Journée Nationale de l’abolition de l’esclavage
Le 10 mai est la « journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition » depuis 2006.
Cette journée nationale a été choisie sur proposition du comité pour la mémoire de l’esclavage (rapport 2005).
Ainsi que l’indiquait le Président de la République dans son allocution du 30 janvier 2006, le 10 mai « honore le souvenir des esclaves et commémore l’abolition de l’esclavage ».
La France est le premier État et demeure le seul qui à ce jour ait déclaré la traite négrière et l’esclavage « crime contre l’humanité », elle est également le seul État à avoir décrété une journée nationale de commémoration.
A Cahors le cinéma « Le Grand Palais » s’associe aux diverses manifestations commémorative en projetant deux films:
Le 11 mai à 18h30 : « Exterminez toutes ces brutes » de Raoul Peck
Il commence par déconstruire le mythe américain, la soit-disante terre du melting-pot et du self-made-man. Cette Amérique que l’on apprenait sur les bancs des lycées, rappelez vous : où tout était possible !…. On avait omis de nous dire que c’était en piétinant des cadavres…
Puis il s’interroge (il nous interroge) sur les Lumières, quand aux mêmes moments on poursuivait l’esclavage ou l’expansion coloniale, plongeant bien d’autres continents dans l’obscurité. D’un coté la lumière qui éclaire les esprits mais qui continue à financer la traite des noirs
Le 12 mai à 18h30 : Twelve years a slave de Steve Mc Queen
Pour l’universitaire américain Henry Louis Gates (qui conseilla Steven Spielberg lors de la réalisation d’Amistad) 12 years a slave est « le portrait le plus authentique de l’esclavage aux Etats-Unis jamais porté à l’écran !« . Moins intéressés par l’histoire expérimentale que leurs collègues anglo-saxons, les historiens français traiteront sans doute le problème de la vérité historique du film réaliste avec plus de distance.
Adapté au cinéma par Steve McQueen, le roman autobiographique de Solomon Northup, rédigé dans les années 1850 constitue assurément une invitation stimulante pour découvrir la situation complexe des Noirs dans l’Amérique du XIXe siècle. Stupéfiant au pire sens du terme, l’itinéraire de Solomon Northup (Chiwetel Ejiofor) conduit le spectateur du Nord des Etats-Unis, là où les Noirs peuvent être libres et intégrés socialement, jusque dans les plantations sudistes où le coton et la canne à sucre se chargent de broyer l’âme et la chair de la servile main d’œuvre. Charpentier et musicien, marié et père de famille, reconnu et respecté par les blancs, Solomon Northup est soudainement kidnappé, en 1841, par deux contrebandiers pour être vendu dans un des sordides marchés d’esclaves de la Nouvelle Orléans.