Jérôme Filippini s’exprime sur les contrats aidés

Arrivé dans le Lot le 4 septembre, le nouveau préfet du Lot était jusqu’à présent soumis au devoir de réserve. Les élections sénatoriales passées, Jérôme Filippini peut désormais s’exprimer sur les dossiers qu’il considère prioritaires pour le département.

«Je sais ce que je dois au service public», lance Jérôme Filippini. Et il s’efforce de le rendre. Contraint au silence jusqu’à présent en raison des élections sénatoriales (ce dimanche), le nouveau préfet du Lot peut désormais sortir de sa «réserve» et dire toute sa satisfaction d’avoir été nommé sur les terres de Gambetta, un 4 septembre — date anniversaire de la République (la 3e du nom, après le Second Empire). Un symbole pour ce serviteur de l’État — depuis trente ans — qui cite la proclamation : «Citoyens, veillez sur la cité qui vous est confiée.» Il y veillera. Attaché à la République, aux valeurs de mérite, d’efforts et de justice.

Ex-étudiant en philosophie qui pensait se destiner à l’enseignement, son passage par Sciences Po et l’Ena a changé sa destinée : Cour des comptes à plusieurs reprises, préfecture de police de Paris, administration pénitentiaire… Un parcours varié, «guidé par la curiosité». Jusqu’à ce qu’il soit touché par le «virus de la Préfectorale» à l’occasion de son passage par le Tarn-et-Garonne (au poste de secrétaire général de la préfecture de Montauban).

À Cahors, pour son premier poste de premier représentant de l’État, il définit ses missions : «Protéger, garantir, servir.» Protéger contre les crises ou les risques ; garantir les droits, le respect des lois, concilier les droits des uns et des autres ; servir car il n’est «pas là pour ordonner», mais entend se tenir «à la disposition des élus et des citoyens».

Parmi ses priorités — outre la mise en œuvre des politiques publiques ,il poursuivra l’opération de «marketing territorial» déjà engagé dans le département. «Le Lot a des atouts à valoriser pour renforcer son attractivité. C’est un département parfait pour le bien vieillir, mais il a également besoin de jeunes et d’actifs.»


Les priorités du contrat aidé

Volontaire pour «mettre en œuvre les politiques publiques», le préfet Jérôme Filippini défend déjà le «défi du retour à l’emploi» et le coup d’arrêt aux contrats aidés. «Ils ont rempli un rôle, mais le constat a été fait qu’ils n’offraient pas la meilleure voix pour un retour à l’emploi». En outre le projet de créer 400 000 contrats n’était pas entièrement financé. «L’effort sera fait pour 40 000 contrats cette année (200 000 en 2018)». Une cellule a été mise en place dans le Lot afin de cerner les demandes, et d’en vérifier la corrélation avec les consignes gouvernementales : priorité est donnée «à l’accompagnement en milieu scolaire d’enfants en situation de handicap, à l’urgence sociale et santé, et aux petites communes en milieu rural.» Et de préciser que pour les autres publics, il existe des «alternatives» comme le service civique, la garantie jeune, voire le contrat d’apprentissage — «plus complexe mais également plus efficace».

Les contrats aidés ne sont pas seulement un tremplin pour l’emploi