L’aéronautique au cœur des relations sino-européennes
Pékin et Bruxelles connaissent des relations économiques et commerciales en pleine expansion depuis des décennies. Le secteur de l’aéronautique constitue pour Pékin un domaine incontournable pour soutenir l’essor de son trafic aérien. Le leader européen de l’aéronautique Airbus l’a bien compris en développant sa présence sur le territoire Chinois.
Les relations économiques entre la Chine et l’Union Européenne sont en développement constant depuis des décennies, au point d’atteindre, aujourd’hui, un milliard d’euros d’échanges commerciaux par jour. Les deux zones sont désormais intrinsèquement liées, preuve en est : le marché chinois représente la première zone d’exportation des produits de l’Union Européenne et l’UE représente, en retour, le deuxième marché d’exportation des produits chinois. L’Empire du milieu constitue indiscutablement un marché économique incontournable pour l’Europe, avec 1,4 milliard d’habitants en 2017. L’interconnexion ne cesse de s’accroître.
Aujourd’hui, en Europe, plus de 2,5 millions d’emplois sont directement liés aux exportations vers la Chine dont 1,1 million en Allemagne et 300 000 en France. Parmi les secteurs les plus porteurs, celui de l’aéronautique apparaît en tête de liste. Les chiffres les plus récents montrent que le décollage économique dans ce domaine n’en est qu’à ses débuts alors que le trafic aérien chinois est en plein boom. Ce dernier a augmenté au rythme de 10 % en 2017 et, selon les projections les plus récentes, il augmentera de 8 % par an pendant les 15 prochaines années. La participation de la Chine au trafic aérien international est, et restera donc, plus que significative pour de nombreuses années encore.
Le trafic aérien chinois en pleine expansion
Sans surprise, ce marché offre un très fort potentiel pour les compagnies aériennes mais aussi pour les constructeurs d’avions et les fournisseurs de services en Europe. Pour la seule année 2017, la Chine a vu 549 millions de ses ressortissants nationaux emprunter des vols sur un total de près 4 milliards de voyageurs à travers le monde. La Chine pourrait même devenir d’ici 2022, selon les prévisions de l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA), le leader mondial incontesté dans le domaine en dépassant les Etats Unis. En 2016, le trafic aérien chinois a augmenté de 23, 4 % vers l’Europe, tous pays de l’UE confondus. Le frêt aérien, qui atteint 3,29 millions de tonnes en 2016, ne suffit pas à expliquer, à lui seul, ces augmentations quasi exponentielles. Le tourisme des Chinois en Europe en est la principale cause. La France, dans ce domaine, se singularise en étant la première destination mondiale choisie par les Chinois en vacances à l’étranger. Ils sont 2,2 millions de Chinois à avoir choisi de visiter notre pays en 2015. Précisons au passage que chaque Chinois a dépensé 3 400 euros au cours de son séjour touristique en France.
Pour faire face à ces nouveaux flux de personnes, l’Empire céleste a besoin du secteur aéronautique. Airbus, dont l’un des sièges se trouve à Toulouse, l’a bien compris et est déjà en voie d’implantation en Chine. 1 500 avions d’Airbus sont déjà actifs sur des sites en Chine. A Tianjin, le géant européen de l’aéronautique, a même récemment inauguré une nouvelle usine de finitions pour l’A 330, son long courrier, assemblé à Toulouse. L’essor des relations économiques sino-européennes est une réalité, voire une nécessité pour les deux blocs. L’annonce de Pékin, au cours du 20e Sommet sino-européen, au mois de juillet dernier, d’ouvrir davantage son économie et de faciliter l’accès à ses marchés pour les entreprises étrangères, montre que les deux blocs ne peuvent que se rapprocher encore pour faire fructifier leurs relations commerciales.
L’aéroport depuis 2015
Trafic
2014 : 7,5 M passagers
2017 : 9,2 M
+ 1,7 M
+ 23 %
Nouvelles destinations
Easyjet +9
Volotea +15
RyanAir +12
Total +36
Nombre d’employés
2014 : 289
2017 : 304
+ 15
+ 5%
Interview
Mike Poon, Président et Fondateur de Calc, Membre du Conseil de surveillance de l’Aéroport Toulouse-Blagnac
France est-elle un marché intéressant pour un entrepreneur comme vous ?
D’un point de vue chinois, l’Europe et la France ne représentent pas seulement un hub commercial naturel, elles représentent auss i un point d’arrivée pour l’initiative « one belt, one road ». Grâce à leur localisation géographique, les marchés européens et français sont des centres de gravité dans le commerce global et ont un fort potentiel pour générer une croissance économique durable. Pékin et Toulouse ont vocation à se situer de part et d’autre de l’Obor (initiales pour One Belt, One Road), qui est la nouvelle route de la soie, et à être des zones géographiques que l’aéronautique rapproche.
Depuis que vous avez investi dans l’aéroport de Toulouse-Blagnac, en 2015, vous êtes devenu un acteur important ici. Compte tenu de la présence d’Airbus, Toulouse est certainement devenue un axe important pour un spécialiste comme vous. Dans ce contexte, à quelle fréquence vous rendez- vous à Toulouse, et pour quelle raison ?
