Lalbenque: Un groupe de travail pour créer un tiers lieu sous l’impulsion de la maire

Tiers-lieu. Le terme recouvre des réalités bien différentes. Et d’ailleurs Liliane Lugol n’en avait jamais entendu parler avant de se lancer dans la course aux municipales en 2020. En quelques mois la création d’un tiers-lieu municipal est pourtant devenue une de ses promesses électorales et une piste de travail bien engagée depuis sa prise de fonction en tant que maire de Lalbenque. 

Il y a un mois, le congrès des maires a fini de convaincre l’élue. « Dans un des pavillons, il y avait au moins cinq ou six stands sur les tiers-lieux. Cela m’a conforté dans le sentiment que c’était utile, qu’il fallait en créer un et que cela correspondait aux préoccupations contemporaines : la nécessité de rencontre, d’autant plus depuis la crise du Covid, la création, le partage, y compris du travail… Et puis un tiers-lieu peut aussi permettre la création d’activités économiques et donc générer de l’emploi », souligne Liliane Lugol.

Ancrés dans une économie sociale et solidaire, les tiers-lieux portent souvent en leur sein les grandes problématiques environnementales. Celui de Lalbenque n’y échappera pas. Si le projet est encore au stade d’ébauche, les grandes lignes de son utilité sociale, fondée avant tout sur le partage de compétences, commencent déjà à se dessiner. Café associatif, espace de travail partagé, lieu de réunion et de stockage pour les associations et recyclerie en seraient les principales activités. Pour autant, la municipalité laisse la porte ouverte à toutes les idées : jardins partagés et soutien aux circuits courts, ateliers informatiques pour lutter contre la fracture informatique, ou encore aide à l’insertion professionnelle. 

Un groupe de travail

Depuis le printemps dernier, un groupe de travail constitué de cinq élus et sept citoyens, se réunit régulièrement sous la houlette de l’Adefpat, une association qui accompagne les porteurs de projets en zone rurale. « Toutes les tendances politiques et tous les âges sont représentés, de 30 ans à 75 ans. Nous avons des jeunes actifs, des retraités, des responsables associatifs, des chefs d’entreprise, des habitants de longue date et de nouveaux arrivants », assure l’élue. Des enquêtes auprès des habitants, des artisans et des commerçants ont aussi été réalisés afin de définir les besoins du village. 

Isabelle Moretti s’est installée à Lalbenque il y a trois ans. Cette graphiste indépendante de 48 ans porte le projet aux côtés de Liliane Lugol depuis la création du groupe de travail. « C’est un projet enthousiasmant dans un tel village où plusieurs générations se croisent ! », s’exclame-t-elle. « C’est un terrain favorable pour imaginer et faire un tiers-lieu. Et cela permettra de dynamiser le centre-bourg ».

Pour l’heure, les contours restent flous. Aucun budget n’a encore été établi pour créer ce tiers-lieu et la municipalité est toujours à la recherche d’un, ou plusieurs, lieu adéquat dans le village. Le statut juridique, le modèle économique et les moyens de communication doivent également être mieux définis. Le processus paraît néanmoins bien enclenché : les futures activités du tiers-lieu seront expérimentées dès que possible sous forme de lieux éphémères. À suivre donc.