L’activité de médecine de l’hôpital de Gramat est maintenue !
La députée du Lot, Huguette Tiegna, a exposé à la ministre le projet sanitaire de l’établissement, les travaux du comité de pilotage, et réitéré sa proposition de faire du Lot un territoire d’expérimentation dans le domaine médical.
A la suite des inquiétudes concernant le pôle sanitaire de la structure hospitalière de Gramat, un comité de pilotage sur l’avenir de son offre médicale, composé d’Huguette Tiegna, députée du Lot, Caroline Mey-Fau, Conseillère départementale, Frédéric Delmas, directeur de l’hôpital Louis Conte à Gramat, Michel Sylvestre, maire de Gramat et membre du conseil de surveillance de la CME (Commission Médicale d’Etablissement), de maires et de représentants des élus du canton de Gramat, du personnel et du Dr Lydie Lymer, représentante des médecins libéraux intervenant à l’hôpital de Gramat, a été mis en place, le 16 juin.
A la suite des deux premières réunions de travail, au sein de l’établissement, le comité de pilotage a été reçu, le mercredi 18 juillet, à Toulouse, par la directrice de l’offre de soins et de l’autonomie de l’ARS Occitanie et la déléguée du Lot. L’ordre du jour portait sur l’activité de médecine du centre hospitalier, le projet de restructuration des deux EHPAD de Gramat et du pôle médical, avec leur financement. Cette réunion a permis d’acter le maintien de l’activité de médecine à Gramat, ce qui constituait la priorité de la délégation lotoise. Les élus ont été entendus sur l’importance du maintien et du renforcement du pôle médical au coeur de la politique d’aménagement du territoire menée par la communauté de communes et le Département. En effet, cet hôpital de proximité participe au développement du bassin de vie du canton de Gramat et au renforcement de sa dynamique économique. Les médecins intervenants ont présenté un diagnostic partagé de la pratique médicale au sein de la structure, ainsi qu’un projet des activités à développer afin de répondre au mieux aux besoins de la population. A ce titre, le capacitaire des établissements de Gramat (hôpital et EHPAD) va faire l’objet d’une étude approfondie durant l’année 2018. L’ARS a demandé à l’équipe médicale de proposer un projet de développement de ses activités de médecine, en prenant en compte des scénarios entre 10 et 20 lits, avec la mise en place de consultations avancées dans de nouvelles spécialités (diabétologie, éducation thérapeutique, oncologie, gériatrie, médecine vasculaire, douleur et soins palliatifs) et la mise en place de partenariats et conventions avec les EHPAD du territoire et les médecins de ville.
En ce qui concerne la restructuration des deux EHPAD et de la médecine sur un site unique, celle-ci a été validée par l’ARS. Le projet architectural doit être affiné avec des scénarios de 110 à 115 lits d’EHPAD. Le plan de financement doit être établi sur la base des différentes hypothèses capacitaires, en tenant compte de l’évolution du prix de journée et du niveau de financement à obtenir. Ainsi, le comité organisera, à l’automne, une conférence des financeurs. De même, l’activité doit être développée avec l’élargissement de l’intervention de l’HAD en EHPAD, et la mise en place de nouvelles activités telles que l’accueil de jour, l’hébergement temporaire, l’astreinte IDE de nuit et l’unité d’hébergement renforcée.
La députée du Lot a, au cours d’un déjeuner de travail, le mardi 31 juillet, avec Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé, exposé le projet sanitaire de l’hôpital de Gramat, les travaux du comité de pilotage et réitéré sa proposition de faire du Lot un territoire d’expérimentation dans le domaine médical.
L’ARS rappelle qu’elle «autorise une capacité de soins et non un nombre de lits.
Le sort des 140 lits de l’hôpital de Gramat n’est donc pas scellé, et dépend de l’engagement des différents acteurs et de la mobilisation active de la population. Au cours d’une soirée où sera projeté le film «De chaque instant», le 26 septembre, à 20 h 30, au cinéma l’Atelier de Gramat, le collectif de défense de l’hôpital de Gramat vous invite à venir débattre, d’une part, des conditions qui s’élaborent aujourd’hui et qui détermineront l’avenir du système de santé, et d’autre part de la fracture qui existe entre les termes de la formation des soignants et la réalité de leurs conditions de travail».
À l’initiative du collectif de défense de l’hôpital de Gramat une réunion publique avait lieu à Gramat le jeudi 27 juin. Une cinquantaine de personnes avaient répondu à cette invitation. Ouvrant la séance le docteur Lydie Lymer, présidente du collectif, a fait allusion aux rencontres avec l’agence régionale de santé (ARS). Elle s’en est dite très déçue, d’autant plus que le changement de direction au sein de l’ARS n’a pas été un facteur favorable. «Ils n’ont que le mot rentabilité en bouche», assure-t-elle. Christine Pontiroli s’est dite soucieuse quant au «maillage sanitaire» et s’est interrogée sur le rôle de Cauvaldor dans le domaine de la santé. Parlant au nom du collectif, Michel Brissaud a regretté le retard pris sur ce dossier. «Pourquoi ont-ils attendu un an pour venir en parler ?» «Il est temps d’agir et de chercher la convergence avec les usagers». Caroline Mey-fau, conseillère départementale, a rappelé qu’une rencontre avec l’ARS à laquelle participaient aussi le maire de Gramat et la députée de la circonscription avait permis de constater que le projet gramatois évolue dans le bon sens. «Les projets suivent leur cours et la restructuration se fera et n’est pas remise en cause. C’est un projet innovant pour Gramat et ce sera quelque chose de bien pour nos aînés. L’ARS regrette toutefois que le projet présenté par le directeur de l’hôpital ne soit pas assez approfondi.» Thierry Chartroux de Cauvaldor précise que la création prochaine d’un conseil économique, social et environnemental au sein de Cauvaldor permettra, parlant d’une seule voix, de porter les projets du domaine de la santé. Plusieurs voix se sont élevées dans la salle pour manifester avec véhémence leur inquiétude sur l’avenir des services publics, qui est le patrimoine de ceux qui n’ont rien.
LaDepeche.fr