La fin des pesticides à Cahors
Les espaces verts de la ville sont passés au zéro phyto, comme l’y oblige la loi. Les équipes ont dû modifier leur façon de travailler, mais la transition a été anticipée pour se faire en douceur.
Conformément à la loi Labbé en vigueur depuis le 1er janvier dernier, Cahors a mis définitivement fin à l’usage des produits phytosanitaires dans la gestion des espaces verts.
«Cette mesure s’inscrit finalement dans la continuité de ce que la ville avait commencé à mettre en œuvre depuis une vingtaine d’années», explique Serge Munte, adjoint au maire de Cahors en charge de la propreté. En effet, la municipalité avait largement réduit l’usage des pesticides et en avait proscrit l’utilisation dans les serres. Elle avait ainsi mis en pratique la lutte intégrée, avec l’introduction d’auxiliaires pour lutter contre les nuisibles (par exemple, la coccinelle utilisée contre l’invasion des pucerons). La transition vers le zéro phyto s’est ainsi faite en douceur. Pour éradiquer l’usage des pesticides, les services ont d’abord expérimenté puis adopté de nouveaux modes de travail. Après avoir testé du matériel qui n’a pas vraiment convaincu, les équipes ont finalement opté pour le rotofil, un coupe bordure qui permet de couper l’herbe dans les endroits difficiles d’accès. Les produits naturels et le désherbage manuel viennent compléter ces techniques d’entretien, qui ont nécessité le renfort de cinq agents supplémentaires. «La ville s’est engagée à passer une fois par mois dans toutes les rues de Cahors», précise Serge Munte.
Par ailleurs, la ville prévoit un programme de réfection des trottoirs à partir du mois d’août dans tous les quartiers, ce qui permettra notamment de lutter contre les herbes qui se développent plus rapidement sur les trottoirs défectueux.
Côté population, certains habitants peuvent être surpris de voir quelques herbes subsister après le passage des équipes. Les particuliers seront eux aussi bientôt concernés puisque l’usage des produits phytosanitaires leur sera interdit au 1er janvier 2019. À l’ère du développement durable, la ville lance une campagne de sensibilisation qui nous invite à l’indulgence et à changer de regard sur ces brins de nature urbaine… plus inoffensifs qu’agressifs.
Le biocontrôle, une alternative aux pesticides. Actuellement, la protection des cultures repose largement sur des substances chimiques de synthèse.Les méthodes du biocontrôle permettent une défense bien plus respectueuse de l’environnement et de la santé humaine. Le biocontrôle consiste à opposer insectes, bactéries, virus ou champignons aux organismes nuisibles, à disperser des molécules odorantes pour les éloigner, à épandre des substances naturelles pour les tuer ou à réaménager le paysage pour favoriser la présence de leurs ennemis naturels. les méthodes du biocontrôle apparaissent «les plus aptes à remplacer immédiatement,efficacement et durablement les néonicotinoïdes » cette approche ne représente que 5 % du marché des insecticides, et est employée surtout en serre.
La polémique sur le glyphosate poursuit les députés sur le terrain
Le refus d’inscrire dans la loi sur l’alimentation l’interdiction de l’herbicide d’ici à 2021 continue de susciter l’indignation de l’opinion. Richard Ferrand, a proposé lundi 4 juin la constitution d’une mission parlementaire pour «s’assurer de la progression des travaux nécessaires », afin de « parvenir dans trois ans, sauf rares exceptions,à renoncer à l’utilisation du glyphosate ». « Notre mobilisation doit continuer pour tenir cet objectif», souligne-t-il,
Extrait du Monde daté du 6 juin