La culture de la lavande renaît dans le Lot

lavandeAprès 50 ans d’absence, la culture de la lavande fine renaît dans le Lot, et plus particulièrement à Rocamadour. Jean-Marc Soulayres reprend l’activité abandonnée par son père dans les années 60.

Jean-Marc Soulayres reprend l’activité de son père Jean-Pierre, le dernier producteur de lavande sur Rocamadour qui a cessé l’activité de production et de distillation de lavande il y a 50 ans. La culture de la lavande du Quercy atteignit son apogée dans les années 1950 et 1960, où elle s’est implantée et développée dans le Lot, jusqu’à 200 exploitations sur Martel et le Causse : cela représentait même 10 % de la production nationale.

Jean-Marc Soulayres, GAEC des Alix, met actuellement 4 hectares de lavande en culture bio, pour compléter le premier hectare de test planté l’année dernière avec succès.

Sorbet, chocolat, savon : la lavande dans tous ses états

Et les projets ne manquent pas pour Jean-Marc et sa sœur Elisabeth : visite de la distillerie qui vient d’être terminée avec une cuve de 3 000 litres et l’emplacement prévu pour une deuxième, vente au public de produits à base de lavande et d’huiles essentielles. Pour l’été, un sorbet à la lavande sera même à déguster dans son restaurant «Le Roc du Berger» ou disponible chez le glacier d’origine belge de Rocamadour «des Goûts et des couleurs». La lavande sera partout des savons au lait de chèvre parfumés à la lavande «Exquises caprines» jusqu’à se marier avec le chocolat. Jan Vanderborght, chocolatier à Padirac à «La grange aux truffes» proposera une nouveauté à la lavande. Enfin la distillerie Bellet à Brive lance une liqueur à base de lavande.


Une production confidentielle

La Provence n’a pas le monopole de la lavande. Déjà reconnu pour son «or rouge» (le safran), son «or noir» (la truffe), et si le Lot misait sur la relance de l’«or bleu», le nom parfois donné à la lavande. La lavande dont la production dans le Quercy a connu son apogée dans les années 50 — 60. Le Lot et le Tarn-et-Garonne produisaient à cette époque 10 % des huiles essentielles de lavande fine française, une huile toujours réputée pour sa grande qualité. Dans le département, quelques agriculteurs ont repris, depuis une dizaine d’années, la culture de la lavande mais la production reste confidentielle. En 1993, le sénateur du Lot André Boyer avait plaidé pour la relance de la production de la lavande en posant une question au ministre de l’agriculture : «Le Quercy est une zone agricole difficile mais dont les sols calcaires et maigres conviennent parfaitement à cette plante ; il semble donc particulièrement intéressant que la lavande soit réintroduite dans cette région, apportant ainsi un revenu complémentaire aux agriculteurs, se substituant à la jachère dont l’entretien financé est mal perçu par les agriculteurs et l’opinion publique, et évitant également le repli sur la production de céréales qui aggrave la politique des quotas».