La sénatrice Angèle Préville interroge l’État sur la filière chanvre

En février, au Sénat, au cours d’un débat organisé sur le thème : « Quelle réglementation pour les produits issus du chanvre ? », Angèle Préville, la sénatrice lotoise (par ailleurs, conseillère de Biars-sur-Cère), interrogeait Brigitte Bourguignon, ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l’autonomie en ces termes : « Comme l’écrivait Antonin Artaud, la loi sur les stupéfiants met entre les mains de l’inspecteur-usurpateur de la santé publique le droit de disposer de la douleur des hommes : c’est une prétention singulière de la médecine moderne que de vouloir dicter ses devoirs à la conscience de chacun ».

Un siècle plus tard, la France est le deuxième plus gros consommateur d’anxiolytiques et de somnifères en Europe.

Puis de poursuivre : « Pour le gouvernement, aujourd’hui, le chanvre est une menace, or il est cultivé en France de manière ancestrale, son utilisation est prometteuse. Dans mon département, le Lot, c’est toute une filière qui s’organise autour de jeunes coopératives ».

Et de constater : « Le cannabidiol contenu dans ses fleurs et feuilles a des propriétés vertueuses agissant sur la régulation des systèmes immunitaires et nerveux, sur les troubles du sommeil et sur la douleur. Il est donc porteur d’espoir. Allez-vous prendre en compte cette attente sociétale forte et légitime et faire évoluer le cadre réglementaire ? »

Réponse de la ministre : « Nous cherchons des solutions et avançons avec un projet d’expérimentation du cannabis à usage médical – j’insiste bien sur le mot médical– commencé en 2021, qui doit durer deux ans et inclure 3 000 patients relevant d’une des cinq indications : douleurs, symptômes rebelles en oncologie, épilepsies pour certaines formes sévères résistantes aux médicaments – douleurs neuropathiques réfractaires aux traitements qui existent et situations palliatives. Les professionnels de santé volontaires dans les structures sélectionnées intègrent les patients dans l’expérimentation, établissent des prescriptions, délivrent le traitement sous forme d’huile par voie orale ou de fleurs séchées, ceci dans un cadre défini par le ministère de la santé. En ce qui concerne l’usage de ces produits, pas de frilosité, mais une grande précaution ».

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