu’il faut donc étudier non seulement les insectes ravageurs ou les maladies des cultures, mais surtout les espèces auxiliaires et les conditions dans lesquelles elles se développent au mieux.
Le 1er aspect du parasitisme est le déséquilibre nutritionnel du sol.
Si vous avez un sol appauvri en compost et en paillage, vous ne pourrez pas nourrir convenablement vos végétaux. Ces insuffisances ou ces excès d’une ou plusieurs substances vitales à la croissance d’un organisme végétal, se nomment des carences.
C’est un diagnostic difficile à faire. Mais si vous êtes aussi curieux que moi sur ce sujet, je vous invite à surveiller vos végétaux et à vous amuser à leur donner un nom.
Comment aborder ces carences ?
Carence et excès d’azote :
La carence en azote est la plus courante. Le végétal a une croissance retardée, les feuilles les plus anciennes jaunissent et finissent par tomber.
Dans l’exemple ci-dessus, les feuilles des fraisiers peuvent virer au violet comme une carence en phosphore.
A tester :
1) Vous pouvez employer le purin d’ortie pour apporter de l’azote. Faîtes-le d’une façon modérée, sinon vous risquez d’attirer gastéropodes et rongeurs.
Un autre exemple, mais celui-ci dans le cas d’un excès d’azote sur des salades. Le cœur de celles-ci brunissent et le reste du feuillage est de couleur vert foncé.
Nota : Si vos salades et plus particulièrement les laitues ont été arrosées par une pluie d’orage (apport d’azote important), arrosez-les rapidement et copieusement à l’eau de source ou du robinet, sinon elles vont très vite monter en graines.
2) Evitez aussi d’utiliser en excès la matière organique animale, sinon vous aurez la présence de parasites, tels des taupins, des adventices…
Carence en bore (sur betteraves) :
Vous vous apercevrez très facilement du manque de bore dans votre sol, par la présence de pourriture de l’intérieur des racines de betteraves au niveau du collet ou par l’apparition de tâches noirâtres sur les racines de certains légumes comme le chou-fleur et le navet.
Carence en bore (sur pommes de terre) :
Une carence en bore provoque chez la pomme de terre des feuilles cassantes qui s’enroulent et se replient vers le haut. La chlorose débute chez les feuilles les plus jeunes. Au niveau des tubercules, cette carence provoque un brunissement en faisceaux. La peau est plus sombre, plus fragile et plus sensible à la galle.
On retrouve cette carence dans des sols sableux, à pH élevé et à fortes teneurs en azote et en calcium, pendant des périodes de sécheresse ou de temps froid et humide.
Carence en calcium (sur tomate) :
Une carence en calcium peut être à l’origine d’une nécrose apicale sur les fruits de la tomate.
On retrouve très souvent cette carence, sur un sol non paillé. Plusieurs facteurs de cette maladie peuvent être évoqués: Une faible alimentation en eau ainsi qu’une température trop basse de la zone racinaire influe sur l’absorption du calcium. Une variation soudaine de la température ambiante en plus ou en moins et un approvisionnement en eau trop important dans le sol peut favoriser le développement d’une substance imperméable, souvent constatée dans les sols argilo-calcaires, se figeant autour des racines du végétal, limitant ainsi l’approvisionnement du calcium à la plante.
Le pied de tomate se trouvant ainsi fragilisé, par un manque d’apport de calcium, peut se retrouver parasité.
Très rapidement, le fruit de la plante, encore vert, est envahi sur sa partie inférieure, par une tache noire, appelée aussi « maladie du Cul noir ». C’est un début de nécrose, développant un champignon parasite qui creuse le fond du fruit. Si vous n’y prenez garde, le champignon descendra jusqu’à la racine et sera présent dans le sol.
Moyen de lutte :
Paillez la zone de culture avec du Bois Raméal Fragmenté (B.R.F). Vous réduirez ainsi les écarts de température du sol, entre le jour et la nuit, puis vous maintiendrez une humidité constante.
Soyez attentif et patient !
En fin de saison, quand vous arracherez vos plants, repérez ceux malades, faites-les sécher, brûlez-les et récupérez les cendres pour le traitement du sol après récolte de la zone de culture.
Appliquez le traitement M (voir mon livre : Equilibre naturel au jardin).
Carence en magnésium (de la pomme de terre) :
Le magnésium est un élément qui permet aux feuilles des plantes de mieux résister à la maladie.
