La joie et la souffrance, c’est Noël

Chaque nuit en France, parmi les 330 000 personnes sans domicile fixe, près de 3 000 enfants dorment à la rue, selon l’Unicef, privés de conditions de vie dignes et sécurisantes. Les associations sur le terrain dénombrent 700 enfants âgés de moins de 3 ans.

Cette actualité, tout près de nous rappelle l’enfant de Bethléem qui serait maintenant sous les bombes.

Voici un beau poëme de Marie Noël

Au bout des faubourgs là-bas,
Hors de ville est la chaumine
A tout le monde. Un bœuf las
Y dort – ou bien il rumine –

Entre là qui veut. Les fous,
Les rôdeurs, les rien qui vaille,
Les faiseurs de mauvais coups
Par terre ont usé la paille
Et laissé dedans leurs poux.

Le vent de la nuit déserte
Y pénètre tout transi.
La porte en est grande ouverte,
Les murs et le toit aussi.

Mais qui donc s’arrête ici,
Ce soir ? … Une femme lasse,
Un vieux, un âne peureux…
Il ne reste pas de place
Sous les autres toits pour eux.

Pour loger à la froidure
Ils ne sont guère exigeants.
Ils n’ont pas belle figure,
Ils n’ont pas beaucoup d’argent ;
Ils n’ont pas grand’couverture.

Mais ô ciel, quelle aventure !
Voici qu’en ce pauvre lieu,
Ces pauvres gens sur la dure
A minuit ont couché Dieu,

Dieu, le Roi des Cieux, qui passe
Sa nuit sur la terre basse.