L’agriculture de demain

« L’agriculteur ne doit pas souffrir. Il fait déjà l’effort de la mise en culture. Il doit en retour avoir la garantie d’un prix correct.«   Cette réflexion sur la filière et sa viabilité économique est l’un des fondamentaux du Pacte pour accélérer la transition agroécologique, initié par l’agence de l’eau, sur le bassin Adour-Garonne.  en Avril 2023

Comme son nom l’indique, l’agroécologie allie agronomie et écologie. Elle tient également compte des apports des sciences humaines et sociales. Elle tente de mettre l’écologie au cœur du fonctionnement des systèmes agricoles pour les rendre plus durables, notamment face aux impacts du changement climatique. Comme levier majeur, elle promeut des systèmes de production agricole valorisant la diversité biologique dans l’espace et dans le temps : diversité des cultures, des systèmes, des paysages, biodiversité….   

Lionel ALLETTO, Directeur de recherche au sein du Laboratoire AGroécologie, Innovations et teRritoires (AGiR) – INRAE explique au cours d’un entretien accordé à l’agence de l’eau qu’il n’y a pas de recette générale, pour « faire de l’agroécologie ». C’est le sur mesure qui est de règle. Les solutions que peut proposer l’INRAE sont systématiquement confrontées à la réalité du terrain agricole et aux connaissances des agriculteurs.    

A quoi pourrait ressembler l’agriculture de demain ?

Pour l’INRAE ce serait un système qui permettrait une production alimentaire de qualité en se passant au maximum des intrants notamment phytosanitaires et engrais Un système qui préserve la diversité et la biodiversité des milieux et qui tente de réduire au maximum le travail du sol.   

Lionel ALLETTO, donne comme exemple, l’agriculture de conservation des sols qui est un système intéressant et repose sur la mobilisation simultanée de trois principaux leviers :    

  • la diversification et l’allongement des successions de cultures ;    
  • la couverture maximale des sols par des couverts végétaux ou des résidus de plantes maintenus à la surface des sols ;    
  • la réduction forte ou la suppression du travail du sol.   

(Entre nous, on croirait lire « Le potager du paresseux » de Didier Helmstetter !!!)

Lionel ALLETTO poursuit :

Mais on en appréhende aussi les limites, Par exemple ici la dépendance à certains herbicides, et l’on essaie de travailler des systèmes intermédiaires. On va dégrader certaines performances pour en améliorer d’autres. Par exemple, en travaillant un petit peu son sol, on va pouvoir éviter l’usage d’herbicides mais on va avoir des capacités de stockage du carbone un peu moindre… On est amené à faire des compromis au service de l’adoption de ces pratiques.   

Quels sont les principaux freins à la généralisation de ces pratiques ?  

L’INRAE pose comme première grande hypothèse la nécessité de diversifier les systèmes de production.    

Mais si l’on veut diversifier les productions, il faut trouver des marchés pour écouler ces cultures de diversification. Aujourd’hui on constate que les débouchés sont encore trop faibles. Les marchés sont trop volatiles. Il y a donc un enjeu à construire et à stabiliser des filières.   

Certains agriculteurs ont tenté la diversification mais face à l’instabilité ou à l’effondrement des prix, ils sont retournés à une agriculture plus conventionnelle.    

L’interview complète est à retrouver ici