Le manque de magnésium se caractérise souvent par un jaunissement et un flétrissement des feuilles du végétal, avant de tomber.
Il sera à l’origine des maladies suivantes : mildious, tavelures…une invasion de parasites comme les pucerons et une prolifération d’adventices.
Pour la pomme de terre, la chlorose entre les nervures apparaissant sur les feuilles les plus âgées avec un effet marbré; les nervures restent vertes.
Le jaunissement part de la pointe et les bords. Elle est proche de la carence en azote. Elle atteint d’abord les vieilles feuilles, puis progresse vers les feuilles intermédiaires, les jeunes restant indemnes.
Elle évolue ensuite avec l’apparition des taches rouges/pourpres consécutives à une rupture de la photosynthèse pouvant conduire éventuellement à une nécrose de la feuille.
Un apport de magnésium (par du compost) sera surtout destiné à améliorer la structure du sol et non à nourrir la plante.
Carence en manganèse (de l’aubergine) :
Un jaunissement de l’ensemble de la foliole démarre en général sur les feuilles jeunes. La nécrose en bord des feuilles peut être due à une carence sévère mais elle se présente d’ordinaire sous forme de points le long des nervures.
Le gel nocturne peut provoquer des symptômes similaires. Similarité également avec la carence en magnésium, mais dans ce cas, le jaunissement touche généralement les feuilles anciennes en premier. La carence en manganèse touche normalement les sols ayant un pH supérieur à 7.
Souvent cette carence est liée avec celle du fer. Généralement, un jaunissement apparaît entre les nervures et sur les bords des feuilles, alors que la nervure reste vert clair.
Le déficit en manganèse survient le plus souvent par un excès de calcaire ou d’engrais potassique qui met en opposition l’activité du magnésium.
Vous pouvez corriger cette carence, en mettant sur votre sol du basalte broyé.
Carence en phosphore (des salades) :
Le phosphore existe dans le sol sous forme minérale et il est très rapidement disponible pour les racines par l’intermédiaire de la microflore et dans la partie du sol qui est en contact direct avec les racines des plantes.
Le manque de phosphore peut se manifester par un feuillage devenant vert foncé tirant sur le bleu, avec jaunissement et dessèchement de l’extrémité des feuilles.
Les feuilles présentent une ondulation caractéristique, et parfois une pigmentation pourpre.
Les plantes exigeantes en phosphore sont les betteraves et les pommes de terre. Le phosphore est un élément nutritif indispensable pour les plantes. Pour en ajouter sur vos zones de culture, même en petite quantité, il suffit de cultiver des champignons.
Comment ?
En maintenant un paillis de paille de céréales non traitées de préférence ou de Bois Raméal Fragmenté (B.R.F), sur les zones de culture du 1er janvier au 31 décembre.
Attention ! Les terres à fort pourcentage d’argile devront rester sans mulch de B.R.F pendant l’hiver, pour éviter de se transformer en un couvercle hermétique (voir mon livre « Equilibre naturel au jardin »).
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que les plantes collaborent avec les champignons pour vivre et pour se nourrir.
Presque toutes les plantes sont liées à des champignons visibles, poussant sur le sol et des champignons non visibles à l’oeil nu, puisqu’ils sont dans le sol.
La plante fournit aux champignons des sucres qu’elle a fabriqués avec la photosynthèse. Une symbiose s’effectue donc avec les champignons et qui eux à leur tour, vont sécrèter des acides pour se nourrir de bois (aidés par des bactéries) et dissoudre des éléments minéraux qui vont remonter en surface et dont les plantes vont pouvoir bénéficier.
Carence en potassium (sur feuille de vigne) :
C’est le troisième élément nutritif (NPK naturel) indispensable aux plantes.
Le potassium permet à la plante d’être plus résistante face aux agressions du gel mais également des parasites et des maladies.
Le manque de potassium peut se manifester dans les sols sableux et argileux en affectant les fruits et certains légumes, comme les pommes de terre, betteraves…
Cette carence apparait d’une coloration brun-rouge à l’extrémité et entre les nervures des feuilles.
On retrouve le même problème sur les feuilles des arbres fruitiers dont les bordures de celles-ci deviennent brunes et se dessèchent en s’enroulant vers le haut.
Un excès de potassium est à l’origine d’une prolifération des adventices.
Nota :
Si vous mettez un peu de cendres de bois ou de fougères sur des graines faisant partie de la famille des légumineuses, vous accentuerez leur germination.
