La maternité à Cahors

En temps normal, les personnels de la maternité de Cahors sont déjà aux petits soins pour les futures mamans et leurs bébés ; mais en cette période de crise sanitaire ils redoublent d’attention et de précaution pour faire de ces naissances des moments de doux bonheurs.

 

Dans le service du docteur Franck Léonard, coordonnateur du pôle Mère-enfant de l’hôpital de Cahors, tous appliquent à la lettre les recommandations sanitaires que nous détaille le médecin : « Nous suivons en effet les directives du Réseau de périnatalité d’Occitanie coordonné par le CHU de Toulouse, ce qui nous a conduits à mettre en place une salle de naissance spécifique et un bloc obstétrical dédié aux mamans suspectées d’être porteuses du virus. Des mamans qui sont systématiquement questionnées sur leur état de santé et leurs symptômes éventuels. À ce jour, nous avons eu une petite dizaine de cas possibles, mais un seul s’est avéré positif et il s’agissait d’une femme en tout début de grossesse ».

 

Si matériellement et physiquement ces deux parcours de prise en charge sont bien différenciés et isolés, ils ont également dû s’accompagner d’une réorganisation des effectifs et des équipes. « Nous avons dédoublé les gardes des sages-femmes, cite à titre d’exemple le docteur Franck Léonard. Pour permettre d’avoir une astreinte supplémentaire dédiée au parcours obstétricale Covid-19, nous avons désormais des gardes à 3 sages-femmes au lieu de 2. Avec l’arrivée de l’épidémie, tout notre service a complètement été repensé, avec des moyens en interne, beaucoup de solidarité et de volontariat ».

À Cahors, le papa ou l’accompagnant est également accueilli mais selon un protocole bien établi. Il peut ainsi assister à l’accouchement – équipé de protection des pieds à la tête dès qu’il pénètre dans ce service – et il est autorisé à rester durant les deux heures suivant la naissance. Puis il ne reviendra que pour chercher la maman et le bébé.

À la maternité, on essaie donc d’accompagner au mieux et de rassurer les femmes. « Les données scientifiques montrent que le risque de contamination de la mère à l’enfant est très très faible. On ne les empêche pas d’allaiter, le virus n’est pas présent dans le lait maternel. Un virus qui n’a d’ailleurs pas montré de sévérité particulière chez les femmes Covid positive accouchant ; pas plus qu’il n’a présenté de complication chez les femmes au cours des deux premiers mois de grossesse », tient à rappeler le responsable de la maternité, tout en citant les sociétés savantes et leurs publications qui font référence.

« C’est une période difficile pour les parturientes et leurs familles, surtout quand il s’agit du 1er enfant. Alors on veille à limiter la durée de leur séjour dans notre service à 2 ou 3 jours seulement pour permettre aux mamans de retrouver rapidement leurs conjoints », observe le responsable de la maternité.

Mais pas question pour autant de se retrouver sans ressource avec son nouveau-né à la maison. Là encore, la maternité peut s’appuyer sur les sages-femmes libérales du Lot, la PMI et les auxiliaires de puériculture particulièrement investis et impliqués.

« Cette crise sanitaire a le mérite d’avoir révélé dans notre département la solidarité qui existait déjà entre professionnels mais de façon encore plus marquée. Même au sein de la maternité, nos liens se sont resserrés. Nous avons pris conscience aussi de l’importance de l’aspect psychologique et de la nécessité de renforcer l’accompagnement bienveillant des mamans dans le soutien que nous leur apportons », conclut le docteur Franck Léonard.

Laetitia Bertoni La Dépêche

La PMI vous accompagne

Avant ou après la naissance, la situation due au COVID-19 modifie l’accompagnement qui peut vous être proposé par la PMI (protection maternelle et infantile), service du Département.

Avant la naissance

Les sages-femmes de PMI sont toujours à votre écoute. N’hésitez pas à appeler au 05 65 53 48 48. Des accueillants seront à votre écoute et vous réorienteront vers les sages-femmes de PMI ou de votre territoire.

Vous attendez un enfant et cet évènement va changer votre vie et susciter une multitude de questions d’ordre médical, psychologique et pratique :

  • les changements d’humeur ?
  • quelle surveillance pendant ma grossesse ?
  • dois-je modifier mes habitudes ?
  • comment me préparer à l’accouchement, à l’arrivée du bébé ?
  • les répercussions sur ma vie de couple, ma vie familiale ?
  • quels sont mes droits ?

Des consultations et des visites à domicile sont également possible mais après contact téléphonique pour évaluer la nécessité de se déplacer.

A la sortie de la maternité

Les professionnels de PMI sont toujours à votre écoute. N’hésitez pas à appeler au 05 65 53 48 48. Des accueillants seront à votre écoute et vous réorienteront vers les puéricultrices de PMI ou vers un médecin de PMI de votre territoire.

Pour tous soucis ou interrogations au sujet de votre bébé, sommeil, comportement, pleurs, alimentation, santé ou répercussions sur votre vie familiale.

Des consultations de nourrissons, des permanences de puéricultrices, des visites à domicile sont également possible mais après contact téléphonique pour évaluer la nécessité de se déplacer.

Le Département

Les urgences gynécologiques maintenues

Pour les accouchements, le suivi obstétrical, les consultations gynécologiques et toutes les urgences associées : direction le hall d’entrée rue Wilson. Pour tous les cas possibles Covid chez une femme enceinte : direction les urgences, entrée par la rue Saint-Géry.

Rue Wilson, les femmes devront se présenter seules. Ainsi, pas plus qu’il ne pourra venir en visite à la maternité voir son bébé, le futur parent ne pourra assister au suivi de grossesse de sa compagne. Les consultations se font en effet sans le conjoint qui reste à l’extérieur des locaux et ne peut donc pas assister aux échographies.

« Pour les femmes qui ont une appréhension à pousser les portes du centre hospitalier actuellement, ou qui ne pourraient pas se déplacer des téléconsultations à domicile peuvent être proposées via un smartphone et une plateforme informatique sécurisée », précise le docteur Léonard, coordonnateur du pôle Mère-enfant de l’hôpital de Cahors.

Les centres de périnatalité de Gourdon, de Saint-Céré et de Figeac restent également accessibles.

Le point qui inquiète les professionnels, c’est la non-consultation des femmes et leur absence de suivi obligatoire ou urgent, par crainte du virus. « Nos activités chirurgicales sont suspendues, mais pas arrêtées. Nous continuons d’intervenir pour les urgences et pour l’activité gynécologique qui nécessite un suivi particulier. C’est le cas de la cancérologie, mais également des IVG. Je veux rassurer les femmes, nous sommes disponibles, il n’y a pas de délai d’attente et nous recevons une personne à la fois dans les salles d’attente. Une femme enceinte qui vit une grossesse non désirée ne doit pas laisser passer le délai légal pour une interruption de grossesse qui est de 14 semaines d’aménorrhée. Elles ne doivent pas renoncer à des soins urgents et importants sous prétexte du coronavirus », insiste le praticien de santé qui pense déjà à l’après-confinement et aux mesures qui devront s’appliquer. « Car, prévient-il, nous devrons continuer à vivre avec le virus. C’est un changement radical de nos habitudes qui devra s’opérer pour plusieurs mois ».

Laetitia Bertoni La Dépêche