la Chambre d’agriculture et le pluralisme syndical
Suite à l’action du 10 janvier 2019 de la Confédération Paysanne, la réponse de Christophe Canal, président de la Chambre d’agriculture du Lot.
La Confédération Paysanne me reproche de ne pas avoir proposé au vote de la session des motions dont elle proposait de débattre.
Tout d’abord, j’ai pour habitude de laisser la parole à tous les membres de la Chambre d’Agriculture, quels qu’ils soient, qui souhaitent s’exprimer sur tout sujet, quel qu’il soit. J’attends qu’on me démontre le contraire. Le représentant de la Confédération Paysanne a d’ailleurs pu aborder, devant ses collègues élus, le Préfet, le président du Département, tous les sujets qu’il a voulu lors de la dernière session, notamment ceux faisant l’objet
Tous les sujets évoqués à travers ces motions ont été l’objet, pour certains au cours de la dernière session elle-même, pour d’autres au cours de sessions précédentes, de débats, de prises de position et de revendications transmises, argumentées et défendues officiellement auprès des pouvoirs publics.
A titre d’exemple : le travail engagé de longue date par la Chambre d’Agriculture auprès des administrations départementales pour sensibiliser les élus locaux (guide de procédures pour responsabiliser les propriétaires de chiens et engager les actions efficaces en cas d’attaques) et auprès des assureurs pour faciliter l’indemnisation des éleveurs en cas d’attaques de troupeaux.
« Le mépris du pluralisme syndical ne peut pas m’être reproché. La parole est libre et les débats ouverts à la Chambre d’Agriculture du Lot »
Nous n’avons pas attendu novembre pour nous rendre compte qu’il avait plu au printemps et fait chaud et sec cet été. Au-delà des problèmes administratifs associés à la gestion des procédures calamités (seuils) régulièrement soulevés dans nos réunions, le dossier a été porté par les services de la Chambre d’Agriculture. Depuis fin septembre, tous les arguments ont été construits, à partir d’enquêtes de terrain, et fournis à l’administration pour étayer un dossier recevable et à hauteur des pertes enregistrées. Ce dossier sera d’ailleurs présenté à la prochaine commission nationale qui déterminera son éligibilité vis à vis de la sécheresse. Les agriculteurs reçoivent par ailleurs, en ce moment, les dégrèvements partiels de taxe sur le foncier non bâti, pour soulager leur trésorerie.
Le retard de paiement des aides, notamment bio, est aussi très régulièrement évoqué avec les services de l’État et de la Région. Plus globalement la Chambre d’Agriculture s’attache à suivre de manière très précise toutes les questions liées à la PAC et alerte régulièrement l’administration sur les dysfonctionnements constatés. Ce type de dossiers fait ainsi l’objet d’un point précis lors de chaque session en direct avec les services de l’État.
Même si le formalisme du vote de motions spécifiques n’a pas été retenu dans ce cas, les problèmes qu’elles soulèvent, d’ailleurs globalement partagés, font bien partie des préoccupations du président et des élus de la Chambre d’Agriculture.
Les prises de position syndicales sont nécessaires au débat. Mais l’aboutissement des dossiers repose principalement sur l’action au quotidien des structures professionnelles et de leurs équipes.
Le mépris du pluralisme syndical ne peut pas m’être reproché. La parole est libre et les débats ouverts à la Chambre d’Agriculture du Lot. »
Christophe CANAL
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