La mairie de Montvalent s’oppose à l’épandage des boues

La mairie de Montvalent s’oppose à l’épandage des boues de la station d’épuration de Rocamadour sur son territoire et s’étonne de la réaction du président du Syded.

Le 3 mars 2017, la Préfète du Lot produit un arrêté, avec le concours du Syded, autorisant l’épandage sur les communes de Montvalent, Meyronne et Saint-Sozy des boues de la station d’épuration de Rocamadour. Jusqu’alors, ces boues étaient épandues sur les terres d’un agriculteur de ladite cité, mais il avait opéré sa conversion à l’agriculture bio, qui n’admet pas ces matières recélant métaux lourds, médicaments et autres facteurs indésirables.

« À Rocamadour, ils ne peuvent plus épandre les boues de leur station d’épuration, sous prétexte que les agriculteurs convertissent leurs exploitations en bio et du coup, ce serait à nous d’accepter cet épandange sur le territoire de notre commune ! » s’indigne cette élue de Montvalent. Et la même personne d’enfoncer le clou : « S’il n’y avait aucun risque de pollution et si ces épandages ne posaient aucun problème, pourquoi alors ne les garderaient-ils pas chez eux, à Rocamadour ? En fait, on veut porter chez nous ce qui risquerait de polluer ailleurs, mais notre conseil municipal s’y oppose à l’unanimité ! ».

Les élus municipaux de Montvalent sont stupéfaits de n’avoir pas été consultés ni même prévenus des décisions prises en haut lieu. Le 11 mars, ils votent à l’unanimité une motion de protestation et d’indignation, comme ceux d’Alvignac, la commune voisine, inquiets pour la potabilité des eaux captées.

Un agriculteur de Montvalent avait l’an dernier accepté par contrat de recevoir sur 39 hectares les boues rocamadouriennes, ce qui lui était présenté comme facteur d’économie de fertilisants qu’ainsi il n’aurait plus à acheter. Après réflexion, il fait savoir qu’il renonce à cela le 26 avril dernier, avant les premiers arrivages.

Les élus et responsables locaux, ainsi que le Syded et le sous-préfet de Gourdon invitent le 29 mai les élus de Montvalent à une rencontre où leur sont exposées les modalités de l’opération. Ils n’en ressortent pas convaincus et le disent.

Le 17 juin, le Syded envoie un cadre en mission auprès du Conseil municipal de Montvalent en réunion officielle, avec pour objet évident, une nouvelle fois, de faire changer les élus de position. Il n’en est rien.

L’agriculteur récalcitrant reçoit alors une lettre du 29 juin 2017 signée du président du Syded dans laquelle il lui est écrit : « Le Conseil municipal nous a confirmé qu’il ne s’opposait pas à l’épandage de boues de stations de traitement des eaux usées sur son territoire ». Il lui est proposé quinze jours pour qu’il change éventuellement d’avis. Stupéfaction et colère des élus de Montvalent qui dénoncent « un mensonge et de dénégation de leur position » en vue de faire pression sur l’agriculteur.

La Maire et le Conseil écrivent le 1er août au président du Syded pour lui en faire part, lettre communiquée à toutes les autorités et structures concernées. Aucune réponse ni commentaire ne leur sont parvenus à ce jour.

Révolte du collectif

Le Collectif « Méthanisation Causse et Vallée », qui par ailleurs conteste les conséquences de l’installation à Gramat de l’usine de méthanisation dite BIOQUERCY, souligne que « ce mensonge et cette pression sont, au moins moralement, sinon plus, très graves ». Il déclare que « cette manœuvre est indigne. Elle est commise par le président du Syded, M. Gérard Miquel, actuel sénateur de la République pour le Lot depuis 24 ans, ancien président du Conseil Général du Lot et maire de Saint-Cirq-Lapopie. Cela témoigne d’un profond mépris envers de « petits élus », un modeste agriculteur, et de ce fait envers la population ».

Ses membres entendent, disent-ils, « empêcher que le silence ne retombe sur cette atteinte scandaleuse et inadmissible portée au fonctionnement de la vie publique dans notre territoire, de la part d’un élu important qui ainsi ne respecte pas les fonctions qui lui ont été confiées ».

Aux dernières nouvelles, un agriculteur aurait accepté que cet épandange ait lieu sur ses terres de Montvalent. Les élus de la commune s’indignent de se voir imposer cet épandange au mépris de leur opposition unanime.

JC Bonnemère La Vie Quercynoise