Jeudi 8 juillet à 21h au cinéma l’Atalante de Gourdon : séance « Si le vent tombe » en présence de la cinéaste Nora Martirosyan

.Un Ciné-rencontre à l’initiative de Gindou Cinéma, ce jeudi à 21h où l’Atalante reçoit la cinéaste Nora Martirosyan pour son film « Si le vent tombe »

Son film sélectionné au festival de Cannes 2020 impose dès son titre le préalable d’un conditionnel qui laisse planer l’espoir mais la menace persiste. Aujourd’hui, il devient une archive poignante sur les 30 ans de cessez le feu dans le Haut-Karabagh qui s’est à nouveau embrasé à l’automne dernier faisant des milliers de morts et poussant les arméniens sur les routes de l’exil. Après le démantèlement de l’ex Union soviétique, ce petit pays même pas reconnu par Google Earth ! s’était autoproclamé république indépendante avec une constitution, un président, des infrastructures au début des années 90.

Le vent n’est donc pas tombé. Le réel a claqué la porte aux espoirs, il est venu cruellement enterrer la fiction de l’utopie. Bien au contraire un véritable ouragan s’est abattu sur la petite enclave en balayant tous les espoirs de reconnaissance internationale suspendue à la possibilité de faire voler ses avions. Cette poudrière au sein du Caucase observe aujourd’hui impuissante, sa population arménienne se soumettre au bon vouloir de l’autocrate azerbaidjanais soutenu par Ankara.

Nora Martirosyan, a porté ce film durant 11 ans. Rendre visible ce territoire par le biais de la fiction était devenu une obsession pour cette artiste plasticienne d’origine arménienne et montpelliéraine d’adoption. Ce territoire, espace filmé avec une sensibilité poétique teintée de mélancolie, est le personnage central du film à l’image de cet aéroport, vaisseau fantôme qui espère pouvoir lever l’ancre à l’aide d’Alain Delage, l’auditeur international interprété par Grégoire Colin. Comme lui, le spectateur s’attachera aux habitants de ce pays liés à leur terre et leur histoire millénaire. « Le vent se lève, il faut tenter de vivre. » conclurait le poète.