la Région recommande aux écoliers de porter le masque dans les bus scolaires

Vincent Labarthe, vice-président du conseil régional d’Occitanie recommande fortement aux enfants de porter le masque dans les transports scolaires du Lot. Question de « bon sens » selon lui.

Étonnant mais vrai : si le masque est obligatoire à l’école primaire en raison des mesures sanitaires, il ne l’est en revanche pas dans les transports scolaires pour les écoliers mais seulement pour les collégiens et lycéens. Une incohérence qui n’a pas échappé à Vincent Labarthe, président du Grand Figeac et vice-président du conseil régional d’Occitanie. Malgré le décret national (n° 2020-860 du 10 juillet 2020), l’élu encourage vivement les parents à masquer leurs enfants à bord des transports scolaires dont la compétence revient à la région.

« Des élus se posaient la question, masque pas masque, il était important de clarifier les choses, les enfants doivent porter le masque à l’école mais pas dans les transports scolaires, c’est quand même étrange », fait remarquer Vincent Labarthe. Surtout, les deux arrêtés pris par les mairies de Cahus et Laval-de-Cère la semaine dernière ont mis le feu aux poudres. Les mairies ont décidé de dispenser les élèves de leur RPI de porter obligatoirement le masque, comme le prévoit le décret du 29 octobre. Le préfet a saisi le tribunal administratif de Toulouse pour demander la suspension de ces arrêtés et leur annulation. Suite à quoi les deux maires ont décidé d’abroger leurs arrêtés. 

Des tensions

Mais la tension n’est pour autant pas retombée dans le Lot qui s’est hissé le premier contre cette mesure gouvernementale. À Prayssac, Saint-Céré et Figeac, des habitants ont manifesté contre cette décision. À Montcuq, un chauffeur a été pris pour cible par un élu. « On a constaté, d’après des remontées de terrain, que le message n’était pas clair et qu’il y avait des oppositions, des parents ne voulaient pas que leurs enfants le portent et des chauffeurs étaient embarrassés de ne pas pouvoir obliger le port du masque à bord », explique l’élu.

Alors, il a fallu clarifier. « Les entreprises de transports concernées ont été appelées, nous avons mis à leur disposition des masques pour que les écoliers qui n’en aient pas puissent s’équiper à bord des bus ». Pour Vincent Labarthe, il ne s’agit pas « de se mettre au-dessus de la loi », mais plutôt de « faire preuve de bon sens ». « En Occitanie, même si le Lot est moins touché, nous sommes montés jusqu’à 373 décès en octobre, la loi ne va pas jusqu’au bout, c’est dommage », glisse-t-il. Loin de lui la volonté de « polémiquer ». Mais « les choses devaient être rendues lisibles ». Vincent Labarthe a adressé un courrier au préfet en ce sens. Car si la Région ne peut pas rendre obligatoire le masque à bord des transports scolaires, les préfets ont, eux, la capacité de prendre un arrêté en ce sens.

Manon Adoue La Dépêche
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La transmissibilité dans les transports

Une nouvelle étude sur un car chinois

En janvier, au tout début de ce qui deviendrait la pandémie de Covid-19, un passager infecté et asymptomatique a contaminé le tiers de son autocar mal ventilé pendant un trajet, nouvel indice que le coronavirus est très probablement transmissible par voie aérienne, selon un article publié mardi 2 septembre par la revue américaine Jama Internal Medicine (en anglais)

Des experts des Centres chinois de lutte contre les maladies disent avoir interrogé et testé les passagers ayant été acheminés dans deux cars à un événement bouddhiste dans la ville de Ningbo, le 19 janvier, lors d’un trajet de 50 minutes (avec retour dans les deux mêmes autocars). Personne ne portait alors de masque.

Une personne sexagénaire, sans symptôme, était très probablement le cas index, car elle avait eu des contacts auparavant avec des gens de Wuhan, d’où l’épidémie est partie. Elle était assise du côté droit dans une rangée au milieu du car numéro 2, entre deux autres passagers. Au total, 23 autres passagers de ce car ont été contaminés, sur 68 personnes. A l’inverse, aucune infection n’a été relevée dans le car numéro un.

Les chercheurs remarquent que les infections n’ont pas été contenues dans les quelques rangées autour du sexagénaire. Si le virus n’était transmis que par des grosses gouttelettes, le cercle aurait été plus réduit puisque celles-ci retombent généralement dans un périmètre d’un ou deux mètres. En outre, le patient index n’avait pas de symptômes au moment des trajets, donc il ne toussait pas.

Le système de climatisation du car faisait recirculer l’air à l’intérieur de l’habitacle et ne le renouvelait pas, ce qui a sans doute contribué à propager le virus dans tout le bus, concluent les auteurs. « Cette enquête suggère que, dans des environnements clos où il y a recirculation de l’air, le Sars-CoV-2 est un pathogène hautement transmissible », écrivent-ils.

France-info