En effet, nous sommes présents à Toulouse depuis plusieurs années. Toulouse incarne un axe stratégique majeur dans l’aéronautique, notamment avec la présence d’Airbus qui est l’un de nos partenaires privilégiés. Notre présence à Toulouse a commencé avec CALC car nous souhaitions nous rapprocher géographiquement de notre partenaire Airbus pour développer des synergies et faciliter nos différents échanges. Nous avons même partagé des bureaux avec eux ! CALC a d’ailleurs été le premier loueur chinois à disposer d’un carnet de commandes de 100 appareils Airbus en 2014. Nous disposons avec CALC aujourd’hui de 200 appareils Airbus au sein de notre parc et nous envisageons d’en acheter davantage dans les années à venir.
Par ailleurs, en 2014, nous avons décidé d’investir dans l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Nous y avons vu une opportunité de partager notre connaissance de l’aviation et du marché chinois et de resserrer plus encore les liens entre la France et la Chine. Depuis cette année, je fais moi-même partie de la gouvernance au Conseil de surveillance de l’aéroport. Pour cette raison, je me rends tous les mois à Toulouse pour participer au Conseil.
Quels sont vos projets pour les prochaines années à Toulouse ?
Nous souhaitons poursuivre, dans un premier temps, la stratégie de développement que nous avons mise en place à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Pour cela, nous nous concentrons sur l’orientation de nos investissements afin de faire de l’aéroport un porte-drapeau du secteur. Notre volonté est également de contribuer à l’ouverture de l’aéroport aux marchés économiques et touristiques mondiaux et donc d’améliorer l’accessibilité de Toulouse à l’international. Dans cette optique, nous continuerons de développer de nouvelles routes entre Toulouse, des capitales comme Amsterdam (Schiphol) et Londres (Heathrow) et vers la Chine également. Tianjin Airlines vient d’ailleurs d’obtenir le droit d’ouvrir une liaison directe entre Tianjin et Toulouse. Nous souhaiterions donc poursuivre ces objectifs essentiels pour le développement et l’ouverture de Toulouse et de la région Occitanie sur le monde !
Focus sur ATB depuis l’entrée de Casil dans son capital en 2015
Avec un investissement global autorisé de plus de 100 millions sur la période du Contrat de Régulation Economique 2014-2018, représentant plus de 40 millions supplémentaires par rapport aux montants initiaux, Casil a accompagné la transformation d’Aéroport Toulouse Blagnac (ATB) en l’amenant à des standards internationaux.
L’augmentation de trafic de 14,6% en 2017 a permis à ATB de dépasser la barre symbolique des 9 millions de passagers, avec l’ouverture de 36 nouvelles routes, et ceci sans affecter la qualité du service. En effet, ATB a été désigné parmi les meilleurs aéroports français, notamment par le magazine UFC-Que Choisir qui l’a classé comme étant le meilleur dans sa catégorie des aéroports de 3 à 15 millions de passagers.
Cette évolution illustre les engagements pris par Casil lors de l’acquisition des 49,99% de parts de l’aéroport en 2015. La modernisation de l’infrastructure a été mise en œuvre, en particulier avec des investissements d’environ 40 millions d’euros dans différents projets d’augmentation de capacité, comme l’extension du Hall D, le développement de nouveaux services commerciaux, ou encore la nouvelle jetée lowcost, qui permettront d’accueillir entre 12 et 13 millions de passagers à l’avenir.
La nécessité de construire un hôtel 4 étoiles dans le périmètre aéroportuaire a également été identifiée. Une enveloppe de 20 millions d’euros a été autorisée pour la construction d’un hôtel NH de 8 000 m2, dont l’ouverture est prévue le 1er décembre 2018. En parallèle de l’offre commerciale, le nombre de boutiques et restaurants à l’intérieur de l’aérogare va doubler, pour une ouverture progressive à partir de décembre 2018, permettant ainsi une amélioration de la qualité de service mais également une augmentation significative des revenus générés pour ATB.
Il y a encore des tas de gens qui prennent les chinois et autres asiatiques pour des « sous-développés »
· Ce n’est pas du tout mon avis. Le passé de nos peuples est là pour le prouver et…les respecter !
· Au-delà d’une « pseudo-morale, un chouïa « raciste », vendre des AIRBUS en Chine est un acte commercial comme un autre(et heureusement que la France a AIRBUS pour éponger un peu la misère de notre balance commerciale !)
· Les chinois, les indiens, les japonais travaillent activement à la fabrication d’avions « sui generis ». Comme ils ne sont pas plus c.. que nous, ils vont y arriver un jour ou l’autre.
· Donc AIRBUS leur vend tant que c’est possible…
· Ils veulent des usines chez eux (logique)
· Ils copient la technologie…et alors ? le décorticage d’un avion acheté en EUROPE leur apporterait déjà beaucoup.
· Vus les milliards de milliards réels ou fictifs (mais reconnus par les banquiers mondiaux) qui leur permettent d’arroser l’Afrique et l’Europe (entre autres), on ne peut tergiverser quand on est un commercial « aux manettes »
· La Chine, l’Inde, le Japon seront, je l’espère, avant TRUMP sur la LUNE ( vieux rêve personnel car l’ESA n’a pas « les sous » grâce à Merquel , Sarko, Hollande, etc… !)
· La « seule » solution : que AIRBUS, qui en a – largement- les moyens intellectuels se lance dans la recherche « de rupture » et non dans celle du résultat