La nouvelle région Languedoc-Roussillon – Midi-Pyrénées. Bilan, propositions des candidats
Elle formera un ensemble de 5,7 millions d’habitants, dont le poids démographique et économique sera équivalent à celui de l’Écosse.
Elle peut compter sur des atouts solides dans la mondialisation : des finances relativement saines, un fort dynamisme démographique et économique, une force d’entrainement des deux métropoles régionales, des projets d’infrastructures ambitieux et une économie présentielle dynamique (commerce, administrations, tourisme).
La nouvelle région doit néanmoins faire face à des contraintes, qui ne sont pas de même nature pour ses deux composantes. La partie Languedoc-Roussillon est confrontée à un niveau de pauvreté et un taux de chômage parmi les plus élevés de France. Ce dernier s’établit en 2014 à 14% contre 10% au niveau national. La partie Midi-Pyrénées, quant à elle, est confrontée à des défis majeurs en matière de transports (concrétisation de la futur LGV vers Bordeaux, désengorgement de l’agglomération toulousaine).
Pour relever ces défis, la nouvelle région pourra s’appuyer sur une situation financière saine qui la rendra capable d’investir et de mobiliser les politiques régionales pour garantir un développement équilibré. En effet, aussi bien Midi-Pyrénées que Languedoc-Roussillon possèdent des indicateurs financiers sains. Les deux régions ont en commun un niveau de dépenses d’investissement par habitant élevé (193 € pour Languedoc-Roussillon en 2013, 164 € pour Midi-Pyrénées ; la moyenne métropolitaine se situe à 158 €) et un taux d’épargne de bon niveau (autour de 27% en 2013 contre 22,5% en moyenne en France).
Les deux régions se distinguent sur un point clé : leur niveau d’endettement. La région Languedoc-Roussillon a fait le choix d’augmenter fortement l’endettement au cours de la dernière mandature pour financer des investissements très dynamiques. Midi-Pyrénées présente un profil très différent avec le niveau de dette par habitant le plus faible de France.
Le stock de dette du Languedoc-Roussillon ne met pas en péril la santé financière de la nouvelle région aujourd’hui, mais le nouvel ensemble ne pourra pas adopter la même stratégie pour la prochaine mandature, au risque de dégrader significativement ses ratios financiers. La fusion des régions devra également s’accompagner d’un consensus politique régional autour de la gestion du stock de dette, dont plus de 75% sera issu de la région Languedoc-Roussillon.
Pour investir dans le domaine du développement économique ou des transports, la nouvelle région ne pourra pas compter sur des recettes dynamiques. La baisse de la dotation globale de fonctionnement va entraîner entre 2015 et 2017 une diminution de 120 millions d’euros des recettes de fonctionnement de la nouvelle région, soit près de 5% des recettes des deux régions réunies. La pleine mobilisation de recettes complémentaires, dans le cadre du FEDER (fonds européen de développement régional) ou du CPER (contrat de projet État-Région), sera donc nécessaire pour pallier ces difficultés.
La maîtrise des dépenses de fonctionnement, et notamment des charges de personnel, que les deux régions ont engagée depuis 2010 devra donc se poursuivre et se renforcer pour être en mesure de conserver les indicateurs financiers actuels. La capacité de désendettement de la nouvelle région, c’est à dire la durée nécessaire au remboursement de la dette si la collectivité décidait d’y consacrer la totalité de son épargne, devrait se situer autour de 3 années, c’est-dire-à un bon niveau.
La région Languedoc-Roussillon – Midi-Pyrénées est donc en mesure de relever les défis qui se présentent – croissance démographique, besoins en infrastructures, développement économique de sa composante méditerranéenne – à condition de conserver sa capacité à investir en maîtrisant ses dépenses de fonctionnement.
Institut Montaigne Propositions des candidats
Qu’est-ce que l’Institut Montaigne?
Commentaires les plus récents