La SNCF répare les dégâts

Olivier Henriques (directeur adjoint de l’établissement de maintenance SNCF Occitanie) annonce «un chantier exceptionnel», tant par l’ampleur des moyens destinés à réparer «les dégâts jamais vus» que par la localisation de l’incident, sur une grande ligne. Là, c’est le trafic Paris Orléans Limoges Toulouse (Polt) qui transite sur cette double voie à une vitesse maxi de 110 km/h (en raison des passages à niveau présents sur le tronçon) mais sur une ligne calibrée pour des vitesses bien supérieures. C’est ici, entre Caussade et Belfort-du-Quercy, que le 23 février dernier, en plein épisode de pluies diluviennes, un talus s’est affaissé, déformant les voies, faussant les caténaires, délogeant les câbles longeant la voie. Conséquence : le trafic dans un premier temps maintenu sur une seule voie entre Montauban et Brive fut rapidement suspendu dans les deux sens.

L’affaissement de ce talus haut d’une douzaine de mètres ne pouvait se réparer avec des pelles et des pioches et la seule implication des équipes cheminotes. Les bureaux d’études de la SNCF à Paris furent sollicités, de grandes entreprises de terrassement, de sondages, de câblages, réquisitionnées, «mais toujours sous direction SNCF», précise Olivier Henriques. Il s’agissait ni plus ni moins de reconstruire un tronçon entier de voie ferrée et de réédifier un immense talus.

Sur le site, la ronde des scrapers, des pelleteuses, les montagnes de gravats, les rails découpés et déposés en contrebas d’un dévers vertigineux… Tout cela relève effectivement plus des grands travaux structurants que de simple maintenance.

Après deux semaines de travaux titanesques, la pose des voies, des caténaires et des câbles (la fibre optique entre Montauban et Cahors transite le long de ces voies) est enfin envisagée. En attendant, la SNCF fait circuler régulièrement des trains en amont et en aval du chantier «pour dérouiller les rails» qui n’ont plus vu de trains depuis la fin février. Fin mars, la ligne aura retrouvé toutes ses fonctions.


Les grands moyens

Ce chantier qui s’étend sur une soixantaine de mètres seulement, concentre pourtant des chiffres superlatifs : près de 8 000 m3 de matériaux apportés sur le site pour conforter le talus, 70 agents mobilisés nuit et jour 7 jours sur 7, quatre trains grands travaux… et d’énormes engins de terrassement. Tout cela pour remettre à niveau un talus haut d’une douzaine de mètres qui avait glissé dans la pente, provoquant un affaissement de la voie et une déformation des rails…