La Chambre d’agriculture veut favoriser le transfert de pratiques et de connaissances entre professionnels.
Cédric Benech devant sa parcelle de carottes en fleurs, à Calvignac
La Chambre d’agriculture du Lot propose aujourd’hui à destination des agriculteurs une journée Innov’Actions, à Calvignac. Cédric Benech ouvrira les portes de son exploitation pour échanger sur ses pratiques et la diversification de ses cultures.
Camomille, mini-choux, oignons avec la variété “bunching”. Les cultures de Cédric Benech jouent la carte de l’originalité et de la diversité sur son exploitation du Mas de Bessac, à Calvignac. La Chambre d’agriculture du département va y organiser aujourd’hui sa journée “Innov’Action2016”. Cédric Benech fait partie d’un groupe d’agriculteurs qui ont décidé de se lancer dans cette aventure tout à fait innovante sur de petites surfaces. Lui cultive en vallée du Lot traditionnellement dévolue au tabac et au maïs. C’est son exemple que la Chambre d’agriculture du Lot met cette fois-ci en avant pour favoriser le transfert de pratique et de connaissances entre professionnels.
Pourquoi avoir pris cette orientation agricole ?
Afin de ne plus être dépendant d’une ou deux cultures conventionnelles, de m’ouvrir à d’autres choses aussi, et surtout pour sécuriser mon revenu. Je me suis donc lancé dans la diversification il y a 3 ans, sur l’exploitation familiale de 35 ha. L’idée était aussi de lisser mon travail sur l’année, et pas seulement de mai à septembre, pour la période du maïs et du tabac.
En quoi consiste cette diversité de culture ?
J’ai rejoint mon père en 1999, nous faisions alors 25 ha de maïs de semence et 4 ha de tabac. Pour assurer nos revenus, nous étions contraints de produire toujours plus. Le tabac demande aussi beaucoup de main-d’œuvre et je craignais pour sa rentabilité future, même si des actions ont été engagées pour pérenniser la filière. Je me suis rendu compte que sur nos petites surfaces cultivables il fallait qu’il y ait une forte valeur ajoutée du produit. J’ai commencé avec les oignons. L’année suivante, c’était du chou de semence et de la camomille de semence destinée in fine à la production d’huiles essentielles. Cette année, j’ai ajouté des choux pour le mini-fooding, destinés à des chefs cuisiniers dans des établissements gastronomiques. J’ai aussi des oignons “bunching” (variété croisée avec le poireau) destinés au marché alimentaire asiatique. Et puis, j’ai des semences potagères : carottes…
Est-ce que ces cultures sont à la hauteur de vos attentes ?
Je commence la récolte et c’est encourageant, cela se présente bien. Je suis content d’avoir franchi le pas il y a trois ans. C’est du travail à fournir, mais un revenu intéressant se dégage ; malgré un grave accident du travail en septembre 2015, qui m’a cloué dans un lit d’hôpital jusqu’en février dernier, me pénalisant dans la gestion de mon exploitation.
Qu’espérez-vous de cette journée Innov’actions avec la Chambre d’agriculture ?
Pouvoir parler de mon expérience, échanger avec d’autres agriculteurs. Je regrette que la profession soit obligée de se remettre en question par obligation, du fait de sa précarité actuelle. Moi je l’ai fait dans un contexte différent et par curiosité aussi. Je ne regrette pas. La société Asteraseed, spécialiste de la production de semences potagères fines, qui me fournit, sera aussi présente pour parler de ces cultures à forte valeur ajoutée. Je ferai visiter la parcelle d’un hectare et demi d’oignons “bunching”. J’espère que les agriculteurs locaux seront intéressés.
Commentaires les plus récents