Carence en soufre (sur feuille de vigne) :
Le soufre est un élément fertilisant au même titre que le phosphore. La plante présente une croissance retardée. Les feuilles deviennent jaune-vert.
La carence en soufre se traduit par des feuilles vert très clair, les nervures deviennent jaune et les pétioles tournent au violet.
Certaines plantes ont des besoins importants en soufre, comme l’ail, le chou, l’oignon, le poireau.
Elle peut être confondue avec celle en azote, mais cette dernière débute sur les feuilles anciennes.
Particularités des carottes :
L’éclatement des racines de la carotte peut provenir de l’état du sol (caillouteux), d’un arrosage trop important des plantules ou bien d’une carence en bore, en manganèse, en magnésium, en soufre ou bien en potasse…
Ces symptômes peuvent être confondus aussi avec les dommages causés par des micro-organismes, des piqûres de nématodes…
Chers amis, le diagnostic est difficile !!!
Moyen de lutte pour toutes ces carences (liste non exhaustive) :
Le moyen de lutte pour limiter toutes ces carences, c’est déjà, d’utiliser du bon compost. Puis, de pailler le sol avec du BRF + feuilles azotées, afin d’éviter les pertes pour cause de lessivage.
Dans le cas de maladies constatées dues par ces carences, nettoyez le sol d’une façon homéopathique en pulvérisant un fertilisant liquide à base de feuilles d’orties, de consoude, de prêle et fientes de poules (voir mon livre : « Equilibre naturel au jardin »).
Vous pouvez aussi avoir des insectes parasites du sol, tels les courtilières, les nématodes, les noctuelles, les taupins, les tipules, les vers blancs…puis des maladies du sol, tels des champignons comme le botrytis, le sclerotinia, le fusarium…qui sont favorisés par l’accumulation de déchets organiques mal transformés, non ou mal compostés et un mauvais équilibre entre le carbone et l’azote.
Nota : Les insectes parasites du sol, ainsi que les champignons cryptogames qui eux apparaissent généralement à partir de la floraison sous la forme de taches humides et irrégulières sur toutes les parties de la plante, notamment sur les tiges où se développe un mycélium blanc, disparaîtront immanquablement avec l’emploi raisonné de compost de bonne qualité.
Particularités des nématodes :
Beaucoup de jardiniers ignorent leurs présences dans le sol et les dégâts qu’ils peuvent engendrer.
Les nématodes les plus importants agronomiquement mesurent entre 0.2 et 12 mm.
Certains piquent les cellules racinaires avec leur rostre pour se nourrir de leur contenu. D’autres pénètrent les racines, tiges, feuilles et /ou inflorescences et se nourrissent ainsi de la plante. Quelques uns peuvent être aussi vecteur de virus et endommager ainsi les végétaux, jusqu’à les faire mourir directement ou indirectement.
Un exemple sur un végétal : la betterave
La pourriture noire observée sur les betteraves, située au-dessous de la surface du sol et non dans le collet, causée par des nématodes, peut être confondue par la présence d’une maladie due à des champignons. Cette maladie provient généralement de la faiblesse du végétal, causée par une carence de bore dans le sol.
Les symptômes décrits ci-dessus ne permettent pas d’établir avec certitude s’il y a ou non une infestation de nématodes. Dans tous les cas, le diagnostic sûr est très compliqué.
Autre exemple : sur les arbres fruitiers
Comment déterminer s’il y a présence ou pas de nématodes, au pied des arbres ou arbustes ?
Vous avez trois solutions :
La 1ère solution : Si vous êtes adepte de la radiesthésie, vous pouvez avoir une réponse sur la présence ou non de ces parasites. Mais cette méthode d’examen reste la plus décriée, parce qu’elle reste subjective.
La 2ème solution : Comment rechercher s’il y a des nématodes au niveau des racines d’un arbre, par exemple ?
Décrivez un cercle au pied de l’arbre d’un rayon de 1 mètre. Nettoyez cet emplacement, enlevez l’herbe, gros cailloux…aérez le sol…mettez du terreau ou compost…semez sur cet emplacement des carottes…Elles seront peut être condamnées, car lorsque vous les arracherez, la plupart seront peut être trouées ou rongées, et à l’intérieur vous aurez des nématodes qui se seront fait piéger.
Attention ! Il en restera dans le sol. Il faudra le désinfecter. Comment ?
Il existe dans le commerce spécialisé des nématodes auxiliaires qui se feront un plaisir d’éradiquer ces parasites. Et c’est vrai, pour n’importe quels parasites qui s’acharnent sur les légumes.
Le 2ème aspect du parasitisme est la prolifération des adventices.
Celles-ci proviennent au moins de trois conditions :
– d’un excès relatif d’azote par rapport au carbone dans les fumures et dans le sol,
– de l’usage de nitrates, même naturels (chénopodes, amarantes, mouron blanc…),
– de l’emploi excessif de potassium.
Le 3ème aspect du parasitisme est une maladie sournoise : le chancre.
Le chancre est une maladie rencontrée chez les arbres fruitiers, notamment pommiers, pruniers et cerisier, mais pouvant aussi atteindre tous les arbres et arbustes du genre Prunus, ainsi que le peuplier, le hêtre, le saule, le bouleau, le châtaigner, l’érable, les rosiers ou encore les conifères (cyprès, séquoia). Le chancre se traduit par des nécroses de l’écorce, atteignant le tronc ou les branches, et il est à traiter impérativement.
Symptômes
Il existe plusieurs formes de chancres, dont les symptômes varient légèrement, mais cette maladie est bien reconnaissable. Elle affecte l’écorce : une tache brune et concave apparaît et s’étend rapidement, sur le tronc ou sur les branches. Elle s’accompagne souvent de crevasses, de boursouflures, de bourrelets et autres déformations de l’écorce qui se nécrose, contaminant à son tour le bois sous-jacent. On peut aussi constater des écoulements de gomme dorée notamment en cas de chancre bactérien (ou gommose). Dans certains cas, on peut aussi observer, au printemps, des taches et des petits trous dans les feuilles.
On distingue les chancres fongiques et les chancres bactériens.
Chancres causés par des champignons
Coryneum cardinale et Nectria galligena sont les champignons responsables de la plupart des chancres fongiques. Les spores du champignon sont entraînées par le vent et s’installent partout où l’écorce offre un point d’entrée : plaies de taille, cicatrices foliaires, fissures de l’écorce… Un arbre malade peut donc très facilement contaminer les arbres voisins.
Chancres causés par des bactéries
Les chancres bactériens affectent surtout les arbres fruitiers. Ils sont engendrés par des bactéries du genre Pseudomonas, et naissent principalement en automne quand la plupart des feuilles sont tombées et que les arbres ont commencé à entrer en dormance. Les bactéries responsables sont présentes dès l’été sur les feuilles âgées et les organes verts de l’arbre ; elles ne proviennent donc pas de chancres existants.
Pourtant, il existe une troisième chose causant des problèmes de santé aux végétaux et à tout être humain, moins connue mais réelle :
Ce sont deux réseaux : Hartmann ou réseau « nickel » et le réseau Curry ou « réseau fer ».
A chaque croisement de ces deux réseaux ou de chacun d’eux, se matérialise un nœud d’où émane un rayon « gamma » qui se diffuse de façon verticale ou oblique. Le rayonnement émis est souvent considéré comme pathogène.
S’il se présente à l’aplomb de ce nœud avec une faille importante dans le sous-sol, ce qui laisserait supposer la présence d’un cours d’eau souterrain, cela augmenterait les effets nocifs du rayonnement.
Il suffit que, à l’endroit où ces deux réseaux se croisent, vous ayez planté un végétal pour que celui-ci quelques années plus tard, dégénère et meurt.
Nous attendons avec impatience les premières infos avant la mise en place du potager.
Claire
Le 14/02/2016
Avant de semer la 1ére graine, si on souhaite la voir germer, ça demande un peu de patience.
La 2ème rubrique verra le jour mi-mars 2016.
L’origine de la richesse des infos, ne proviendra pas seulement des sols, des climats, des plantes ou des « petites bêtes » …Mais avant tout, de la participation de nombreux Jardiniers qui sauront les mettre en valeur, en fonction de leur attente.
Je compte sur vous pour cette belle aventure.
Edmond
Nous saluons cette belle initiative…
Rolande.
Avec le printemps qui arrive je suis sure que nous pourrons mettre en pratique les judicieux conseils d’Edmond.
Au plaisir donc de poursuivre la lecture de ce feuilleton bucolique.
Merci Edmond pour tout cet enseignement!
Mari-Claude
Bonjour,
Vous parlez de « fermentation aérobie » mais la fermentation est toujours anaérobie par définition, sinon ce n’est pas une fermentation mais une simple décomposition.
Cordialement.
Bonjour, tout simplement merci Edmond PUYRAUD, très instructif, j’ai appris beaucoup